Est-il un acheteur compulsif?
Généralement, ce sont les femmes qui ont la mauvaise réputation de courir les magasins. Toutefois, les hommes ne sont pas forcément mieux. Voici des solutions pour aider votre partenaire à se débarrasser de ce défaut.
Est-ce que votre compagnon rentre régulièrement avec une nouvelle tablette électronique, un nouveau jean ou toute autre chose inutile et au-dessus de ses moyens? Si tel est le cas, il est possible qu’il souffre d’achat compulsif, l’une des formes que peut prendre le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et qui rend la personne accro à l’achat. Chez cette personne, l’achat suscite une impression d’euphorie.
Souvent, on associe ce trouble aux femmes qui craquent pour des vêtements, des chaussures et des bijoux. Cependant, une étude menée en 2006 à Stanford University a établi que 5,5 % des hommes font des achats compulsifs, ce qui est légèrement inférieur à la proportion de 6 % observée chez les femmes. Bien que les émotions qui se cachent derrière le magasinage incontrôlable soient les mêmes d’un sexe à l’autre, leurs préférences diffèrent: les hommes ont un faible pour les appareils électroniques, les produits d’automobile, de quincaillerie et les outils.
Selon le Dr Lorrin Koran, auteur de l’étude et professeur émérite en psychiatrie à Stanford University, les conditions observées sont semblables à celles rencontrées chez les joueurs et les mangeurs compulsifs. «Les gens agissent ainsi pour fuir leur humeur négative». Les acheteurs compulsifs font des achats pour se récompenser d’une réalisation, mais cet enthousiasme s’estompe et peut se transformer rapidement en sentiment de culpabilité.
Comment venir en aide à un acheteur compulsif
Admettons que votre partenaire achète des choses dont il ne se sert jamais, qu’il consomme plus qu’il n’en a les moyens, et qu’au lieu de s’intéresser à sa famille ou à ses autres engagements il passe son temps à consommer en ligne, alors il a un sérieux problème. Si cette situation l’inquiète ou si votre famille en souffre, que ce soit à cause de votre situation financière ou parce qu’il ne vous consacre pas suffisamment de temps, c’est qu’il a besoin d’aide.
Pour l’encourager à modifier ses habitudes, Dr Peggy Richter, directrice de Clinic for OCD and Related Disorders à Sunnybrook Health Sciences Centre à Toronto suggère d’aborder calmement la question à savoir si ses habitudes d’achat sont une cause de préoccupation. Sans le confronter, essayer de savoir s’il accepterait de se faire aider.
L’achat compulsif ne constitue pas un trouble mental formellement reconnu, mais les experts s’entendent sur un ensemble de critères associés à ce problème compulsif ainsi qu’à d’autres, la perte de contrôle accompagnée d’un sentiment de regret, par exemple. Le traitement le plus courant est la thérapie comportementale et cognitive qui aide les personnes à identifier leur attitude dysfonctionnelle et leur croyance pour ensuite modifier leur comportement. On utilise également cette thérapie pour soigner les troubles d’anxiété. Des études montrent que l’usage d’antidépresseurs se révèle utile pour traiter ce problème alors que d’autres observations prouvent le contraire.
Votre compagnon pourrait aussi joindre l’association Debtors Anonymous (Débiteurs Anonymes) qui offre du soutien téléphonique aux personnes aux prises avec des problèmes liés aux dettes ou à la dépense excessive. Un autre conseil serait la lecture de livres d’épanouissement personnel (Koran recommande le livre To Buy or Not to Buy de April Lane Benson). La plupart des thérapeutes préconisent les pratiques d’achats suivantes: ne jamais courir seul les magasins ; éviter de faire des achats lorsqu’on est déprimé; détruire ses cartes de crédit; n’acheter que les biens qui figurent sur la liste d’achats. Richter encourage ses patients à remplacer leurs temps consacrer à l’achat par le sport ou le bénévolat.
Issu de la culture populaire, le terme «acheteur compulsif» définit bien cet état qui peut constituer un grave problème. «Les gens ressentent un besoin compulsif de faire des achats, sans pouvoir le contenir, affirme le spécialiste. J’ai traité des personnes qui avaient tout perdu; c’est un constat effrayant.»