Horreur, horreur!
Jason. Freddy. Chucky. Chaque année, ils reprennent vie (et parfois un nombre impressionnant de fois – combien de Vendredis 13, déjà?). Et, visiblement, on adore ça: la récente montée en popularité de ce genre a amené pas mal de monde, du Daily Iowan à Variety en passant par Fast Company, à spéculer sur ce qui alimente cette tendance ancienne… quoique plutôt récente.
Il s’avère qu’il y a une explication scientifique à notre grande affection pour les films d’horreur. Que vous vous mettiez au premier rang pour être au centre de l’action ou que vous regardiez le film caché derrière vos doigts, ils répondent à certains besoins physiologiques et émotionnels.
Nous avons traqué nos experts en films d’horreur classique et avons découvert comment le fait de faire grimper le «facteur terreur» dans le rouge peut affecter votre corps, votre cerveau et même vos hormones.
Amateurs de frissons, vous devriez absolument regarder ces films d’horreur à voir ou à revoir!
Les deux hémisphères du cerveau communiquent
«Les deux parties de notre cerveau sont impliquées lorsque nous réagissons à des choses comme la peur», explique Matthew Price, ingénieur de recherche au département de psychiatrie et des sciences du comportement de l’UT Health McGovern Medical School à Houston, qui mesure les réponses physiologiques humaines aux stimuli provoquant la peur.
«Le cortex préfrontal, qui est responsable des fonctions cognitives d’ordre supérieur, et le système limbique, où se trouve l’amygdale – la partie qui s’illumine dans une IRM quand quelque chose de terrifiant vous assaille. Ces deux systèmes se parlent l’un à l’autre pour indiquer à quel point vous devriez réellement avoir peur et pour vous aider à faire la différence entre une peur qui résulte d’une menace réelle et une peur virtuelle.»
Vous serez surpris de voir comment vous pouvez décupler la force de votre cerveau!
Vous avez une réaction d’affrontement ou de fuite
On en parle comme d’une réaction classique d’effarouchement, le genre qui vous fait vous agripper à votre siège, qu’il s’agisse d’une turbulence lors d’un vol ou du retour soudain de Jason d’entre les morts (parce que, soyons lucides, il y a des chances que ça arrive).
«Si c’est une réaction liée à la mort, votre hypothalamus va s’en mêler et affecter votre température corporelle et votre fréquence cardiaque. Vous allez commencer à avoir une respiration superficielle. Ce sont des réactions soudaines qui vont survenir à un moindre degré lorsque vous regardez un film d’horreur, et ce même si vous n’êtes pas vraiment en danger», observe Matthew Price.
Un dysfonctionnement cérébral touchant l’hypothalamus a coupé la faim et la soif d’un petit garçon. C’est d’ailleurs l’un de ces 8 mystères non résolus de la médecine…
Votre esprit se vide
Quand vous pensez à des exercices méditatifs, il ne vous viendrait sûrement pas à l’esprit de regarder The Shining. Pourtant, regarder des films effrayants peut calmer votre esprit pendant et après, rapporte Greg J. Siegle, professeur agrégé de psychologie à l’Université de Pittsburgh, qui a récemment étudié les réactions physiologiques des gens qui visitaient une maison hantée.
«Nos recherches sur les maisons hantées montrent que les gens sont capables de mettre hors service une grande partie de leur cerveau et d’exister dans un état à la fois très présent et pas très analytique, réaction qui dure pendant l’expérience et se prolonge une heure après. Les films d’horreur ont le même effet. Ils provoquent une présence et un engagement tels que nous sortons littéralement de notre tête, très loin des soucis de notre journée. À bien des égards, ce n’est pas si différent de certains états méditatifs que nous avons étudiés.»
Vous faites une poussée de cortisol
Et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, dit le Dr Siegle. «Le stress chronique qui vous fait libérer du cortisol toute la journée, ça, ce n’est pas bon pour vous», dit-il. Mais à petites doses, cet état de peur et d’excitation général vous permet d’accéder aux mécanismes émotionnels de votre cerveau bien mieux qu’à l’habitude, et peut-être vous donner une poussée d’adrénaline, dit-il. «Ce n’est pas pour rien que les gens se donnent des rendez-vous amoureux dans des films d’horreur», dit-il en riant.
La présence excessive de cortisol est l’un des signes que le stress vous rend malade.
Ils vous donnent accès à des émotions littéralement «enfouies»
«Dans notre société, nous avons tendance à penser qu’il faut éviter la douleur, la peur et les émotions négatives, constate le Dr Siegle. Je pense que, compte tenu de la popularité des films d’horreur, on peut dire qu’il ne faut pas les proscrire, et qu’ils ont peut-être même un certain intérêt.
La distraction est l’un des meilleurs mécanismes d’adaptation dont nous disposons, et les films d’horreur sont très invitants et peuvent vous permettre d’échapper à vos soucis pendant un moment, ce qui est peut-être une bonne chose.»
Ils peuvent vous aider à canaliser votre énergie
Cela peut sembler contre-intuitif dans la mesure où avoir peur est en partie indissociable de l’élément de surprise, mais avoir un plan avant d’avoir peur peut vous aider à profiter de cet élan d’énergie, soutient le Dr Siegle. «Dans notre étude sur les maisons hantées, 90% de nos participants ont adoré l’expérience, et les 10% qui n’ont pas aimé n’avaient aucun désir d’être là.
Les raisons peuvent différer d’une personne à l’autre, mais je pense qu’il est utile de décider ce que l’on veut en tirer: est-ce que c’est pour ressentir une excitation à un moment où vous n’avez pas le moral? Pour vous rapprocher de la personne avec qui vous avez un rendez-vous galant? Parce que vous essayez d’accéder à des émotions plus profondes? À vous de voir», ajoute-t-il.
Si vous n’avez pas froid aux yeux, vous allez adorer ces maisons hantées et leurs phénomènes inexpliqués!
Ils peuvent aider à calmer vos angoisses
Vous croyez que les personnes atteintes de syndrome de stress post-traumatique, de troubles anxieux et de phobies sociales ne devraient pas trop regarder de films effrayants? En fait, c’est peut-être le contraire qui est vrai, dit le Dr Siegle. «Nous avons découvert que les films d’horreur peuvent aider les gens à renouer avec le sentiment de la peur parce qu’ils les voient dans un environnement où ils s’estiment en sécurité. Ils peuvent alors commencer à se laisser envahir par ces sentiments, et il ne fait aucun doute que cela peut leur faire du bien.»
Pensez à raconter ces histoires de fantômes qui font peur lors de votre soirée pyjama!
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