Connaître ses envies et ses besoins avant de choisir un vélo électrique
Il faut d’abord et avant tout connaître ses désirs et ses besoins, afin de mieux circoncire ses choix. «Il sera plus facile de faire une sélection parmi quelques vélos qui répondent déjà à nos critères, que parmi l’inventaire complet d’un magasin», note Nicolas Lupien, gérant de la boutique E2 Sport à Montréal – qui possède l’un des plus grands inventaires de vélos électriques au Québec.
La première chose à savoir est le type de vélo que vous souhaitez. On retrouve les mêmes catégories que pour les vélos «classiques»: vélos de montagne, vélos hybrides, vélos de route et vélos aux pneus surdimensionnés (fatbike).
Ce choix déterminera globalement, à lui seul, la sorte de pneus, la suspension, la transmission du moteur et la puissance de la batterie. Par exemple, les vélos de route électriques ont habituellement des batteries plus fortes pour assurer une durée d’autonomie plus longue. Les vélos électriques urbains, pour leur part, priorisent le confort du cycliste et offrent une selle plus large pour une posture plus relaxe. Les vélos de montagne électriques ont généralement un moteur qui génère un niveau d’assistance plus élevé, alors que les vélos urbains sont choisis pour les courtes distances et les balades estivales, lorsque la performance n’est pas une priorité.
Vous devez aussi vous demander si vous souhaitez un vélo à propulsion entièrement électrique ou un vélo à assistance électrique (VAE). Un VAE est doté d’un moteur intelligent qui se déclenche uniquement quand le cycliste pédale; il décuple donc la force appliquée sur les pédales en fonction du niveau d’assistance choisit. Avec un vélo entièrement électrique, vous pouvez vous permettre d’arrêter de pédaler de temps à autre.
Déterminer la puissance du moteur et le type de transmission
Le type de transmission diffère en fonction des modèles. Il existe des transmissions par moyeu (au niveau de la roue arrière ou de la roue avant) et des transmissions par dérailleur (au niveau du pédalier).
Un peu plus répandue sur les vélos électriques, la transmission par dérailleur offre une plus grande réactivité. C’est le type de transmission à privilégier pour les activités sportives, car le poids est mieux équilibré sur le vélo. Le propulseur se trouvant au centre, il favorise une conduite plus fluide qui convient aux gens qui aiment pédaler sans trop forcer et qui souhaitent parcourir des distances plus longues sans augmenter l’effort. Il offre une assistance progressive, proportionnelle à la force du coup de pédale, mais il occasionne cependant une usure plus rapide sur l’ensemble de la transmission d’environ 30%, selon la boutique spécialisée Vélo Cadence située sur la rive-sud de Montréal.
Pour leur part, «les moteurs situés dans l’essieu arrière fournissent une assistance moins directe et vous aurez parfois l’impression que le vélo donne de petits coups saccadés ou que vous pédalez dans le vide», signale Nicolas Lupien. Ce type de transmission peut occasionner plus de crevaisons à cause du poids supplémentaire de la roue.
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Déterminer la capacité de la batterie et son temps de recharge
«Alors que le moteur offre la performance et la puissance, la batterie offre l’autonomie», précise Nicolas Lupien. Ainsi, la façon dont on utilise le moteur va exercer une forte influence sur la durée de la batterie, notamment sur les routes vallonnées. Évidemment, l’autonomie de la batterie est aussi influencée par la géométrie de l’appareil, le moteur et la mécanique du vélo.
Néanmoins, c’est la puissance de la batterie (généralement comprise entre 250 wattheures (Wh) et 500Wh) qui est l’élément le plus déterminant en ce qui a trait à l’autonomie. Ainsi, plus une batterie est forte en termes de wattheure, plus elle durera longtemps (et plus elle sera lourde!). En général, les VAE sont vendus avec une batterie de 500Wh, précise Nicolas Lupien.
À noter qu’un vélo à moteur pédalier aura généralement une meilleure autonomie, car le cycliste fournit un certain effort, en plus de celle livrée par la batterie.
Attention: les fabricants affichent souvent l’autonomie de leurs VAE, mais comme elle n’est pas toujours calculée de la même façon, il est difficile de se fier à cette donnée pour comparer les modèles.
Les temps de recharge varient en fonction de la puissance de la batterie et de la rapidité du chargeur. En général, plus la capacité de la batterie est grande, plus le temps de recharge est long. Nicolas Lupien précise que pour une batterie de 500Wh, le temps de recharge est environ de 4h30 avec un chargeur de 4 ampèreheures (Ah). Avec un chargeur de 2Ah, cela prendra tout simplement le double du temps, note-t-il.
Remarquer la durée de vie de la batterie
La majorité des compagnies de vélos électriques notent que leurs batteries sont conçues pour durer 1000 recharges. Nicolas Lupien précise que les batteries des modèles Bosh et Shimano – parmi les meilleurs modèles – sont conçues pour parcourir 30 000 à 32 000km. (Comme pour les batteries de véhicule, on parle davantage de kilomètres parcourus que de durée prédéterminée. C’est pour cela que ces batteries peuvent durer, en moyenne, de 2 à 8 ans.)
À l’heure actuelle, une nouvelle batterie de 400Wh coûte environ 800$; une de 500Wh, 1100$ et une de 900Wh, 1600$. Le remplacement de la batterie est donc à prévoir dans son budget!
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Prévoir son budget
Le prix d’un vélo électrique ou d’un VAE se situe généralement entre 3400$ et 16000$ (pour un vélo de montagne tout équipé, par exemple).
«Je conseille aux gens d’opter pour un vélo électrique de plus de 4000$, car sous cette barre, on tombe dans le bon marché et ces vélos n’ont pas la même qualité. Sous la barre des 3000$, on est vraiment dans le bas de gamme, et ces vélos n’ont parfois pas les mêmes certifications et garanties», recommande le spécialiste.
Déterminer le niveau d’assistance
La plupart des vélos électriques possèdent un écran sur le guidon qui affiche une variété d’informations, comme la vitesse, la distance parcourue, le niveau d’assistance utilisé et le niveau de la batterie.
Les vélos à moteur pédalier présentent habituellement entre trois et cinq niveaux d’assistance réglables. En revanche, dans le cas des vélos à moteur-roue, plus le nombre de niveaux est élevé, plus il sera facile d’ajuster sa vitesse pour pédaler à son rythme.
Au Québec, tous les vélos électriques et les VAE sont bloqués à 32km/h (du fait de la loi) afin de les autoriser à circuler librement sur les pistes cyclables. Dans l’éventualité où vous dépassez les 32km/h, le moteur cessera d’apporter toute assistance.
Toutefois, Vélo Québec recommande de ne pas rouler à plus de 25 km/h – comme en Europe – notamment si vous rencontrez beaucoup de cyclistes et que vous croisez plusieurs intersections.
Être conscient du poids du vélo
Les vélos électriques sont assez lourds. Les modèles pèsent généralement entre 19kg et 28kg, incluant la batterie. Il se peut donc que vos accessoires à vélos classiques, comme vos racks d’entreposage, ne soient plus assez solides.
Vous remarquerez particulièrement le poids de votre monture si, une fois la batterie épuisée, vous devez pédaler sans assistance. «Les vélos se déplacent quand même bien sans assistance, mais il faut toutefois espérer que vous ne croiserez pas de pentes sur votre chemin», précise Nicolas Lupien. De plus, presque tous les VAE ont une batterie amovible; l’enlever allègera un peu votre fardeau si vous devez monter des escaliers avec votre vélo électrique.
Être conscient de l’âge minimal
Pour conduire un vélo électrique, les jeunes de 14 à 17 ans doivent posséder un permis de conduire de classe 6D (le même que pour conduire une mobilette), alors que les personnes de 18 ans et plus n’ont pas besoin de permis. Quant aux jeunes de moins de 14 ans, il leur est interdit de faire du vélo électrique ou du VAE au Québec.
Contrairement à la croyance populaire, il s’agit davantage d’un loisir que d’un moyen de transport puisque le vélo électrique est très populaire chez les clients de plus de 50 ans. Nicolas Lupien indique néanmoins que ce type de vélos intéresse aussi les jeunes, qui évitent l’achat d’une voiture, le coût de ses plaques d’immatriculation et de ses assurances.
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Faites-vous du vélo d’hiver?
Nicolas Lupien indique qu’il n’y a aucune restriction à faire du vélo électrique en hiver, si ce n’est que l’autonomie de la batterie chutera davantage à cause du froid. «À une température de -20°C, la batterie perdra environ le quart de son autonomie», estime le gérant de E2-Sport. Comme la batterie est sensible au froid, il est d’ailleurs recommandé de la garder dans un endroit tempéré l’hiver, tout comme l’écran de contrôle (s’il est amovible). À l’inverse, en période estivale, chargez la batterie par des températures comprises entre 0 et 20°C et stationnez le vélo électrique à l’ombre.
Nicolas Lupien précise qu’il est préférable, comme dans le cas d’un véhicule, de maintenir la batterie fonctionnelle; un état de sous-utilisation réduira sa durée de vie. «Sinon, en hiver, la seule chose à laquelle il faut faire attention c’est le calcium. Niveau performance électrique, il n’y a aucun souci à se faire», souligne-t-il.
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Déterminer la sorte de freinage désirée
Trois sortes de freins existent: des freins à patins, des freins à disques mécaniques et des freins à disques hydrauliques.
Puisque les vélos électriques sont plus lourds et roulent plus rapidement, Nicolas Lupien recommande de choisir des freins hydrauliques qui offrent une bien plus solide performance. Les freins à disques hydrauliques nécessitent d’ailleurs moins d’ajustements et s’usent moins vite, bien qu’ils requièrent un entretien un peu plus complexe.
Déterminer sa protection contre le vol
Nicolas Lupien conseille de combiner deux cadenas de types différents, ce qui dissuade davantage les voleurs. «On peut utiliser un câble long et flexible que l’on insère à travers les roues et un cadenas en U sur la structure du vélo. Évidemment, tout cela dépend du nombre de temps que le vélo est laissé sans surveillance», relativise Nicolas Lupien.
Sachez qu’en cas de vol, votre vélo peut être couvert par votre assurance habitation. Un montant maximal – souvent entre 1000$ et 3000$ peut toutefois être prévu. Vérifiez auprès de votre assureur s’il est possible d’augmenter votre couverture, sachant que les vélos électriques se vendent bien plus chers.
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S’informer sur les garanties incluses et le service de réparation
La durée de la garantie pour la batterie et le moteur est généralement plus longue sur les vélos électriques et les VAE qui proviennent de boutiques spécialisées que pour ceux vendus dans des magasins à grande surface. Aussi, les problèmes de programmation couverts par les boutiques spécialisées, ne le sont que très rarement dans les grandes surfaces.
Les garanties touchant le vélo varient également beaucoup d’un fabricant à l’autre. À l’achat, renseignez-vous sur les modalités de garanties (et de réparation) offertes. N’oubliez pas que de façon générale, les garanties s’appliquent pour le premier propriétaire, et seulement pour les défauts de fabrication ou de main-d’œuvre.
«Les produits vendus dans les grosses chaînes de magasins sont généralement de qualité inférieure et les commis n’offrent pas le même service et n’ont pas la même expertise qu’en boutiques spécialisées où vous pourrez en faire l’essai et obtenir des conseils personnalisés», précise Nicolas Lupien.
De plus, les vélos vendus en grandes surfaces sont rarement prêts à l’emploi: certains requièrent un assemblage minimal.
Être conscient de la nécessité d’une mise au point annuelle
Une mise au point annuelle d’un vélo électrique coûte environ 70$, auxquels il faut ajouter 25$ pour l’entretien du système électrique, précise Nicolas Lupien.
Au niveau de la chaîne, un vélo électrique déploie beaucoup de puissance et étire les chaînes plus rapidement que sur un vélo classique. Pour prévenir l’étirement des chaînes, il faut faire attention aux changements de vitesse pour éviter que la force créée sur celle-ci soit trop grande et qu’elle ne s’étire. Un mauvais ajustement des vitesses endommage aussi le pignon de la cassette sur lequel la chaîne repose ainsi que le moteur puisqu’ils forcent trop pour la vitesse de déplacement.
Enfin, un ajustement annuel des freins est également recommandé. Envie d’aventure? Pourquoi ne pas essayer une de ces pistes cyclables américaines avec les plus belles vues!
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