Un spectacle sidéral
Le parc national de Jasper, paradis des astronomes.
Il est minuit sur la promenade des glaciers. Seule une légère brise me tient compagnie.
Là-haut, dans un ciel d’automne dégagé, étoiles, planètes et nuages de gaz stellaires brillent tant qu’ils se reflètent sur la neige des sommets environnants.
Tel un geyser de lumière, la Voie lactée jaillit de la langue du glacier Athabasca. Ici, en Alberta, sur l’autoroute 93 en direction nord, la nature compose le plus beau des jeux de lumière.
Après Hawaï et le Chili, le Canada, qui compte près de la moitié des réserves mondiales notoires de ciel étoilé, soit 19 régions spécifiques protégées contre la pollution lumineuse urbaine, est devenu une destination incontournable des amateurs d’astronomie. Et à cet égard le parc national de Jasper a plus d’atouts pour attirer ces derniers que tout autre lieu sur la planète.
Au cœur des Rocheuses escarpées, les 11 000 km2 de gorges, sources chaudes et glaciers du parc national de Jasper sont dominés par l’un des ciels nocturnes les plus purs d’Amérique du Nord. En octobre, lors du Festival du ciel étoilé, les amateurs viennent célébrer le cosmos.
Plus tôt cette semaine, à bord d’un autobus avec 29 autres mordus d’astronomie, nous avions repéré les meilleurs sites d’observation du parc. Quand Alicia, notre espiègle guide, avait plaisanté sur la présence possible de cervidés, nous avions tous tourné la tête, pour découvrir le canyon Maligne et ses 50 m de paroi abrupte plongeant dans l’eau. Mais oublions la terre ferme. Seul le ciel devrait trouver grâce à nos yeux.
Avec notre grand télescope de voyage extensible, nous étions parés. « Pour les Premières Nations, ces étoiles formaient un grand caribou dans le ciel », expliqua Alicia en pointant la constellation inuit Tukturjuit (« Grande Ourse ») avec un faisceau laser brillant comme une arme de Jedi.
Intéressé par d’autres planètes invisibles ce soir-là, j’ai été voir un spectacle au planétarium gonflable de l’hôtel Fairmont Jasper Park Lodge, solution de repli idéale en cas de ciel nuageux.
Nul besoin de plan B cette nuit au glacier Athabasca. En scrutant la Voie lactée, je sais que je ne vois qu’une fraction de notre galaxie, tel un insecte examinant un pétale de fleur depuis celui d’à côté. Le ciel est si pur que je me demande presque si je n’aurais pas, en baissant les yeux, subi une chirurgie oculaire. Mais il y a tant à voir, rien n’aurait pu détourner mon regard.
L’astronaute Chris Hadfield sera l’invité d’honneur du Festival du ciel étoilé de Jasper, du 17 au 26 octobre 2014.
Autres incontournables
• Le parc national du Mont- Mégantic (Québec)
• Le parc national de la Péninsule- Bruce (Ontario)
• Le parc national des Prairies (Saskatchewan)
• Le parc interprovincial des Cypress Hills (Alberta et Saskatchewan)
• Le parc national Wood Buffalo (Territoires du Nord-Ouest et Alberta)
Gardiens d’étoiles
L’idéal est d’avoir un télescope, mais il existe des applications d’astronomie pour les petits budgets. Les utilisateurs d’Android peuvent se tourner vers SkEye, Star Walk restant le meilleur choix pour les amateurs d’Apple.