Pourquoi notre mémoire retient-elle plus d’information sur Facebook que dans les livres
Plus une chose se rapproche du langage courant, plus on la retient. C’est malin!
Des chercheurs de l’université de Warwick au Royaume-Uni et de l’université de la Californie à San Diego ont fait passer un test à des bénévoles dans le but de voir comment ils arrivaient à mémoriser des textes provenant de mises à jour sur Facebook comparativement à d’autres tirés au hasard dans des bouquins.
Les résultats de l’étude ont jeté une lumière considérable sur le genre d’information que notre esprit peut retenir plus facilement, révélant que le cerveau humain privilégie l’écriture en langage courant au langage soutenu.
Songez à la chronologie de votre page Facebook. Bien sûr, il y a beaucoup trop de billets sur les bébés mais il y a aussi des réponses à de nouveaux sujets et des commentaires sur le monde, habituellement informels et souvent cancaniers. Plus un texte se rapproche du langage familier ou courant, plus on s’en rappelle. Les chercheurs disent que cette découverte révèle des choses saisissantes sur l’évolution de l’esprit humain.
Sur le site de Science Daily, Christine Harris, professeure et co-auteure de l’étude, écrit : « Nos découvertes pourraient ne pas être si étonnantes quand on considère à quel point la mémoire et les rapports sociaux ont été importants pour la survie de l’espèce… Nous apprenons qu’on peut attendre d’autrui tant des gratifications que des menaces. Il est donc normal que notre esprit soit particulièrement attentif aux activés et pensées des autres, et se remémore l’information qu’ils véhiculent.
Nicholas Christenfeld, autre auteur de l’étude, fait remarquer que les 5000 dernières années au cours desquelles l’humanité a appris avec difficulté à maîtriser l’écriture pourraient constituer une sorte d’anomalie dans son histoire. Les technologies modernes permettent à la langue écrite de se rapprocher davantage du style de communication informel et personnel qui caractérisait les époques précédant l’avènement de l’écriture. Selon lui, c’est ce genre de communication qui a pour nous un sens et dont on se souvient le plus facilement.
Les manuels scolaires consisteront-ils désormais en micromessages? Les rédacteurs et réviseurs professionnels se retrouveront-ils au chômage? Sûrement pas. Ce qui ne veut pas dire que les choses ne changeront pas, font remarquer les chercheurs. Le sachant, on pourrait concevoir de meilleurs outils pédagogiques, ainsi que de communication et de promotion. L’écriture simple et spontanée se retient plus facilement; plus le texte est informel, moins il est remanié et plus il est accessible à l’esprit.
(Crédit photo: Thinkstock)