Être sympa? C’est bon pour vous!
Imaginez un monde où tous les individus seraient un peu plus bienveillants les uns envers les autres. Quel paradis deviendrait la vie en société !
Le professeur Sam Bowles, de l’Institut de Santa Fe, a lancé cette formule merveilleuse, imitée de Darwin: «La survivance du plus gentil.»
«Les groupes qui comptent beaucoup d’individus altruistes sont plus aptes à survivre, dit-il, parce que ceux-ci contribuent au bien-être des personnes avec qui ils vivent.»
En d’autres termes, nous sommes naturellement portés à aider les autres, et surtout ceux qui sont près de nous, pour assurer la survie du groupe.
Donner, c’est recevoir
La recherche démontre qu’être bon rend heureux. Dans le cadre d’un projet de recherche, la professeure Sonja Lyubomirsky de l’Université de Californie demanda aux participants de multiplier les actes de bonté – quels qu’ils soient – durant dix semaines. Elle découvrit que les gens qui posaient une grande variété de gestes aimables se sentaient plus heureux que ceux qui n’en posaient qu’un seul, le même, mais à plusieurs reprises.
Favoriser la santé
L’amabilité a d’autres atouts. Le professeur Stephen Post, auteur de Why Good Things Happen to Good People, a vérifié que la bonté est bonne pour la santé.
« Il existe une forte corrélation entre le bien-être, le bonheur et la santé des personnes qui sont aimables, dit M. Post. Il est difficile d’être irrité, amer ou angoissé quand on manifeste gratuitement de la bonté envers une autre personne, » déclare M. Post.
Une drogue naturelle
Une étude effectuée en 2005 à l’ Université hébraïque de Jérusalem, en Israël, a révélé qu’il existe un lien entre la bonté et un gène producteur de dopamine, un neurotransmetteur cérébral relié au bien-être.
Des recherches exposées par Alan Luks dans un livre publié en 1991, The Healing Power of Doing Good, ont révélé que des aidants disaient avoir ressenti un bien-être physique particulier quand ils posaient un geste aimable. Plusieurs ont déclaré qu’ils se sentaient alors plus dynamiques, plus chaleureux, plus calmes et plus fiers d’eux-mêmes, réaction qu’il a appelée « euphorie de l’aidant. »
Un bien-être gratuit
La bonté a une autre similitude avec le bonheur – elle ne s’achète pas. Selon le professeur Sam Bowles, les économistes font souvent l’erreur de croire que l’être humain est naturellement égoïste. Or, le rapport de M. Bowles, publié cette année dans la revue Science, soutient le contraire. Il estime que nous sommes révoltés à l’idée que nos principes puissent être monnayables ; nous préférons bien agir parce que c’est agréable de bien agir. « Les gens ont du plaisir à être aimables, un peu comme ils en ont à déguster une bonne glace. C’est une source de satisfaction, » dit-il.