La vasectomie est-elle une solution pour votre couple?
Quelques nouveaux éléments de réflexion à discuter à deux avant de décider si la vasectomie représente une bonne solution.
La vasectomie, méthode contraceptive très efficace, est populaire auprès de nombreux couples. Selon l’Étude canadienne sur la contraception de 2002, 13% des femmes de moins de 44 ans ont dit que c’était la méthode contraceptive sur laquelle elles se fiaient. Relativement peu douloureuse, l’intervention, au cours de la quelle le médecin ligature les deux canaux déférents qui relient les testicules à l’urètre, dure environ 30 minutes. Elle est efficace dans 99% des cas et n’a aucun effet sur l’érection, le désir sexuel ou le risque de cardiopathie ou de cancer de la prostate. «De nombreux couples disent que leurs relations sexuelles sont nettement plus agréables, la crainte de la grossesse étant écartée», souligne le docteur Ian Macdonald, généraliste et chirurgien qui pratique cette intervention à la Alpine Medical Clinic de Banff (Alberta).
La vasectomie est réversible dans environ 50% des cas. Cependant, le taux de grossesse des partenaires de ceux qui ont subi une vasovasostomie (intervention destinée à inverser la vasectomie) est plus faible que celui des femmes dont les conjoints n’ont pas eu de vasectomie. Plus il s’écoule de temps entre les deux interventions, plus faibles sont les chances que la femme soit enceinte. Voilà pourquoi Ian Macdonald estime qu’on devrait considérer la vasectomie comme quelque chose de permanent.
Nouvelles approches
Avant de demander à votre médecin de vous envoyer chez un spécialiste, informez-vous sur le style d’intervention et l’expérience de ce dernier. Pour ligaturer les canaux déférents et prévenir le passage des spermatozoïdes dans le sperme, les médecins ont recours soit au scalpel soit à un instrument semblable à un forceps avec lequel ils piquent la peau du scrotum. Selon les résultats d’une revue d’articles scientifiques publiée en 2006, l’intervention avec ce dernier est plus rapide, provoque moins de saignements, d’infection et de douleur, et permet aux hommes de reprendre plus rapidement les relations sexuelles. À noter toutefois que, même dans le cas de l’intervention classique avec scalpel, les risques sont faibles et la douleur mineure.
En outre, dans bien des cliniques au Canada, on a désormais recours à un dispositif à jet d’air plutôt qu’à une aiguille pour administrer l’anesthésique, ce qui minimise la douleur. Dans une étude menée à l’université d’état du Michigan, les chercheurs ont comparé la douleur qu’éprouvaient 50 hommes auxquels on avait administré l’anesthésique par injection dans un des canaux déférents et, par le dispositif à jet d’air dans l’autre. La plupart des hommes ont rapporté que cette deuxième méthode était nettement moins douloureuse.
L’après vasectomie
Le taux d’échec de la vasectomie est très faible, soit de moins d’un pour cent, mais il faut parfois un certain temps avant qu’elle prenne effet. Jusqu’à ce que le médecin donne le feu vert, il est donc préférable de continuer à utiliser d’autres moyens de contraception. Les hommes doivent faire analyser leur sperme deux mois après l’intervention afin de s’assurer qu’il ne contient plus de spermatozoïdes. Les résultats d’une étude publiée dans le British Journal of Urology International indiquent que le quart des hommes ayant subi une vasectomie ne soumettait jamais d’échantillon de sperme à la suite de l’intervention.
Autres solutions
Des chercheurs américains et chinois travaillent présentement à perfectionner un dispositif intra-canal déférent qui fonctionne sur le même principe que le stérilet et qui devrait être offert dans le commerce d’ici quelques années. Il s’agit d’implanter des bouchons d’obturation dans les canaux pour bloquer les spermatozoïdes. Une fois qu’on les leur aura retirés, certains hommes seront à nouveau fertiles mais, pour l’heure, les chercheurs n’en connaissent pas le pourcentage. Entre-temps, en Australie, des chercheurs de l’université d’Adelaïde travaillent sur un minuscule implant pour le canal déférent, qui sera commandé par une radiofréquence bloquant et libérant les spermatozoïdes. Grâce à ce dispositif, le retour à la fertilité pourrait être aussi simple que d’appuyer sur un interrupteur.