Faire une croix sur le sucre
Accro au sucre, une prof de yoga renonce aux cristaux blancs.
Il n’y a rien de mal à se payer la traite à l’occasion, mais, après avoir mangé du gâteau tous les jours pendant un voyage, j’avais besoin d’une pause. Et, étant nouvelle prof de yoga, je voulais éviter que mes étudiants me surprennent après le cours en train de me gaver de pâtisseries.
Au départ, j’avais prévu d’éliminer le sucre durant deux semaines. Mais j’ai décidé de pousser un peu plus et de n’avaler que des aliments à faible indice glycémique: pas d’édulcorants, de céréales raffinées, de pommes de terre ou de fruits. Tout ça pour stabiliser mon taux de glycémie et rééduquer mon palais. Voici comment les choses se sont passées:
1er jour. Vacances à Halifax. J’annonce à ma belle-mère que je ne reprendrai pas de ce gâteau délicieux qu’elle nous a servi hier. Pas de pain, de fruits ni de riz non plus. Un peu déconcertée, elle me prépare une omelette au fromage et aux légumes. Plus tard, au marché, je refuse un verre de cidre et renonce aux crêpes appétissantes du kiosque d’à côté. Cependant, je dois reconnaître que je n’ai pas faim, même des heures après mon déjeuner à faible teneur en glucides.
2e jour. Bonne dispute avec mon conjoint, que je regrette aussitôt. Selon la nutritionniste Meghan Telpner, l’humeur maussade est courante quand on entreprend un régime à faible indice glycémique: «C’est un symptôme de manque; votre humeur se stabilisera autour du 4e ou 5e jour.»
4e jour. J’ai beaucoup plus d’énergie, mais je me rends compte que je consomme surtout du yogourt et des œufs. Pour augmenter mon apport en fibres et en vitamines, je prends au souper une grosse salade garnie de noix, de haricots et de chèvre. Ce n’est pas du gâteau, mais je me régale vraiment.
5e jour. J’ai la migraine et je rêve de sucreries. Je mets ça sur le compte de ma mauvaise nuit et persévère, me contentant d’une quiche sans croûte. Quand on est pris d’une fringale, on doit se demander, avant de se jeter sur la nourriture, si c’est parce qu’on a faim ou parce qu’on est fatigué ou contrarié.
8e jour. Epuisée après mon jogging, si bien que smoothies aux fruits et tartine au beurre d’arachide – à fort indice glycémique – me manquent. Je dois tout de même assurer un bon équilibre alimentaire en consommant, avec des fruits ou d’autres aliments riches en glucides, des protéines et un peu de gras.
11e jour. A la sortie de mon cours de yoga, je commande par distraction un sandwich au pain blanc (IG très élevé). Le pic glycémique me coupe les jambes. Je prends un smoothie à la banane et au beurre d’arachide; ses protéines et son gras compensent le pic, et je me sens rapidement mieux.
14e jour. J’ai retrouvé mon poids d’avant le voyage et je me sens exceptionnellement bien à l’issue de ces deux semaines sans sucre. La morale de l’histoire: on regrette rarement d’avoir refusé un dessert. Tiendrai-je le coup? Peut-être après avoir avalé un petit morceau de chocolat…
(Crédits photo: My Yen Trung Photography)