Mémoire: comment ça marche?
Muscler sa mémoire, c’est bien beau, encore faut-il savoir ce qui se passe dans les méandres de votre cerveau chaque fois qu’une information vous entre dans la tête.
Le processus par lequel le cerveau obtient d’abord l’information, puis l’emmagasine et l’extrait au besoin, est un phénomène extraordinaire, mais qui reste mystérieux. Heureusement, grâce aux technologies de pointe, notamment la caméra à positons et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les chercheurs ont commencé à cartographier les fonctions cérébrales, ou connexions nerveuses, nous donnant une meilleure idée de la manière dont les souvenirs se fixent dans l’esprit.
Pensée en action
Les souvenirs se fixent par séquences d’activité électrique qui relient les neurones dans les diverses parties du cerveau. Ces voies électriques relient tous nos sens et connectent entre eux stimuli (ou entrées) sensoriels et réponses (ou sorties) émotionnelles et physiques, les emmagasinant dans la mémoire.
Lorsque vous vous souvenez de quelque chose, ce n’est pas comme si vous retiriez une donnée unique d’un fichier bien organisé localisé dans une partie spécifique de votre cerveau; c’est beaucoup plus compliqué que cela. Pensez au mot « marteau » : votre esprit évoque instantanément le nom de l’outil, sa forme, son poids, sa texture, sa fonction, le son qu’il fait en frappant un clou. Or, chacune de ces données provient d’une partie différente du cerveau. Ou encore, si vous vous remémorez votre professeur de troisième année, votre esprit réunit en une fraction de seconde tous les divers éléments de sa personne, soit son apparence, sa personnalité et, possiblement, le son de sa voix, et les projette sous la forme d’une image en couches multiples sur l’écran de votre imagination.
A court et à long terme
La mémoire entre en jeu dès le moment où vous commencez à assimiler de l’information par le biais de vos yeux, vos oreilles, votre nez, votre peau ou vos papilles gustatives. Cependant, les impressions sensorielles sont fugaces, ne durant que quelques secondes, à moins que vous décidiez consciemment de vous rappeler l’information et l’encodiez visuellement ou verbalement. Une fois encodée, elle est emmagasinée dans la mémoire à court terme pour une période très courte qui varie de 30 secondes à quelques minutes, la capacité de stockage de cette dernière étant limitée. Lorsque de nouvelles informations arrivent dans cette mémoire, elles délogent celles qui s’y trouvaient déjà.
Il n’y a pas de règles déterminant ce que l’esprit déplace vers la mémoire à long terme et ce qu’il élimine.
L’information qui suscite un intérêt particulier a de bonnes chances d’être emmagasinée dans la mémoire à long terme, particulièrement si deux sens ou plus contribuent au processus et que l’information en question est associée, d’une manière ou d’une autre, à des souvenirs déjà présents.
Il n’y a pratiquement pas de limite à la quantité d’information que nous pouvons emmagasiner dans la mémoire à long terme; en outre, l’information qui s’y trouve ne se perd jamais (quoiqu’elle puisse être parfois difficilement accessible).