Votre langage corporel sur l’oreiller
Le langage corporel en dit beaucoup sur notre personnalité et nos pensées. Il transmet également des informations à nos collègues. Mais vous serez peut-être surpris d’apprendre que, même pendant le sommeil, le corps s’exprime.
«Pensez-y, la plupart des gens dorment au moins six heures par nuit; comment douter que leurs positions de sommeil en révèlent beaucoup sur chacun», dit le docteur David Greuner, membre fondateur de NYC Surgical Associates. Le médecin ne fait pas seulement allusion à la personnalité, mais aussi à la santé. La chiropraticienne Michelle Robin ajoute d’ailleurs que les positions pour dormir peuvent avoir des effets sur la santé. «Garder une position pendant des heures peut causer un torticolis, un bras engourdi ou des douleurs à la hanche. Ces maux ont des répercussions à la fois sur votre état physique, votre état d’esprit et votre énergie», explique-t-elle.
Cela dit, tout comme le langage corporel peut également inspirer la confiance et améliorer les relations interpersonnelles. On peut essayer de tirer le maximum de bienfaits de nos positions de sommeil.
Dormir comme un bébé
Selon Susanne Flother, designer de matelas, «plusieurs s’endorment sur le côté, dans une position fœtale qui leur apporte un sentiment de sécurité». D’après un sondage effectué en 2013 par Harris Poll pour l’American Down and Feather Council, c’est d’ailleurs la position de sommeil la plus répandue.
Selon Chris Idzikowski, directeur du Sleep Assessment and Advisory Service, un groupe qui aide les médecins britanniques à conseiller leurs patients sur le sommeil, «ceux qui adoptent la position fœtale sont habituellement sensibles, sous une apparence parfois sévère». M. Idzikowski, qui intervenait à la BBC sur le langage des positions de sommeil, ajoutait que ces personnes sont souvent très sympathiques même si elles se montrent réservées à la première rencontre. Sachez que les positions de sommeil d’un couple peuvent en dire long sur la relation entre les partenaires.
Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à adopter cette position.
Dormir comme une bûche
D’après Chris Idzikowski, quand on dort comme une bûche, on est étendu sur le côté, les bras le long du corps. Si telle est votre position préférée, vous êtes probablement d’un caractère facile à vivre, social, faisant confiance aux étrangers. Mais vous feriez également preuve de naïveté. La position de la bûche est assez populaire, mais pas autant que la position fœtale. Pour bien vous endormir, voici quelques étirements inspirés du yoga.
Dormir comme une bûche, dans la position du suppliant
La position du suppliant est la même que la précédente, et aussi populaire qu’elle, à ceci près que les bras sont tendus devant soi, comme si on suppliait quelqu’un. Elle traduit elle aussi de l’ouverture, mais avec un peu moins de naïveté. Les personnes qui l’adoptent sont probablement plus lentes à prendre une décision, mais une fois que c’est fait, elles ont tendance à s’y tenir.
Dormir sur le côté, compléments
Que vous dormiez comme un bébé ou comme une bûche, les spécialistes s’accordent pour dire que s’allonger sur le côté assure plus de confort pendant la nuit. Malgré tout, Michelle Robin recommande une variante pour atteindre un repos optimal pendant la nuit et une forme maximale pendant le jour:
- plier légèrement les genoux (sans qu’ils touchent votre ventre comme dans la position fœtale)
- placez un petit oreiller entre vos genoux afin de garder votre colonne vertébrale mieux alignée et plus stable
- tenez un oreiller dans vos bras, qui seront ainsi légèrement écartés (comme dans la position «suppliante») et comprimeront moins votre torse, vos poumons et vos voies respiratoires.
Aucun de nos experts ne s’est prononcé sur les révélations possibles de cette position sur votre personnalité.
Pensez à tester ces trucs antistress pour mieux dormir.
Mais de quel côté?
D’après un sondage réalisé en Grande-Bretagne par le fabricant de matelas Sealy, les personnes travaillant dans le marketing et la publicité, âgées de 45 à 54 ans et détenant un diplôme universitaire, préfèrent dormir sur le côté gauche. Les personnes travaillant dans le transport et la production, âgées de 35 à 44 ans, fumeuses et buveuses de café (minimum de 10 tasses par jour) choisissent, elles, le côté droit.
Voici les avantages relatifs à chacun des côtés:
- Dormir sur le côté gauche peut contribuer à atténuer les symptômes de brûlures d’estomac, d’après le docteur Michael Breus, membre du conseil consultatif chez SleepScore Labs. «En dormant sur le côté droit, le sphincter œsophagien inférieur se détend et il permet à l’acide gastrique de remonter l’œsophage, ce qui peut causer de l’irritation.» Par ailleurs, selon l’American Pregnancy Association, pendant la grossesse, «dormir sur votre côté gauche permet de diriger une plus grande quantité de sang et de nutriments vers le placenta et donc vers le bébé».
- Dormir sur le côté droit est peut-être mieux pour votre cœur, selon l’universitaire Nazma Parveen, pour la simple raison que cette position n’ajoute pas de pression sur le cœur.
À plat ventre
Dormir sur le ventre est beaucoup moins fréquent que dormir sur le côté. On le déconseille d’ailleurs aux femmes enceintes et à celles qui ont beaucoup de poitrine, tout comme aux personnes souffrant de blessures au cou, de maux de dos ou qui dorment sur un matelas très mou. La raison est simple, dormir sur le ventre fait arquer le dos, explique Susanne Flother. Voici quelle position vous devriez adopter pour dormir si vous souffrez de douleurs lombaires.
En outre, cette position fait aussi que le cou reste longtemps dans la même position. Il ne faudra donc pas s’étonner si, au lever, on a des raideurs au cou, des spasmes musculaires et de la douleur chronique.
Selon le sondage Sealy, le profil type du dormeur sur le ventre est une personne qui travaille dans l’agriculture, est âgée de 45 à 54 ans et consomme beaucoup d’alcool (autour de 7 à 10 unités par jour — soit à peu près deux ou trois bières ou verres de vin quotidiennement). D’ailleurs, selon Chris Idzikowski, si votre position de prédilection est d’être sur le ventre et d’avoir la tête tournée sur le côté, l’oreiller dans vos bras, vous avez tendance à être sociable et même effronté — vous n’aimez surtout pas être critiqué — et vous évitez du mieux que vous le pouvez les situations critiques.
Sur le dos
Les personnes qui dorment sur le dos se retrouvent dans le transport et la logistique, d’après le sondage Sealy. Elles sont également plus susceptibles de se réveiller «en pleine forme» le matin. Cela s’explique sans doute par ceci que ces sujets sont habituellement jeunes et ont entre 25 et 34 ans.
Dormir sur le dos est aussi associé au ronflement, rappelle David Greuner. Or, si, vous, vous vous levez en pleine forme il se peut que ce ne soit pas le cas de votre partenaire. «Quand vous êtes couché sur le dos, les voies respiratoires sont resserrées et cela provoque des ronflements plus sonores et plus fréquents», explique Michael Breus. Les ronflements peuvent être atténués en se mettant sur le côté, conseille-t-il. Si cette dernière position vous semble difficile à tenir, il existe des produits pratiques qui pourraient vous aider. Vous pouvez même placer un petit ballon de football dans un sac à dos d’enfant que vous porterez lorsque vous dormez. Votre corps évitera ainsi la position sur le dos.
Une récente étude publiée dans le Journal of Physiology établit également que dormir sur le dos alors qu’on en est à un stade avancé de grossesse est mauvais pour le bébé et que cette position augmente le risque de mort à la naissance.
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Le style libre
Bien que la recherche de Chris Idzikowski démontre que la majorité des gens n’ont pas tendance à changer de position d’une nuit à l’autre, il y en a qui ne semblent pas avoir de préférences. Ces dormeurs au style libre travaillent le plus souvent dans les services publics et ont entre 35 et 44 ans, d’après le sondage Sealy.
Susanne Frother est d’avis que tout le monde emprunte un peu au style libre. «Nous sommes beaucoup plus actifs la nuit que nous croyons, dit-elle. Nous bougeons naturellement de 50 à 80 fois chaque nuit et toute cette agitation est en fait une bonne chose.» Si nous restions immobiles jusqu’au matin, «nous nous sentirions comme coincés en classe économique sur le banc du milieu d’un vol qui mène à l’autre bout du pays».
Les mouvements nocturnes gardent les muscles souples et aident à la distribution des nutriments et des hormones dans tout le corps. «Ils sont même bénéfiques aux parties du corps qui n’ont pas d’approvisionnement sanguin, comme les disques vertébraux qui se décompressent et reprennent leur forme rebondie pendant que nous dormons. D’ailleurs, nous sommes tous un peu plus grands à notre réveil que lorsque nous nous sommes couchés.»
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