Bonnes manières à table: l’étiquette pour 18 pays
Mis à jour: Août. 09, 2019
Connaissez-vous les bonnes manières à table, selon le pays visité? Que vous soyez en voyage d’affaires ou parti à la découverte du monde, à l’hôtel ou dans un Airbnb, vous finirez tôt ou tard par entrer dans un restaurant. Et l’étiquette en ce domaine peut être aussi diverse et déroutante que l’offre sur le menu.
Italie, Europe : Pas de cuillère !
Doit-on manger les spaghettis avec ou sans cuillère ? Il n’y a qu’une bonne façon de procéder, soutient notre traducteur italien Mario Giacchetta : « Les adultes doivent seulement utiliser une fourchette. On enroule soigneusement les spaghettis autour de l’ustensile contre le bord de l’assiette. Cela demande un peu d’entraînement, mais le tour est vite pris. » Pire encore que la cuillère : le couteau. « Couper les spaghettis est impardonnable ! »
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Portugal, Europe : Ne jamais se curer les dents à table !
Les Portugais sont des gens décontractés, très tolérants envers les manières des touristes étrangers. Mais cette indulgence s’évapore si vous commencez à vous curer les dents à table. Hanna Immonen se rappelle parfaitement le jour où elle a demandé un cure-dent à un serveur dans un restaurant de Lisbonne : « Nos amis portugais étaient vraiment choqués. » Mário Costa, rédacteur en chef de notre édition portugaise, donne ce conseil : « N’utilisez jamais un cure-dent à table au Portugal, même en le dissimulant derrière votre main. »
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France, Europe : Comme le veut Madame !
Au pays du Michelin et du Gault & Millau, on n’insiste pas seulement sur la qualité irréprochable de la nourriture et du vin, on accorde aussi beaucoup d’importance aux bonnes manières à table, au moins dans les restaurants les plus chics. « Ne posez jamais vos coudes sur la table – et c’est la fourchette qui vient à la bouche, non la bouche qui va à la fourchette », affirme Stéphane Calmeyn, rédacteur en chef de notre édition française. Les Français sont aussi vieux jeu quand il s’agit de payer l’addition : « C’est généralement monsieur qui paie, soutient Stéphane. Dans les restaurants luxueux, on donne souvent à la femme un menu sans indication de prix. Si elle désire un apéritif ou un hors-d’œuvre, l’homme en commandera un aussi, même s’il n’en a pas vraiment envie. »
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Pays-Bas, Europe : Oubliez la cuisine locale !
Ce conseil honnête de Paul Robert, rédacteur en chef de notre édition néerlandaise, risque de ne pas plaire à ses concitoyens : « Ne cherchez pas de cuisine typiquement néerlandaise, prévient-il les touristes étrangers, à l’exception de nos délicieuses stroopwafels fourrées au miel et d’une bouchée d’anguille fumée, un vrai régal. » Mais il n’existe de toute façon qu’une poignée de restaurants servant de la cuisine traditionnelle. « Au cours des 30 dernières années, une incroyable culture culinaire a évolué, combinant des influences du monde entier, ajoute Paul. Mais si vous voulez vraiment savourer un ragoût d’endive néerlandais, avec de la saucisse fumée et de la moutarde, faites-vous inviter chez un particulier. »
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Royaume-Uni, Europe : Dîner en toute assurance !
Alex Finer, rédacteur en chef de notre agence européenne à Londres, a un bon conseil pour réserver une table dans un restaurant britannique :« Donnez votre nom au téléphone, comme si vous étiez un client régulier, et demandez une bonne table. Si on vous en propose quand même une près des toilettes, exigez d’être déplacé, ou bien quittez simplement le restaurant. » Cette même attitude décidée est utile lorsque le restaurant ajoute des « frais de service optionnel » de 10 % à 12 % à votre addition. « Cela requiert un peu d’audace de votre part pour l’enlever, même si vous avez reçu un service quelconque », affirme Alex Finer. Si vous voulez vous assurer que votre serveur obtienne un pourboire et que vous payez par carte de crédit, demandez si les frais de service lui sont directement versés. « Sinon, payez l’addition avec votre carte sans ces frais et laissez le pourboire en liquide. »
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Finlande, Europe : Hors de prix !
L’indice de l’État providence 2017, une initiative du Centre d’information sur les politiques européennes, estime que pour « manger, boire et fumer », la Finlande est le pire pays européen. Mais cela tient plus aux prix élevés qu’on y pratique qu’à la mauvaise qualité de la nourriture. « La Finlande possède les taxes les plus importantes sur l’alcool en Europe », affirme Ilkka Virtanen, rédacteur en chef de notre édition finlandaise. « Le personnel est mieux payé tard le soir et les week-ends, ce qui fait monter les prix au restaurant. » Ainsi, en Finlande, on ne s’attend pas à ce que vous laissiez un pourboire au serveur, mais vous pouvez exprimer votre satisfaction en arrondissant l’addition vers le haut. Hanna Immonen, directrice de publication de notre agence à Helsinki, attire l’attention des propriétaires d’animaux de compagnie – mais aussi des personnes allergiques aux poils de chien : « Il y a généralement un écriteau sur la porte indiquant si les chiens sont autorisés dans le restaurant. »
Norvège, Europe : Mieux vaut avoir le bras long !
Si dans certains pays il est mal vu de tendre le bras au-dessus de la table pour attraper le sel, le poivre ou le beurre, en Norvège il est parfaitement acceptable de s’étirer ainsi devant les autres. « On appelle cela “le bras norvégien” », explique Carina Mælen, de notre édition norvégienne. On le fait pour ne pas ennuyer constamment les autres convives pour qu’ils vous passent ceci ou cela. Autre habitude autorisée : trinquer avec un verre vide. Non parce que l’alcool est très cher, mais « parce qu’un toast est considéré comme une action symbolique qui ne nécessite pas que tout le monde ait rempli son verre », affirme Carina.
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Autriche, Europe : Impossible de commander un simple café.
Vienne est peut-être la capitale mondiale des débits de café. Johannes Diodato, un marchand arménien venu d’Istanbul, y a ouvert le premier en 1685. Aujourd’hui, la multitude de cafés proposés en Autriche peut être intimidante pour le touriste. « Ne vous contentez jamais de commander “un café”, le serveur s’attendra à des précisions », affirme Gerd Grabul, ancien directeur de notre agence de Vienne. Vous avez le choix entre un kleiner Brauner (un expresso avec un nuage de lait), un großer Schwarzer (double expresso), un Fiaker (expresso avec de la crème fouettée et une dose de rhum), un Einspänner (expresso avec beaucoup de crème fouettée), un Verlängerter (expresso et eau chaude en quantités égales), ou un Kapuziner (avec un nuage de crème liquide). Et si vous décidez de vous gâter avec une part de strudel aux pommes ou de tarte Sacher, vous comprendrez vite pourquoi les gens adorent aller dans les cafés viennois et n’en partent qu’à regret !
Pologne, Europe : Un gentleman paie toujours !
Il existe des règles implicites pour dîner dans un restaurant polonais. « Comme la majorité de leur profit vient des boissons, on vous y incite un peu à commander une boisson fraîche avec votre repas et un café ou un thé pour finir, explique Piotr Wierzbowski, rédacteur en chef de nos publications polonaises. Il n’y a aucun problème à partager l’addition, mais si c’est possible, il vaut mieux prévenir le serveur au moment de commander. Cependant, si vous êtes un homme et que vous dînez avec une femme, on s’attendra à ce que vous régliez la note. »
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Suisse, Europe : Les fondues, c’est en hiver !
Son chocolat et son fromage font la renommée de la Suisse dans le monde. « Mais la célèbre fondue au fromage suisse ne se déguste qu’en hiver », déclare Alexander Vitolic, directeur des publications de Reader’s Digest Suisse. Elle est servie avec du pain blanc et des pommes de terre bouillies, accompagnée de thé ou de vin blanc – jamais de rouge. Si vous adorez le fromage fondu, en été, vous pouvez toujours commander une raclette.
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Espagne, Europe : On ne partage pas l’addition partout !
Lorsque vous entrez dans un restaurant espagnol, le serveur vous assignera généralement une table – évitez d’entrer en trombe et de vous asseoir où vous voulez. En aucun cas vous ne devriez demander à d’autres clients si vous pouvez vous joindre à leur table. « Il existe un ou deux pubs particuliers où l’on peut faire cela, mais c’est loin d’être courant », explique Natalia Alonso, rédactrice en chef de notre édition espagnole.
En ce qui concerne l’addition, les traditions varient. « Généralement, on ne divise la note que pour les grands repas familiaux ou entre amis, précise Natalia, qui vit à Madrid. En Catalogne, c’est plus fréquent, tandis qu’en Andalousie il est plus courant de payer la tournée à tour de rôle. »
Argentine, Amérique : L’intimité, c’est sacré !
Vous ne verrez personne partager une table avec un inconnu dans un restaurant argentin. « Ça irait totalement à l’encontre du respect de l’intimité que les gens attendent lorsqu’ils sortent manger ensemble, affirme Daniel Weigandt, rédacteur en chef de notre édition argentine. La règle vaut aussi dans les chaînes de restauration rapide ! »
Le pourboire est obligatoire en Argentine, même s’il varie selon la satisfaction du service. « Attendre un plat plus de 30 minutes est considéré comme un signe que le chef a des faiblesses, ajoute Daniel. À l’inverse, être servi en moins de 15 minutes donne à penser que le plat n’est pas fraîchement cuisiné. » Daniel a aussi un conseil pour ceux qui sont invités à la maison : « Quoi que vous fassiez, ne soyez pas en avance, ni même ponctuel. Idéalement, vous devriez arriver avec un retard de 10 à 15 minutes. Et n’oubliez pas d’apporter un cadeau pour votre hôte ! »
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Brésil, Amérique : Collectionner les bouteilles !
Partager l’addition ? « C’est très courant au Brésil, affirme Raquel Zampil, rédactrice en chef de notre édition brésilienne. Dans la plupart des restaurants, la facture est déjà divisée à parts égales lorsqu’on vous l’apporte. Même si vous avez invité des amis au restaurant pour fêter un anniversaire, vous divisez généralement l’addition. » Dans de nombreux bars brésiliens, les gens ont une habitude très simple pour savoir combien payer : « Lorsque vous sortez en groupe, vous gardez vos bouteilles vides sous la table ou à côté afin de pouvoir les compter à la fin de la soirée », précise Raquel.
États-Unis, Amérique : N’oubliez pas le pourboire !
Cette coutume a toujours posé problème aux touristes qui visitent les États-Unis. Le revenu du personnel de la plupart des petits restaurants dépend en effet tellement des pourboires que ces derniers ne sont optionnels qu’en théorie. « Aux États-Unis, la norme a longtemps été d’ajouter entre 15 % et 20 % à l’addition, affirme Thomas Dobrowolski, gestionnaire des droits internationaux de notre entreprise aux États-Unis. Mais dans certains centres touristiques, comme Miami Beach, le pourboire, généralement un montant de 18 %, est maintenant presque toujours ajouté à la facture par le restaurant. » Vérifiez bien votre addition pour ne pas payer accidentellement le pourboire deux fois ! Si vous préférez manger de la main droite, le pays de la liberté est fait pour vous. Lorsqu’ils ont découpé leur nourriture, la plupart des Américains reposent leur couteau et saisissent leur fourchette de la main droite. Mais assurez-vous de garder la gauche hors de vue si vous ne l’utilisez pas ! Poser votre main – ou pis, votre bras entier – sur la table est le comble des mauvaises manières !
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Australie, Océanie : Apportez votre vin !
« L’une des meilleures traditions australiennes au restaurant est la possibilité d’apporter sa propre boisson alcoolisée, en général du vin », explique Greg Barton, rédacteur de la rubrique humour du Reader’s Digest australien. Les restaurants parviennent tout de même à faire du profit en facturant un « droit de bouchon », généralement entre quatre et huit dollars australiens par personne. « Ils en déterminent eux-mêmes le montant, explique Greg. Parfois, il n’y en a même pas, mais certains endroits branchés demandent entre 30 $ et même 50 $ par bouteille, ce qui ruine totalement le concept d’apporter son vin. » Il est recommandé de se renseigner avant, afin que la bouteille bon marché achetée dans le commerce ne vous coûte pas finalement une fortune.
Taïwan, Asie : Ne tapez pas sur votre verre !
« Pour les Chinois, manger autour d’une table contribue à renforcer les liens et les relations entre personnes, affirme Raycine Chang, ancienne directrice des publications de l’édition chinoise à Taïwan. Nous aimons que nos repas soient aussi joyeux et décontractés que possible. » Les annonces sérieuses sont rarement faites à table.
Si vous éprouvez le besoin de porter un toast en Chine, sentez-vous bien à l’aise de le faire, mais évitez de taper sur votre verre pour attirer l’attention. Ce serait là un comportement très inapproprié car, autrefois, les mendiants tapaient souvent sur leur bol pour demander de la nourriture dans la rue. « Si vous voulez exprimer votre gratitude envers votre hôte, par exemple, vous devez engager la conversation avec lui pendant quelques instants, puis lever votre verre et déclarer “À toi” », explique Raycine.
Inde, Asie : Attention à ce bol !
À la fin d’un délicieux repas dans un restaurant qui sert de la cuisine indienne traditionnelle, le serveur placera peut-être un bol contenant de l’eau chaude et une tranche de citron près de chacun de vous. Ce ne sont pas des boissons digestives ayurvédiques ! « Ce sont des bols pour se laver les doigts, car de nombreux locaux préfèrent manger avec les mains », explique Gagan Dhillon, conseiller de rédaction pour notre édition indienne à Noida, près de New Delhi. « Quand l’addition arrive, préparez-vous à assister sinon à une guerre, du moins une brève querelle sur “qui paie”, surtout si vous avez été invité, affirme Chitra Subramanyam, rédactrice adjointe. Si votre hôte insiste pour payer – ce qu’il ou elle fera en fin de compte – le mieux est de le remercier poliment. Si vous souhaitez partager l’addition, réglez cette question avant le repas. »
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Thaïlande, Asie : Montrez votre appréciation !
Il est toujours bien vu, lorsque vous voyagez à l’étranger, de connaître au moins quelques mots et phrases dans la langue du pays. En Thaïlande, c’est même parfois essentiel pour manger au restaurant. Les mots que vous devez connaître sont « Mai pet kah » pour les femmes et « Mai pet krap » pour les hommes. Cela signifie « pas piquant, s’il vous plaît ». Si vous aimez cracher du feu après avoir mangé, vous pourriez tenter « Ped nid noi kah/krap ». « Que vous preniez votre plat épicé ou non, pensez à montrer que vous appréciez la délicieuse cuisine qui vous a été servie, conseille l’illustrateur Ingo Fast, qui vit en Thaïlande depuis plus de six ans. Faites un peu de bruit en mâchant et en faisant claquer vos lèvres. » Trop timide pour ces démonstrations ? Eh bien, il existe une seconde phrase à connaître : « Aroi mak mak – vraiment délicieux ! »
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