Peu d’expressions semblent aussi inquiétantes que celle de « traitement de canal » : le procédé a mauvaise réputation. Mais qu’en est-il vraiment ?
« Chaque fois que je dis à quelqu’un qu’il a besoin d’un traitement de canal, l’angoisse se peint sur son visage à cause de toutes les légendes qui courent sur le sujet, » déclare le docteur Chris Lee, directeur de la Emergency Recall Clinic à la faculté d’art dentaire de l’Université de Dalhousie. Avec son aide, nous avons séparé la réalité de la fiction.
Qu’entend-on par traitement de canal ?
Aussi connu sous le nom de traitement endodontique, le traitement de canal commence par une anesthésie locale suivie de l’enlèvement du tissu infecté, attaqué ou nécrosé (le nerf dentaire et les vaisseaux sanguins). Le dentiste ou l’endodontiste remplit l’espace ainsi créé au moyen d’une substance caoutchouteuse molle, puis il obture la dent. Le traitement de canal exige un ou deux rendez-vous (d’une à deux heures chacun), selon la complexité du problème.
Quand a-t-on besoin d’un traitement de canal ?
Le traitement de canal peut empêcher quelqu’un de perdre sa dent. Il combat l’infection-dont les symptômes se manifestent par de la douleur et de l’enflure. Si l’on n’y voit pas promptement, ces symptômes peuvent s’aggraver. Or, les bactéries sont les causes les plus fréquentes d’infection ; elles s’infiltrent dans la dent par des caries importantes, mais aussi par des fentes ou en se glissant sous les obturations.
Par ailleurs, le traitement de canal est nécessaire quand une carie importante ou une fracture de la dent mettent à jour le nerf dentaire. « On effectue aussi ce traitement, ajoute le docteur Lee, quand l’état de la dent ne permet plus de lui adjoindre une cupule ou une couronne. »
Qui peut avoir éventuellement besoin d’un traitement de canal ?
La personne qui présente de nombreuses caries dentaires. Comme elles augmentent de taille avec le temps, elles exigent des obturations de plus en plus importantes pour remplacer l’émail endommagé. Si la dent est en si mauvais état que le nerf en devient exposé, « la personne a besoin d’un traitement de canal, » conclut le docteur Lee.
Comment éviter de subir un traitement de canal ?
Prévenez la formation de caries en utilisant votre brosse à dents et de la soie dentaire tous les jours et en allant régulièrement chez le dentiste. Celui-ci radiographie vos dents pour vérifier la profondeur des caries.
Pourquoi le traitement de canal est-il douloureux ?
En réalité, il n’est pas plus douloureux qu’une obturation ordinaire. « Dans 95 p. 100 des cas, il n’est pas douloureux après l’anesthésie locale, déclare le docteur Lee. La douleur est minimale. Bien des gens retournent au bureau en sortant de la clinique. »
Mais parfois, l’anesthésie ne donne pas les résultats escomptés-l’infection ou l’enflure du visage, par exemple, peuvent en réduire l’efficacité. Dans de tels cas, le dentiste peut injecter un antibiotique dans la dent et le patient reprend par la suite le traitement.
La plupart du temps, cependant, les clients sont étonnés de la simplicité du traitement, déclare le docteur Lee. « C’est loin d’être aussi pénible que tout ce qu’on raconte. »
Le traitement peut-il connaître des échecs ?
Le taux de succès d’un traitement de canal « dépasse les 90 ou 95 p. 100, » déclare le docteur Lee. Il se solde par un échec quand il y a, dans la mâchoire, des bactéries que le dentiste ne peut atteindre et lorsque le système immunitaire de la personne est déficient. « Parfois, le traitement de canal est lui-même cause d’infection et le dentiste doit le reprendre. Mais cela arrive très rarement, » déclare le docteur Lee.
La cause la plus fréquente pour laquelle il faut répéter le traitement de canal, c’est quand la dent se carie autour d’une obturation ou d’une couronne ; la carie permet alors aux bactéries de pénétrer dans l’obturation du canal dentaire-autant de raisons de se brosser les dents, d’utiliser de la soie dentaire et de voir le dentiste régulièrement.