La sixième extinction de masse
Les perspectives étaient déjà sombres pour de très nombreuses espèces de notre planète. Le Centre de la Diversité Biologique, aux États-Unis, et d’autres organismes scientifiques dénoncent depuis plusieurs années l’existence d’une sixième extinction de masse sur Terre. Et ce, depuis que des formes de vie y sont apparues il y a 3,8 milliards d’années: 1000 espèces disparaissent maintenant chaque année.
Mais le récent déferlement de feux de brousse et de forêt en Australie qui a détruit – à l’heure où nous écrivons ces lignes – plus de 63 130 km2 (15,6 millions d’acres) de territoire, selon la BBC, a considérablement augmenté ces chiffres.
Ces 30 animaux rares se trouvent parmi les espèces menacées.
Dunnart de l’île Kangourou (Sminthopsis aitkeni)
Les feux récents ont touché environ un demi-milliard – oui, vous avez bien lu, 500 millions – d’animaux à travers l’Australie, dont un petit marsupial appelé dunnart. Cette souris insectivore était déjà vulnérable à cause de la transformation de son habitat par l’agriculture. Le dunnart de l’île Kangourou, qu’on ne trouve que sur l’île du même nom, vient de voir son habitat détruit par trois incendies différents, selon le Daily Mail.
Comme pour les autres animaux touchés, des dunnarts sont morts dans les flammes et la fumée; d’autres mourront plus tard de faim ou par manque d’abri, en raison de la destruction des arbres et des buissons qui les protégeaient; d’autres enfin seront mangés par les renards et les chats sauvages.
Voici les petits animaux les plus irrésistibles à travers le monde!
Potorou à long nez (Potorous tridactylus)
L’Australie connaissait déjà le plus grand taux d’extinction d’espèces dans le monde: 34 espèces et sous-espèces ont disparu dans ce pays depuis 200 ans, estime Chris Dickman, Ph. D., expert de la biodiversité australienne à l’université de Sydney. Avec les feux actuels, on peut parler de dévastation.
Le potorou à long nez, un rat-kangourou qui se nourrit de truffes dans les forêts de grande biodiversité était déjà sur la liste des espèces vulnérables. Les incendies d’octobre ont décimé un habitat essentiel pour lui dans la Nouvelle-Galles-du-Sud, rapporte la revue Science.
Vu sa taille, le Potorou à long nez est loin derrière ces 23 plus gros animaux et espèces vivantes au monde.
Koala (Phascolarctos cinereus)
En novembre 2019, un article du Guardian présentait la situation de ces marsupiaux si attachants en parlant d’extinction fonctionnelle des koalas sauvages. Ce n’était pas encore le cas. Depuis, 25 000 des 50 000 koalas de l’île Kangourou, une population qui comptait les seuls animaux en bonne santé encore existants, sont morts dans les incendies selon un article plus récent du Guardian.
C’est sur cette population que l’on comptait rétablir la situation du koala. Son avenir est maintenant réellement menacé et les experts pensent qu’on ne pourra jamais rétablir cette espèce. Les images de koalas brûlés émergeant de la fumée pour quémander de l’eau et de la nourriture aux passants ont ému le monde entier.
Vous allez fondre devant les photos de ces adorables bébés animaux!
Scinque des Montagnes bleues (Eulamprus leuraensis)
Il semble que les incendies en Australie vont encore durer six semaines, car la météo depuis le début janvier est très instable en raison des changements climatiques. Les données sur les espèces sauvages de l’île-continent continuent de s’aggraver.
Le scinque des Montagnes bleues est un lézard aquatique de taille moyenne, rayé de jaune, qui était déjà sur la liste des espèces menacées du gouvernement australien depuis avril 2019. Que va-t-il lui arriver maintenant que les incendies ont ravagé son territoire minuscule des Montagnes bleues? Sa situation est potentiellement désastreuse.
Méliphage régent (Anthochaera phrygia)
Les Montagnes bleues de la Nouvelle-Galles-du-Sud sont le «dernier bastion» de cet oiseau mangeur de miel. La situation de ce ravissant oiseau aux plumes festonnées de blanc et de jaune et au bec incurvé était déjà jugée critique par les écologistes, sa population étant estimée à 250 à 400 sujets à l’état sauvage.
La grande majorité de ces petits oiseaux se reproduisaient dans ces montagnes à une centaine de kilomètres de Sydney, la plus grande ville d’Australie. Ils se nourrissaient de nectar. Les feux ont détruit leurs sites de nidifications dans au moins cinq vallées, ce qui pourrait entraîner leur «disparition complète», selon Newsweek.
Antéchin à tête argentée (Antechinus argentus)
C’est dans le sud du Queensland que se trouve le dernier habitat de ce marsupial carnivore en voie de disparition qui ressemble à une musaraigne. Début janvier, la majorité de son territoire avait été effacée par les incendies. Les conséquences sont désastreuses pour l’antéchin comme pour tous les animaux d’Australie, car les incendies de cette année, contrairement aux feux des années précédentes, n’ont laissé aucune parcelle de terres intactes qui auraient permis aux espèces de survivre et de refaire leurs populations. Le professeur John Woinarski de l’université Charles Darwin a confié au Guardian que les ravages des feux laissent «présager un avenir sombre pour toute notre faune».
Grenouille sachet (Assa darlingtoni)
«C’est la fin pour de nombreuses espèces», annonce Sarah Legge, chercheuses à l’Université nationale australienne alors qu’elle s’adressait aux médias sur les impacts des incendies sur les animaux. Cette grenouille aux yeux jaunes dont le nom savant est myoba trachidé, ou grenouille sachet, appelée ainsi parce qu’elle transporte ses têtards dans un sac après leur éclosion, n’a aucune résistance aux feux. On pense qu’il en est mort un nombre considérable dans les incendies qui ont détruit la forêt pluviale du Gondwana, car elle a besoin d’une couche de feuilles humides au sol pour survivre.
Comme pour tous les autres animaux de ce texte, il faut intervenir immédiatement pour répondre aux changements climatiques qui nous mettent tous en péril. La preuve avec ces 14 statistiques sur les changements climatiques.