Interdire le plastique
Le gouvernement fédéral prévoit interdire certains plastiques à usage unique d’ici la fin de l’année. Comment cela affectera-t-il notre vie?
Cette interdiction concernera six objets en plastique: les pailles, les sacs d’épicerie, les bâtonnets à café, les anneaux porte-canettes, les couverts et les contenants de restauration à emporter. Ces objets ont été retenus en raison des dégâts qu’ils causent à l’environnement et parce qu’une solution de substitution existe déjà. On trouve notamment des pailles en carton ou en métal. Comme il ne s’agit pas d’objets achetés directement par le consommateur, la responsabilité de les remplacer reviendra en grande partie aux entreprises. Si vous n’êtes pas convaincu, voici au moins 50 bonnes raisons de dire non au plastique!
Différents plastiques à interdire
Lesquelles en particulier?
Plusieurs de ces changements concernent l’industrie de la restauration, qui a déjà passé une année catastrophique en raison de la pandémie. Les plats à emporter lui ont servi de bouée de sauvetage, mais à mon sens un effort sera fait pour réduire les effets sur cette industrie. Les fabricants de ces objets seront également touchés, tout comme, finalement, les consommateurs, qui devront absorber une partie de ces nouveaux coûts. Vous ne pouvez pas recycler tous les contenants à emporter, mais voici ce que vous pouvez mettre (ou non) au recyclage.
Vers une économie circulaire
Selon David Suzuki, les bouteilles en plastique devraient figurer sur la liste. Qu’en pensez-vous?
Il y a beaucoup de bouteilles en plastique, mais elles sont relativement faciles à recycler. Outre l’interdiction de certains plastiques, la stratégie du gouvernement prévoit une évolution vers une économie plus circulaire. À l’heure actuelle, la majorité des plastiques passent du fabricant au consommateur, puis au site d’enfouissement. De ce que nous mettons dans nos poubelles bleues, seul neuf pour cent des plastiques au Canada sont recyclés. Pour améliorer cela, nous devons investir dans les infrastructures.
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Plus de plastique depuis la pandémie
À votre avis, était-ce le meilleur moment de mettre en place cette interdiction, alors que nous sommes toujours aux prises avec la pandémie?
C’était une promesse de réélection de Justin Trudeau. Elle ne doit donc pas trop surprendre. En plus, il faut rappeler que la pollution au plastique n’a fait qu’empirer durant la pandémie. Mes recherches démontrent que, parmi les personnes interrogées, 30% ont augmenté leur consommation de plastique depuis le mois de mars 2020: plus de boîtes de plats à emporter, plus de livraisons d’épicerie et une attirance pour les aliments emballés qui offrent un sentiment de sécurité.
Pensez à investir dans ces produits réutilisables qui permettent de réduire la production de déchets.
2030: objectif zéro plastique
L’interdiction des plastiques est une première étape vers l’élimination totale des déchets de plastique d’ici 2030. Est-ce un objectif réaliste?
Je ne veux pas être rabat-joie, mais il me semble assurément trop optimiste, tout comme celui de la neutralité carbone d’ici 2050 – notamment parce que le Canada fait partie d’une chaîne logistique mondiale. Il y a des limites à ce que nous pouvons accomplir tant que nous continuerons d’importer des produits sous plastique.
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Comment contribuer?
Que peut-on faire individuellement pour participer à cet effort?
La première chose serait de réduire votre consommation de plastique. Vous avez probablement des dizaines de sacs en plastique sous votre évier. Recycler vaut mieux que les sites d’enfouissement, mais du point de vue des déchets, il s’agit toujours de la deuxième plus mauvaise solution.
Assurez-vous de savoir comment devenir écoresponsable, en commençant chez vous.