La fièvre du pickleball
Tout le monde veut y jouer. Mais qu’est-ce qui rend ce jeu si populaire?
Depuis quelques années, l’Europe et l’Amérique du Nord sont saisis de la frénésie du pickleball, également appelé tennis léger. Plus de 200 clubs sont officiellement inscrits à Pickleball Canada et près d’un million de Canadiens s’y adonnent tous les mois. Il existe une ligue professionnelle aux États-Unis (l’ancien joueur de la LNF Tom Brady est d’ailleurs copropriétaire d’une équipe de la Major League Pickleball). L’International Federation of Pickleball compte plus de 60 pays membres et tente de faire reconnaître ce sport de raquette comme discipline olympique. Si vous n’y avez pas encore joué, vous en avez sans doute au moins entendu parler – même si vous n’en comprenez pas toutes les nuances.
«Le pickleball emprunte au tennis, au badminton et au ping-pong», explique Hope Tolley, directrice générale des programmes récréatifs auprès de USA Pickleball. Les matchs se déroulent sur un terrain de badminton séparé par un filet plus bas que celui de tennis. On utilise des raquettes carrées et une petite balle perforée similaire à une balle de tennis, mais beaucoup plus légère – elle rebondit donc moins, ce qui favorise les longs échanges.
À la différence du tennis, les points ne peuvent être marqués que par le joueur ou l’équipe qui sert. Il s’agit de maintenir le plus longtemps possible la balle dans les airs et si l’adversaire n’arrive pas à la renvoyer au-dessus du filet, soit en service, soit lors d’un échange, on gagne le point. La balle doit être frappée avec suffisamment de force pour éviter ce qu’en anglais on appelle le «fallafel» – quand elle ne franchit pas le filet. Les matchs de 11 points sont joués en double ou en simple; l’écart doit être de deux points pour l’emporter. Si on perd avec un score de 11–0, on est «pickled»!
Un jeu social
Qu’on soit un joueur assidu – un vrai «pickler» – ou occasionnel, le pickleball est un jeu très social et un excellent moyen de rencontrer des gens, souligne Hope Tolley. «C’est un sport rassembleur.»
Autre avantage, le tennis léger s’apprend facilement et est accessible à tous. Si les adultes plus âgés l’ont rapidement adopté, les 18-34 ans forment le groupe d’âge où le nombre d’adeptes croît le plus.
Tout a commencé dans les années 1960 sur la propriété de Joel Pritchard, député au Congrès de l’État de Washington. Pour occuper ses enfants et ceux de ses deux amis invités, il a improvisé avec eux un badminton en utilisant ce qu’il avait sous la main: un ancien terrain de badminton, des raquettes de ping-pong, un filet de volley-ball et une balle en plastique (elle était perforée et avait à peu près la taille d’une balle de tennis).
Six décennies plus tard, le pickleball est l’une des tendances les plus en vogue dans le sport et la culture populaire. Y jouer est excellent pour la coordination œil-main et permet d’améliorer le temps de réaction. Comme on choisit l’intensité – à fond d’entrée de jeu ou à un rythme plus relax –, le pickleball convient autant à l’athlète sérieux qu’au joueur du dimanche. C’est un formidable entraînement d’aérobie et ce sport à faible impact épargne les articulations.
Pas la peine de s’inscrire à un championnat ou de disposer d’un terrain de pickleball pour se lancer. «À peu près tous les endroits s’y prêtent, du parking à la salle de gym», dit Hope Tolley. À condition de disposer d’une surface plate, d’un filet, d’une balle et d’une raquette (le prix tourne autour de 30$ canadiens).
Pour les mordus, les tournois ne manquent pas et à différents niveaux. Le premier événement international, le World Pickleball Games, se tiendra l’été prochain à l’Austin Pickle Ranch, à Austin, au Texas. Il devrait attirer des équipes de dizaines de pays. D’ici 2030, le pickleball comptera quelque 40 millions d’adeptes dans le monde. Sa popularité a ravivé l’intérêt pour d’autres sports de raquette: le padel, par exemple, inventé au Mexique à la fin des années 1960, sorte de synthèse du tennis et du squash, qui gagne en popularité en Europe et en Amérique du Sud.
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