1. Récupération de l’ozone
Non, bien sûr, l’infâme trou dans la couche d’ozone qui apparaît au-dessus de l’Antarctique chaque hiver n’a pas disparu, mais les scientifiques reconnaissent que nous avons sauvé la couche d’ozone et la partie de l’atmosphère qui protège la terre contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil. Cette victoire à l’arraché est le fruit du protocole de Montréal, un accord international pour mettre fin à la production de produits chimiques réfrigérants, comme les chlorofluorocarbures ou CFC. Depuis qu’il a été signé à Montréal, en 1987, par 24 pays (depuis, il a été ratifié par tous les pays du monde), la quantité de CFC destructeurs d’ozone dans l’atmosphère a commencé à diminuer et l’épaisseur de la couche d’ozone s’est stabilisée, démontrant l’impact positif d’un traité environnemental international.
Prochaine étape: La communauté mondiale a jeté son dévolu sur une nouvelle cible : les hydrofluorocarbones. Les HFC n’attaquent pas la couche d’ozone, ils sont donc utilisés comme agent réfrigérant dans les réfrigérateurs et les climatiseurs. Mais ils sont « super polluants », ce sont des gaz à effet de serre puissant, qui emprisonnent la chaleur dans l’atmosphère. Heureusement, en septembre dernier, la Chine et le groupe des 20 (dont le Canada et les États-Unis) ont annoncé la diminution de la production et de l’utilisation des HFC. Le nouveau défi? Faire en sorte que le reste du monde adhère à cet accord.
2. Redressement dans le monde animal
Reconstituer le cheptel des espèces au bord de l’extinction prend des décennies, mais les efforts de rétablissement, y compris par la conservation de l’habitat et les programmes d’élevage en captivité, portent leurs fruits dans le monde entier. Au nord du 49e parallèle, nous voyons le retour du petit renard véloce, du bison des bois, de la loutre de mer et de la grue. Le retour du faucon pèlerin, un des oiseaux les plus rapides dans le ciel, est une grande réussite. Le DDT, un pesticide, avait presque anéanti l’espèce dans les années 60 et 70, mais ces oiseaux qui vivent sur les falaises nichent maintenant au sommet des ponts, des clochers et des gratte-ciel, de Calgary à Montréal. Au-delà des frontières, l’oryx d’Arabie, le pygargue à tête blanche, le rorqual à bosse, la baleine franche, l’orque, le condor de Californie, l’alligator américain, le putois, le tamarin doré, ainsi que le loup rouge, pour n’en nommer que quelques-uns, sont également en redressement.
Bien qu’une étude récente ait conclu que 90 % des espèces protégées aux États-Unis se remettent au rythme prévu par les scientifiques, la plupart sont encore menacées et bien d’autres encore sont considérées comme vulnérables. Au Canada seulement, le décompte actuel des espèces « en péril » est de 686, dont l’emblématique caribou des bois, le glouton, la morue de l’Atlantique et le tétras des armoises.
3. Interdiction des pesticides
Sept provinces et plus de 170 municipalités canadiennes ont interdit les pesticides (pesticides cosmétiques) utilisés à des fins esthétiques, pour tuer les mauvaises herbes et les insectes et rendre les pelouses et jardins plus attrayants. La huitième province sera le Manitoba, qui a adopté une loi entrant en vigueur en 2015. (Les deux trublions sont la Colombie-Britannique et la Saskatchewan.) L’Ontario et la Nouvelle-Écosse sont considérés comme présentant les interdictions les plus radicales. Les pesticides cosmétiques constituent une menace particulière pour les écosystèmes d’eau douce et, depuis l’interdiction ontarienne, les recherches ont démontré que les concentrations de pesticides ont diminué dans l’eau des villes.
Prochaine étape: Les groupes écologistes pressent le Canada de suivre l’exemple de l’Union européenne et de limiter l’emploi d’une catégorie de pesticides suspectée d’entraîner la mort en masse des abeilles. Les abeilles sont d’importants pollinisateurs et l’effondrement des colonies menace la production agricole et l’approvisionnement alimentaire.
4. Carburant plus écologique
Dans les années 1970, les États-Unis ont banni le plomb de l’essence, une puissante toxine qui fait courir de graves périls pour la santé et l’environnement. Le Canada et l’Europe occidentale ont vite emboîté le pas. Le résultat? Les émissions de plomb dans l’atmosphère ont radicalement chuté et les niveaux de plomb dans le sang ont suivi. Mais l’essence au plomb, que l’Organisation mondiale de la santé qualifie « d’erreur du XXe siècle », est restée un fléau dans les pays en développement jusqu’à il y a deux ans, lorsque le programme des Nations Unies pour l’environnement a annoncé que la toxine avait finalement été retirée de l’essence dans tous les pays, sauf six. En conséquence, les concentrations de plomb dans le sang humain ont chuté considérablement (de 90 % aux États-Unis entre les années 1970 et les années 1990) et on estime à 1,2 million, le nombre de vies sauvées chaque année, selon une étude.
Prochaine étape: Les émanations des moteurs diesel représentent la cible de choix. Les vieux moteurs diesel crachent des particules de suie qui endommagent les poumons et sont le deuxième contributeur en importance du réchauffement global. De surcroît, le carburant diesel est riche en soufre, un polluant dangereux. Au Canada et aux États-Unis, les normes d’émissions plus rigoureuses imposées il y a environ 10 ans ont conduit à la mise au point d’une nouvelle génération de moteurs diesel, 90 % plus propres que les anciens modèles. Ces moteurs brûlent un carburant à faible teneur en soufre connu sous le vocable « diesel propre ». Mais le reste du monde doit maintenant emboîter le pas : en Inde, par exemple, les véhicules munis de l’ancienne technologie diesel représentent 50 % du parc automobile et ce pourcentage est en augmentation.
5. Augmentation des énergies renouvelables
Les énergies solaire et éolienne sont là pour rester. Le marché de l’énergie a atteint un point où ces sources d’énergie renouvelables sont en concurrence avec les combustibles fossiles, moins chers en maints endroits. Leur croissance a été bien supérieure à d’autres technologies. L’Europe est le chef de file de la production d’énergie solaire, tandis que les États-Unis le sont pour la production d’énergie éolienne. Au Canada, nous avons la chance de compter sur l’hydroélectricité, une forme d’énergie renouvelable, et en conséquence, la production d’énergie éolienne et d’énergie solaire est plus lente à prendre son essor, mais là aussi, on observe des changements. Le gouvernement fédéral s’est fixé un objectif de 90 % de production d’électricité par des moyens propres d’ici 2020. Actuellement, l’Ontario est en avance en ce qui a trait à la production d’énergie éolienne et solaire, mais les autres provinces la rattrapent et expérimentent l’énergie produite par la biomasse (les combustibles végétaux) et l’énergie marémotrice.
6. Protection des océans
La chute des stocks de poissons, la disparition du corail, les îles d’ordures flottantes : voilà quelques-uns des problèmes longtemps négligés de nos océans. Mais les efforts pour protéger la mer et la grande diversité des espèces qui dépendent d’elle gagnent du terrain. Deux ou trois pour cent de nos océans, une superficie à peu près égale à celle des États-Unis, sont maintenant classés aires marines protégées (AMP). La taille de ces immenses parcs marins a doublé depuis 2010.
Le meilleur exemple en est le parc marin de la Grande Barrière de corail, en Australie, créé en 1975, qui couvre le plus grand écosystème corallien du monde et abrite plus de 1 500 espèces de poissons, en plus de 30 espèces de baleines et de dauphins. Les Australiens ont montré leur vif désir de conservation encore récemment, avec la mise en place d’un vaste réseau d’aires marines protégées équivalant à la superficie de la Grande-Bretagne et qui regroupe plus du tiers des eaux territoriales de leur pays. Ce réseau comprend la Coral Sea Marine Reserve, adjacente à la Grande Barrière de corail et l’un des plus grands écosystèmes tropicaux marins encore intacts dans le monde.
Les parcs marins du Canada font piètre figure, en comparaison. Cependant, nous protégeons les aires écologiquement sensibles, comme le confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, milieu de vie du béluga et de plusieurs autres espèces de cétacés. En 2010, le Canada a créé le Gwaii Haanas National Marine Conservation Reserve à Haida Gwaii (aux îles de la Reine-Charlotte), au large de la Colombie-Britannique. C’est une première mondiale, car cette aire s’étend du sommet d’une montagne jusqu’au plateau continental sous-marin.
Prochaine étape: Des défenseurs de l’environnement collaborent avec les gouvernements pour établir de plus grandes aires interdites à la pêche. Ces aires sans pêche constitueront des havres sûrs pour les espèces migratrices, comme les tortues de mer, les requins et les thons.
7. La forêt d’abord
La forêt boréale du Canada s’étend sur plus de 5 000 km, de Terre-Neuve au Yukon et du 50e parallèle jusqu’au cercle Arctique ou presque. Elle est appelée la « dernière grande forêt au monde » et est une source essentielle d’eau douce et de qualité de l’air, mais aussi un vaste entrepôt de carbone, contribuant à faire échec aux impacts du réchauffement global. Il est donc approprié qu’elle soit l’objet d’un des plus importants accords de conservation de l’histoire, signé en 2010 et renouvelé en 2013. L’accord sur la forêt boréale canadienne est le fruit de la collaboration entre deux adversaires de longue date : l’industrie forestière et les groupes environnementalistes, pour protéger une aire plus grande que l’Alberta, par le biais de pratiques forestières durables, de moratoires sur la coupe et de plans de conservation pour les troupeaux de caribous des bois, une espèce menacée.
L’accord n’est pas parfait, mais il établit un nouveau standard qui influencera la façon dont on exploite les grandes aires forestières, notamment la forêt amazonienne. Environ un cinquième de l’Amazonie brésilienne a été déboisé au cours des 40 dernières années. Des programmes de conservation ont ralenti le mouvement de près de 80 %, depuis 2004. Mais cette année, la déforestation a repris dans cette partie du globe.
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