Je suis dingue ou quoi ?
Vos TOC et phobies vous donnent l’impression de perdre la boule. Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas seuls !
Les voix de certaines personnes me rendent dingue. Est-ce dû à leur intonation, à leurs jérémiades ou à leur agaçante habitude de terminer chaque phrase avec la voix qui s’élève comme pour poser une question ? Pour moi, c’est si dérangeant que je perds le fil de ce qu’ils disent. Suis-je le seul à réagir ainsi ?
Vous êtes normal. Selon nos experts, ce sont les autres qui ont un problème.
« Bien des gens ont des voix énervantes, affirme la psychologue Susan Bartell.
Particulièrement à notre époque. Maintenant les gens parlent tout le temps à voix haute dans leurs téléphones cellulaires, on doit donc subir leurs voix désagréables, leurs lamentations et leurs plaintes ! Ils n’ont pas le recul nécessaire pour s’interroger sur eux-mêmes et personne n’ira le leur dire. »
Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul à être horrifié par ceux qui accentuent l’intonation avant la fin d’un énoncé et tournent tout sous forme de questions, une pratique connue sous le nom de « uptalk ». Un professeur de l’université de New York a utilisé ce terme pour la première fois en 1993, afin de décrire les habitudes linguistiques des adolescents californiens des années 1980. Aujourd’hui ce style de langage s’est imposé partout. La sénatrice de New York, Kirsten Gillibrand, a récemment été mise sur le gril par la presse pour s’être exprimée comme une fille de la vallée de San Fernando. Certains experts prétendent que l’intention sous-jacente est amicale, d’autres qu’elle traduit une forme d’humilité et de douceur.
Qu’ont en commun les pleurnichards et les questionneurs ? Le fait que vous ne puissiez les faire taire. Bref, il serait plus qu’utile de se concentrer sur le contenu de la conversation et d’oublier ce débit incroyablement irritant.
Ma vie est satisfaisante et je m’estime plutôt heureux. Cependant, chaque jour je ressasse dans ma tête des scènes douloureuses du passé. Parfois, je revis même des conversations pénibles qui m’ont opposé à deux amis, depuis longtemps perdus de vue. Pourquoi suis-je ainsi accablé de regrets ?
Aujourd’hui vous vous estimez plutôt heureux, pourtant vous passez votre vie à remuer le passé. Il y à là quelque chose qui ne colle pas. Certes, la plupart d’entre nous ont envie de rentrer sous terre lorsqu’ils se souviennent d’une abominable fin de semaine à Cleveland ou d’une crise de larmes à n’en plus finir lors de la fête du bureau, mais de là à y penser tous les jours… Des regrets, nous en avons tous, cependant nous croyons que lorsque vous faites défiler le film de votre vie, vous vous mettez en mode d’avance rapide et oubliez les moments comiques et romantiques pour ne retenir que les épisodes les plus affligeants, ce qui a pour conséquence de les grossir démesurément.
Selon Sally A. Tehran, professeure au Wellesley College, vous pouvez changer votre manière de penser au passé. Paradoxalement, une façon d’y parvenir est d’accepter le sentiment de malaise lorsqu’il survient. « Si vous vous exposez mentalement et suffisamment longtemps aux sentiments de honte et d’embarras, vous leur permettrez de croître et de décroître normalement, ajoute-t-elle.
Évidemment, vous avez tendance à bannir vos souvenirs honteux, mais c’est ainsi qu’ils gardent leur puissance corrosive. Dites-vous simplement que vous n’avez pas à être parfait et que nous faisons tous des choses idiotes et embarrassantes. »
Voici une autre raison pour vous sentir le coeur plus léger : il y a fort à parier que ce qui vous hante a déjà été oublié par ceux qui en ont été témoins. « Mais nous avons tous tendance à garder en mémoire ce genre de choses, conclut-elle. »
Je suis constamment en train d’arracher les poils rebelles de mes bras, de façon à ce que tous les poils présentent une longueur uniforme. J’agis de la sorte en regardant la télévision ou en lisant un livre, mais certains amis m’ont affirmé que je le faisais aussi en pleine conversation. Est-ce un signe d’ennui ou quelque chose d’autre ?
Il y a un terme pour décrire ce comportement : la trichotillomanie. « Habituellement les gens qui s’y adonnent s’arrachent les cheveux de la tête, ce qui se traduit par des zones totalement dépourvues de poils, constate Christopher Peterson, chercheur à l’université du Michigan. Sans même s’en rendre compte, certains s’arrachent quelques cheveux, alors que d’autres le font plus méticuleusement à l’aide d’une pince à épiler.
Selon David H. Barlow, chercheur et spécialiste de l’anxiété à l’université de Boston, ils agissent de manière automatique pour alléger la tension, tout comme ceux qui se rongent les ongles sans même en être conscients. Ceux qui s’arrachent les sourcils ou s’imposent de multiples tonsures devraient être soulagés, car leur compulsion peut être traitée. Il leur suffit de consulter un thérapeute cognitif du comportement qui leur prescrira de nouveaux antidépresseurs, qui traitent également l’anxiété.
Naturellement, c’est à vous de décider si un traitement s’impose ou pas. Comme l’affirme Peterson, si avoir des bras dépourvus de poils n’est pas une source d’inquiétude pour vous, alors ne vous inquiétez pas. Ceci étant dit, faites attention lorsque vous vous retrouverez avec vos amis. Certains pourraient ne pas apprécier ce type de garniture dans leur assiette de guacamole.