Des heures excessives de travail, un risque pour la santé
Trop de gens semblent être fiers du fait qu’ils sont, comme ils aiment dire, « débordés de travail ». D’autres rêvent de vacances et ne trouvent jamais le moyen d’en prendre. Travailler fort n’est pas un mal en soi, mais ceux qu’on appelle les bourreaux de travail risquent gros, côté santé et vie familiale.
Garder les yeux rivés sur le métier provoque des poussées d’adrénaline et de cortisol dans l’organisme. Des taux élevés de ces hormones du stress sont étroitement liés à l’incidence de maladies coronariennes et autres. L’âge ne met personne à l’abri. En parcourant le dossier des moins de 40 ans atteints d’une affection coronarienne, on a constaté que 70 p. 100 d’entre eux travaillaient plus de 60 heures par semaine et que 25 p. 100 avaient deux emplois. Une autre analyse indique que les gens qui travaillent plus de 48 heures par semaine ont un risque deux fois plus élevé de mourir d’une maladie coronarienne que ceux qui travaillent moins de 40 heures.
D’autres dangers des excès de travail sur la santé
Autres dangers d’un excès de travail, les troubles psychologiques dont, curieusement… le manque de motivation au travail, de même qu’une diminution de rendement causée par la fatigue.
Sachant tout cela, il y a lieu de s’inquiéter quand on relève des chiffres comme ceux-ci :
- Deux Canadiens sur trois travaillent plus de 40 heures par semaine. Et 1 sur 12 déclare travailler 60 heures ou plus.
- 44 p. 100 des Canadiens ont un ordinateur à la maison. Et, semble-t-il, ce n’est pas par plaisir, mais pour pouvoir rattraper du temps de travail.
- Près de la moitié des travailleurs canadiens se plaignent des symptômes d’un burnout, et leur épuisement se traduit souvent par des problèmes personnels tels qu’alcool ou drogue.
- Le stress est passé au premier rang des causes d’absentéisme. Il a même surclassé le rhume.
- Un bon 40 p. 100 des gens changent d’emploi à cause du stress. L’extrême mobilité des travailleurs modernes s’explique en partie par des irritants additionnels comme les échéanciers trop courts, les patrons trop exigeants, les clients impolis, les bouleversements technologiques qui accélèrent non seulement les communications, mais la cadence du travail. Cette frénésie n’épargne pas les loisirs. On ne va plus nulle part, serait-ce au cinéma ou au stade, sans entendre la sonnerie d’un téléphone cellulaire.
Les signes d’un excès de travail
Bien qu’on ne les considère pas atteints d’un trouble psychologique, les bourreaux de travail affichent bel et bien un comportement compulsif. Même dans l’univers actuel où le travail va vite, on arrive à distinguer entre un employé consciencieux qui en fait trop et un travailleur compulsif qui n’arrive jamais à prendre le dessus.
Le bourreau de travail trouve toujours d’excellentes raisons – nécessité financière, espoir d’une promotion, désir de plaire en haut lieu – pour s’acquitter d’une charge accrue. Selon les experts, cet individu a de la difficulté à frayer avec les autres et se montre plus irritable que la moyenne.
Le bourreau de travail est surtout plus souvent malade. L’Organisation internationale du travail estime que les problèmes de santé liés au stress coûtent plus de 200 milliards de dollars par année à l’échelle mondiale et qu’environ 75 p. 100 des personnes qui consultent un psychiatre ont des symptômes liés à l’insatisfaction au travail ou à l’impossibilité de se détendre.
Comment réduire le stress causé par un excès de travail
Pour le meilleur ou pour le pire, le travail occupe une grande partie de notre vie. Pourtant, la plupart des gens débordés n’auraient pas le moindre sacrifice à faire pour réduire leur nombre d’heures de travail. Ici comme ailleurs, vouloir et pouvoir sont deux choses bien distinctes. Voici quand même quelques tuyaux pour vous mettre sur la bonne voie et réduire votre stress.
Identifiez vos priorités : Peu de gens se donnent la peine de se demander à quoi sert leur travail. Pourquoi travailler si fort ? Suivez-vous le bon cheminement de carrière ? Aimeriez-vous faire autre chose, et comment pourriez-vous y arriver ? Une étude sur 8 000 personnes a conclu que la clé du bonheur, c’est d’aimer faire ce que l’on fait. Aimez-vous votre profession ?
Ralentissez la cadence : Reprenez contact avec votre vie personnelle. Donnez rendez-vous à des amis ou à votre conjoint. Appelez vos proches pour dire bonjour et bavarder quelques minutes au beau milieu de l’après-midi. Planifiez vos sorties et respectez ces engagements de la même façon que s’il s’agissait d’un rendez-vous d’affaires.
Plantez des rappels visuels : Mettez la photo de ceux qui vous sont chers sur votre bureau et dans votre porte-monnaie. Ils seront là pour vous rappeler constamment les vraies valeurs.
Faites la liste de vos bons coups : À la fin de la journée, notez quelque part une chose que vous êtes fier d’avoir accomplie au travail et une autre que vous avez accomplie pour vous-même, vos amis ou votre famille. En relisant cette liste, vous finirez par déterminer ce qui vous fait sentir bien et ce qui vous mine. Il s’en dégagera une constante qui vous aidera à prendre de meilleures décisions.
Consultez : Un surcroît de travail dont vous ne voyez pas la fin est une affaire grave et même question de survie, car il y va de votre santé.
Si vous êtes incapable de régler ce problème vous-même, consultez un psychothérapeute ou prenez avantage d’un programme de votre employeur. Il s’organise actuellement des associations d’entraide sur le modèle des Alcooliques anonymes dans le but de surmonter des comportements compulsifs à l’égard du travail. On y partage des récits de vie et on prend le temps de s’amuser.