Protégez vos gencives
Les maladies parodontales – gingivites et parodontites – ne s’attaquent pas qu’à la bouche. Non seulement elles font le lit des affections cardiaques, mais elles pourraient même jouer un rôle dans la polyarthrite rhumatoïde, la démence et les cancers du cou et de la tête.
En étudiant des radios de patients souffrant de parodontite, des chercheurs américains ont ainsi constaté que, pour chaque millimètre d’alvéolyse (perte du tissu osseux fixant la racine dentaire), le risque de cancer des voies aérodigestives supérieures était multiplié par plus de quatre. «L’inflammation chronique liée aux maladies parodontales provoque des altérations génétiques potentiellement cancérogènes de la muqueuse buccale», explique la Dre Mine Tezal, qui a dirigé l’étude.
Bientôt un vaccin?
Les maladies parodontales restent la principale cause de perte de dents au Québec, mais un vaccin mis au point par le laboratoire australien CSL pourrait changer la donne si les essais se révèlent concluants. Le laboratoire conçoit en parallèle un gel antibiotique pour les personnes déjà infectées. Pour Eric Reynolds, directeur de l’école de dentisterie à l’université de Melbourne, prévenir la parodontite représenterait un immense progrès sanitaire. «C’est une maladie grave que les dentistes ont beaucoup de mal à traiter, dit-il, parce que la plupart des patients en prennent conscience trop tard, quand l’infection est devenue incurable.»
L’inflammation diminue de 40% quand on passe un fil dentaire entre ses dents en plus de les brosser – deux fois par jour, bien entendu.