La dépendance alimentaire: mythe ou réalité?
La dépendance alimentaire est une maladie mentale liée à l’anxiété et au stress post-traumatique. Pour la traiter, on doit soigner le corps et l’esprit.
Dans le tourbillon de la vie quotidienne, la nourriture apporte un certain réconfort. Mais pour le mangeur compulsif, elle est une drogue facilement accessible qui permet de combler un vide profond. En effet, la dépendance alimentaire, que l’on associe à l’anxiété et au stress post-traumatique, est plus qu’une simple attention prêtée à notre alimentation, et ses effets sur la santé peuvent être considérables.
«L’alimentation compulsive n’est pas le résultat d’un manque de volonté ni d’une mauvaise connaissance de ce que l’on mange, affirme Tauri Hall, une conseillère au Hopewell Eating Disorder Resource Centre, à Ottawa. Il s’agit généralement du symptôme d’une vive anxiété, d’une mauvaise estime de soi ou d’une expérience traumatisante non résolue. Les gens qui en souffrent se concentrent sur les régimes et la perte de poids, mais ne s’attaquent pas aux problèmes sous-jacents.»
De plus, si elle demeure non traitée, la dépendance alimentaire ne disparaîtra pas, ajoute Diana Norton, aussi conseillère chez Hopewell. Selon elle, la personne ayant un trouble alimentaire utilise probablement la nourriture comme une béquille pour faire face à quelque chose d’autre, comme certains auront tendance à trop travailler, à boire ou à fumer.
Une personne atteinte de frénésie alimentaire ‘ caractéristique de l’alimentation compulsive ‘ connaît des épisodes fréquents de prises alimentaires incontrôlées, souvent suivis de périodes de dépression et de culpabilité. En fait, beaucoup de mangeurs frénétiques ont un surplus de poids ou souffrent d’obésité, ce qui, en retour, peut entraîner une série de troubles de santé, dont le diabète de type 2 et l’insuffisance coronaire.
Le meilleur traitement soigne à la fois le corps et l’esprit. Voici quelques options :
‘ Thérapie comportementale ou psychothérapie;
‘ Conseils d’un bon nutritionniste et routine régulière d’activité physique;
‘ Méditation, yoga ou toute autre pratique spirituelle pour gérer le stress;
‘ Médication (si votre médecin le juge nécessaire).
«Nos expériences de la première enfance, y compris celles qui ont été traumatisantes, peuvent créer des déficits dans notre aptitude à affronter les défis de la vie, explique Hall. La meilleure façon de prémunir vos enfants contre ces problèmes est de les aider à exprimer leurs émotions. Permettez-leur d’avoir une voix, de savoir qu’il est naturel d’être en colère, d’avoir de la peine ou de se sentir blessé. Aidez-les ensuite à l’exprimer de façon saine, sans contracter de mauvaises habitudes.»