Nettoyeur de scènes de crime, l’un des pires emplois au monde
On fait généralement appel aux nettoyeurs de scènes de crime à la suite d’un meurtre, d’un suicide ou d’un accident. C’est un métier essentiel, mais qui n’est pas à la portée de tous. Ceux qui le pratiquent partagent le plus souvent deux traits caractéristiques : ils sont émotionnellement détachés de leur environnement de travail et ont… un estomac d’acier. C’est le cas de Dany Bisante, propriétaire de Cleanmatik Plus, une entreprise spécialisée dans le nettoyage après sinistre, qui prend également en charge les scènes de crime.
En entrevue, il raconte que les masques utilisés pour filtrer les odeurs sont parfois insuffisants. Il se souvient d’ailleurs d’avoir déjà vomi dans le sien en nettoyant, en pleine canicule, un lieu où la tête d’un homme était restée collée au plancher…
SALAIRE: environ 40 $ l’heure. Il en coûte un minimum de 2 000 $ pour faire nettoyer une scène de crime.
Cobaye humain
Les journaux locaux et les transports en commun regorgent de petites annonces proposant de tester de nouveaux médicaments. S’il est facile de repérer ces publicités, ce n’est pas un hasard. Les compagnies pharmaceutiques sont constamment à la recherche de volontaires avant de pouvoir commercialiser leurs produits. Les compensations peuvent paraître attrayantes, d’autant que certains ne les incluent pas dans leur déclaration de revenus. Cependant, la valeur de ce « revenu » est toute relative s’il sert à compenser les nombreux effets secondaires que peuvent provoquer ces tests : étourdissements, vomissements, troubles cardiaques et même… la mort ! Au Canada, même si les études cliniques sont réglementées, les risques pour la santé demeurent bien réels. Un reportage de l’émission Enquête relevait d’ailleurs qu’en 2005 une vingtaine de patients avaient été infectés par la tuberculose lors d’essais cliniques menés par Anapharm.
SALAIRE: jusqu’à 6 500 $ par étude, mais en moyenne autour de 1500 $.
Soldat d’infanterie
Les soldats d’infanterie occupent l’un des emplois les plus dangereux des Forces armées. Les fantassins sont confrontés à un travail physiquement exigeant, à des conditions météorologiques et à des dangers extrêmes et, parfois, même à la mort. Ce n’est donc pas surprenant que le site américain CareerCast les ait classés au troisième rang des pires emplois en 2014. Les risques de blessures ou de séquelles psychologiques associés aux déploiements à l’étranger nous incitent, nous aussi, à les inclure à notre palmarès.
SALAIRE: rémunération annuelle à partir de 49 400 $. Cette somme peut être plus élevée selon l’expérience et les champs de compétence.
Employé de production dans l’industrie de l’électronique en Chine chez Foxconn
L’une des principales entreprises sous-traitantes de Apple, Foxconn, située dans l’île de Taïwan, possède plusieurs usines en Chine où les employés travaillent à la chaîne à l’assemblage de produits tels les iPhone, iPad et iPod. Faisant état de leurs conditions de travail inhumaines, plusieurs médias n’ont pas hésité à en parler comme de « camps de travail ». L’une d’elles a d’ailleurs fait la manchette, en 2010, quand 14 employés se sont suicidés en se jetant d’une fenêtre. Depuis, l’entreprise a installé des filets « anti-suicide »… Après enquête, l’organisme indépendant China Labor Watch soutient que la situation n’est pas différente dans l’ensemble de l’industrie électronique chinoise, mais que, même superficielle, il y a eu amélioration des conditions de travail. En réalité, cet organisme impute une part de la responsabilité de ces piètres conditions à l’industrie en général, et donc aux gros joueurs que sont Apple, HP, Dell, etc.
Le cas de Foxconn ne serait qu’un seul exemple des conséquences d’un mode de gestion visant à réduire constamment les coûts, à toutes les étapes de la chaîne de production électronique, et ce, au détriment des travailleurs. Chez Foxconn, chaque journée commence par une réunion au cours de laquelle les cadres insultent les employés moins productifs… ou ceux qui osent parler à leurs collègues. Les heures supplémentaires sont également obligatoires. Pour toutes ces raisons, environ 300 personnes démissionnent de cette entreprise quotidiennement.
SALAIRE: environ 295 $ mensuels, auxquels sont soustraits 86 $ en frais de dortoir, de nourriture et d’assurance.
Éboueur, en Inde
La société indienne est divisée en quatre grandes castes socioreligieuses. L’appartenance à l’une d’elles est héréditaire et détermine les types d’emplois autorisés. Malheureusement, une grande partie de la population est exclue de ce système et se trouve reléguée aux tâches les plus ingrates. C’est le cas des femmes, qui récoltent les matières fécales des toilettes sèches. Les hommes, eux, vident les égouts et les fosses septiques. Le tout est transporté dans des paniers de bambou vers des dépotoirs.
Pour cette tâche, les éboueurs doivent parfois entrer dans les excréments… sans protection. Il n’est donc pas étonnant qu’environ 70 % d’entre eux meurent dans l’exercice de leurs fonctions. Même si l’embauche d’éboueurs « manuels » est maintenant illégale en Inde, cette pratique perdure encore aujourd’hui.
SALAIRE: entre 0,30 $ par jour pour les toilettes sèches et 6,30 $ par jour pour les égouts et une occasionnelle bouteille d’alcool pour engourdir les sens.