Vitamines et minéraux contre le blues de l’hiver
Bien manger et prendre des suppléments peut contribuer à prévenir et traiter la dépression saisonnière.
D’accord, depuis le 22 décembre, les jours rallongent, ce qui est rassurant. Mais, pour les 2 ou 3 % de Canadiens qui souffrent de dépression saisonnière (ou trouble affectif saisonnier-TAS) et les 15% qui en sont touchés mais de façon moins intense, le printemps et sa luminosité sont encore loin.
Selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), l’exercice et l’exposition au soleil tous les jours peuvent contribuer à soulager la dépression saisonnière. Cependant, selon le Dr. Jonathan Prousky, naturopathe en chef du Canadian College of Naturopathic Medicine de Toronto, on oublie trop souvent les suppléments.
Les symptômes de la dépression saisonnière comprennent la fatigue, le gain de poids et les fringales de sucreries et de féculents. « Toutefois, le principal symptôme est la dépression », de dire Jonathan Prousky, qui ajoute en outre qu’il existe des preuves à l’effet que certains minéraux, vitamines et acides gras contribuent à atténuer les états dépressifs. En tant que naturopathe, il pratique la médecine orthomoléculaire. « La nutrition vise à corriger les carences, explique-t-il, alors qu’avec l’approche orthomoléculaire, on prévient et traite les maladies en ayant recours à des doses optimales de vitamines, minéraux, acides aminés et autres nutriments.
Les résultats d’études récentes démontrent que les acides gras oméga-3 et la vitamine D peuvent contribuer à atténuer la dépression. Dans une étude menée en mars 2008, les chercheurs ont conclu que la consommation de poissons riches en oméga-3, dont le saumon salmon, le maquereau et la sardine, pouvait diminuer le risque de dépression chez les non-fumeurs, par exemple. La Société canadienne du cancer recommande que les adultes présentant des risques plus élevés de carence en vitamine D que la moyenne envisagent de prendre 1 000 UI par jour de vitamine D sous forme de supplément durant toute l’année. Quant aux résultats des études menées par le docteur Reinhold Vieth, de l’université de Toronto, ils indiquent que les adultes carencés peuvent prendre jusqu’à 4000 UI par jour sans risque d’effets indésirables.
« On ne peut combler tous ses besoins uniquement par l’alimentation, explique Jonathan Prousky, qui recommande de consulter un naturopathe à cet effet. Contre le TAS, une dose de 1000 à 5000 UI. serait sans danger.» Il indique en outre que le 5-hydroxytryptophane, acide aminé précurseur de la sérotonine, pourrait également soulager la dépression. (Soulignons toutefois que, bien qu’on ait pu démontrer son utilité au cours d’essais cliniques, il est nécessaire de mener d’autres études à cette fin, d’autant plus qu’il pourrait y avoir des interactions négatives entre cet acide aminé et les antidépresseurs). Il est important de consulter son naturopathe et son médecin de famille avant de prendre des suppléments alimentaires.
Durant l’automne et l’hiver – en fait à l’année longue- chacun peut tirer profit de la consommation quotidienne d’aliments richement colorés, notamment les fruits, les légumes, particulièrement les légumes-feuilles vert foncé, et de limiter la consommation d’aliments vides, de café et d’alcool, souligne Jonathan Prousky. « J’ai eu un patient qui prenait un yogourt fouetté au jus de légumes tous les jours et qui s’en portait très bien. » Ces changements alimentaires, couplés à la luminothérapie, l’exercice et un sommeil adéquat, peuvent être particulièrement utiles aux personnes souffrant du TAS.
Les antidépresseurs, la thérapie cognitivo-comportementale ou une autre approche psychothérapeutique pourraient également être nécessaires, surtout pour les personnes qui souffrent d’anxiété et de dépression graves, de problèmes de sociabilité ou qui ont des pensées suicidaires. « La supplémentation orthomoléculaire peut être conjuguée à la thérapie cognitivo-comportementale et à d’autres thérapies, souligne Jonathan Prousky. Les patients devraient avoir accès à ces deux types de traitement. » Pour connaître ceux qui sont offerts dans votre région, consultez votre médecin et un organisme communautaire, tel que le Centre de toxicomanie et de santé mentale.