1. Activité: Musicien de jazz
Superpouvoir neural: Libérer ses inhibitions
Le musicien, chirurgien et chercheur Charles Limb a démontré que la créativité musicale, en apparence magique, résulte en réalité d’une réaction neurologique poussée. Il a observé que lors des improvisations de talentueux musiciens de jazz, le cortex latéral préfrontal, responsable du contrôle de soi, se désactivait alors que s’activait le cortex médian préfrontal, maître de l’expressivité. Cette dissociation dans le lobe frontal fait disparaître les inhibitions et laisse le champ libre à l’expressivité.
2. Activité: Golfeur
Superpouvoir neural: La concentration
Pour les golfeurs, rien n’est plus réjouissant qu’un élan parfait. Selon le neuro-scientifique américain John Milton, la réussite dépend entre autres de la capacité à «ne pas penser». Selon ses travaux, lorsque les meilleurs athlètes exercent leur sport, leur activité cérébrale diminue. Des golfeurs professionnels qui s’apprêtent à frapper activeront presque seulement les centres moteurs du cerveau dans le pariétal supérieur et les zones prémotrices, en bloquant les noyaux gris centraux et le système limbique, qui contrôle les émotions et les mouvements volontaires. Ils peuvent ainsi supprimer les «interférences» et compléter leur mouvement sans être distraits.
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3. Activité: Moine en méditation
Superpouvoir neural: Double activité du cerveau
Les moines évoquent souvent un sentiment de communion avec l’univers lorsqu’ils méditent. Le neuroscientifique Zoran Josipovic, de l’université de New York, explique que le cerveau est structuré en deux réseaux: l’extrinsèque et l’intrinsèque. Le premier commande les activités externes, monter un escalier par exemple. L’autre régit les processus internes comme la rêverie et une foule d’émotions. Chacun des réseaux est engagé distinctement à un moment ou à un autre, mais Josipovic a découvert que la méditation relâche la frontière entre l’interne et l’externe, ce qui permet aux deux réseaux de fonctionner simultanément.
4. Activité: Comédien
Superpouvoir neural: Transformer les mots en images mentales
Lors d’une expérience menée à l’University College de Londres, l’actrice irlandaise Fiona Shaw, placée dans un tomodensitomètre, a récité le poème de T. S. Eliot «The Waste Land». On pourrait croire que cet exercice a sollicité son aire de Broca, zone du langage, mais il y avait beaucoup plus d’activité dans son sillon intrapariétal – qui commande la complexe imagerie visuelle. Des non-professionnels n’obtiendraient pas le même résultat. Mais les comédiens ne font pas que mémoriser des lignes de texte, ils intériorisent les mots en les associant à d’autres souvenirs ou idées et créent ensuite dans leur esprit des images auxquelles ils peuvent faire appel.