Comment savoir si quelqu’un ment, selon les experts
Le langage corporel, les expressions faciales et les habitudes d’élocution peuvent vous aider à détecter la malhonnêteté. Voici comment savoir si quelqu’un ment, selon des experts du mensonge.
Comment savoir si quelqu’un ment? Contrairement à ce que laissent présumer certaines émissions de télévision comme Poker Face ou d’innombrables séries policières, les gens ont généralement beaucoup de difficulté à remarquer lorsqu’une personne ment. Des travaux de recherches ont démenti plusieurs mythes populaires à propos du langage corporel, mais certaines stratégies basées sur des faits permettent d’identifier les mensonges.
En observant les expressions faciales, l’attitude, les réactions et les façons de parler, on peut devenir plus habile à démasquer un mensonge. «Il n’y a pas un signal précis qui permet d’identifier lorsqu’une personne ment, explique l’autrice de Diary of a Human Lie Detector: Facial Expressions in Love, Lust and Lies, Annie Särnblad. Par contre, analyser les micro-expressions ー expressions faciales brèves et involontaires déclenchées par une émotion ー peuvent vous aider lorsque quelqu’un est trompeur.»
Le vocabulaire employé par une personne est un autre élément qui peut être analysé pour déterminer si elle dit la vérité ou non. «Bien qu’un mot unique ou une phrase ne serait généralement pas révélateur, certains schémas linguistiques peuvent en dire beaucoup sur la nature d’une personne», estime l’auteur de Mindreader et expert en comportement humain ayant œuvré pour le FBI, la NSA, la CIA et le ministère de la Défense des États-Unis, David J. Lieberman.
Que ce soit pour identifier un mensonge sur un profil de rencontre en ligne, pour faire davantage confiance à son instinct ou pour éviter de se faire duper, ces stratégies proposées par des experts vous permettront d’analyser le comportement des autres.
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À quelle fréquence les gens mentent-ils?
Selon des recherches datant d’une vingtaine d’années, les gens mentent énormément. En 2002, dans le cadre d’une étude où on a demandé à 121 sujets de paraître «aimables» ou «compétents» lors d’une discussion de 10 minutes, 60% d’entre eux ont menti. Toutefois, des recherches plus récentes ont peint un autre portrait de la situation: la plupart des gens ne mentent pas beaucoup, mais les personnes ayant tendance à induire les autres à l’erreur le font très souvent.
Dans le cadre d’une étude publiée en 2021 dans le journal Communication Monographs, des chercheurs ont examiné 116 366 mensonges dits par 632 participants durant une période de 91 jours consécutifs. Pas moins de 75% des répondants ont avancé ne pas avoir menti plus de deux fois par jour. Ainsi, l’écrasante majorité des mensonges ont été proférés par une poignée de personnes. De plus, presque 90% des contrevérités dites pouvaient être considérées comme de pieux mensonges, comme prétendre aimer un cadeau qu’on vient de recevoir.
Un sondage de YouGov datant de 2017 en est venu à une conclusion semblable en essayant de déterminer à quel point les gens mentaient souvent, peu importe la nature du mensonge. Environ 36% des participants ont dit mentir moins d’une fois par mois, tandis que 21% ont avancé ne jamais mentir.
Évidemment, ces deux études sont basées sur la bonne foi des participants, qui estimaient eux-mêmes la fréquence à laquelle ils mentaient. Ainsi, la précision des résultats dépend de leur perception à l’égard des mensonges et s’ils sont honnêtes envers eux-mêmes.
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Pourquoi est-ce si difficile de déterminer si une personne ment?
Nous tendons à croire que certains signes du langage corporel peuvent révéler à tout coup si quelqu’un est malhonnête. Si une personne a les bras croisés, le regard détourné ou une attitude anxieuse, est-ce une preuve irréfutable qu’elle ment? Eh bien non! L’analyse de la communication non verbale n’est malheureusement pas une science exacte.
En réalité, même certains signaux physiques détectables à l’aide d’un polygraphe, comme des variations du rythme cardiaque ou de la tension artérielle, ne sont pas infaillibles. Pensez-y bien: une personne honnête devant se soumettre à un test polygraphique sera sûrement nerveuse. À l’inverse, un menteur compulsif pourrait être plus habile pour déjouer le polygraphe en contrôlant ses réactions physiques.
Pour une multitude de raisons, M. Lieberman préfère analyser les tendances linguistiques d’un menteur potentiel plutôt que de se fier au polygraphe ou au langage corporel. «Notre choix de mots et de syntaxe peut être très révélateur de notre attitude, de nos valeurs et de nos comportements. Ils peuvent servir d’indicateurs pour déterminer si nous sommes confortables et honnêtes dans une relation et si nous nous sentons en sécurité à travers celle-ci», estime-t-il.
De façon similaire, les micro-expressions faciales subconscientes sont efficaces pour devenir si quelqu’un est honnête. «Quand tu essaies de déterminer si une personne ment, les micro-expressions sont beaucoup plus révélatrices que le langage corporel, simplement parce qu’elles précèdent le raisonnement, poursuit M. Lieberman. Afin d’utiliser ses micro-expressions pour mentir, il faut être en mesure de convaincre son propre cerveau qu’on vit dans une autre réalité. La plupart des gens sont incapables d’y parvenir, puisque cela crée une surcharge cognitive.»
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Comment déterminer si quelqu’un ment?
Même si la confiance est primordiale dans une relation, le comportement d’un ami, d’un partenaire et même d’un enfant peut parfois attirer les doutes. Alors, comment déterminer si quelqu’un dit la vérité? Pour en savoir davantage, nous avons consulté des experts.
Ces derniers ont partagé quelques trucs pour démasquer un menteur, y compris certaines tactiques employées dans la formation d’agents de la paix. Bien qu’il y ait des différences entre la vie de tous les jours et une salle d’interrogation, vous pouvez utiliser ces stratégies pour identifier les mensonges les plus communs. Soyez toutefois avertis: un indice ne permet pas de déterminer automatiquement si quelqu’un ment. Il faut analyser les habitudes comportementales du menteur potentiel et identifier plus qu’un signe alarmant.
Identifier les expressions exagérées
Selon des recherches, les menteurs aguerris ont l’habitude d’utiliser certaines stratégies verbales, comme l’exagération, pour brouiller les pistes.
«Lorsque quelqu’un emploie des expressions exagérées, cela révèle souvent sa volonté de verser dans la désirabilité sociale, enchaîne M. Lieberman, signifiant que cette personne fait tout en son pouvoir pour sembler innocente et aimable. Par exemple, une personne qui se dit “innocente à 100%” ou qui emploie des termes comme “absolument” et “complètement positive” a généralement l’intention de sembler plus sûre qu’elle l’est vraiment. Si je vous demandais si vous aviez déjà volé une banque, vous répondriez probablement “Non”, et non “Je promets que je n’ai pas volé une banque”.»
La réponse la plus directe à une question est souvent la plus honnête.
Identifier une disparité entre les mots et les expressions faciales
Si les mots sortant de la bouche d’une personne ne semblent pas être en symbiose avec son expression faciale, cela peut signifier qu’elle ment. «On peut parfois observer une disparité entre ce qu’une personne dit et l’intention dans son visage», ajoute Mme Särnblad.
Voici un exemple: imaginez que vous demandez à un employé de s’acquitter d’une tâche de dernière minute. Si celui-ci répond positivement et avec entrain, mais qu’il semble anxieux, il pourrait mentir. Cela pourrait signifier qu’il a trop de pain sur la planche, mais qu’il ne veut pas décevoir son patron.
Penchez-vous sur les détails
Les personnes disant la vérité incluent souvent des détails vérifiables dans leurs histoires, avancent des recherches. En contrepartie, un menteur a tendance à distraire son interlocuteur en le bombardant d’informations superflues. La clé afin de démasquer un menteur est donc de se concentrer sur d’autres détails.
«Une personne qui fait une déclaration trompeuse aura tendance à détourner l’attention sur des détails non pertinents afin d’imiter la richesse et la profondeur naturelles d’une affirmation véridique, insiste M. Lieberman. Elle peut parsemer la conversation de ces faits superflus pour vous distraire de la vérité, un peu comme si elle vous lançait du sable au visage. Cette personne sait que si son histoire est trop floue ou générique, elle semblera moins crédible.»
Ces détails non pertinents ne sont pas nécessairement trompeurs, par contre. En vérité, ils sont souvent véridiques; une des stratégies les plus employées par les menteurs habiles est de rendre leurs histoires simples et faciles à mémoriser.
«Un menteur sait qu’un mensonge est plus facile à raconter s’il est moins complexe, note M. Lieberman. Il tendra à mettre l’accent sur de l’information véridique, mais inutile afin de multiplier les couches de vérité et d’éviter d’inventer trop de détails qui pourraient plus tard le hanter.»
Observer les mouvements des coins de la bouche
En plus d’analyser les mots qu’un menteur potentiel emploie, on peut aussi se pencher sur ses réactions corporelles subconscientes. Afin d’identifier une personne qui verse dans le mensonge, penchez-vous sur ses micro-expressions. «Celles-ci sont universelles et présentes sur notre visage, peu importe notre âge, notre socialisation, notre culture ou notre position géographique», indique Mme Särnblad, qui a étudié l’anthropologie.
Cette dernière a baptisé une de ces micro-expressions «Oh Mince!». «On la retrouve lorsque le coin de la bouche d’une personne s’abaisse en direction de son épaule, explique-t-elle. Si vous voyez la micro-expression “Oh Mince!” sur le visage de quelqu’un à qui vous avez demandé d’accomplir une tâche, cela peut indiquer la présence d’un problème ou d’un mensonge.»
Ce truc peut vous permettre d’identifier une tromperie, mais aussi vous servir d’avertissement. Étant donné que votre visage peut trahir vos sentiments, vous auriez peut-être avantage à dire la vérité. Au minimum, engagez-vous à toujours être honnête lors d’une situation semblable.
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Observer les tangentes
Les menteurs habiles disent dissimuler leurs mensonges en les accompagnant d’informations véridiques. Ainsi, une bonne façon d’identifier un mensonge est d’observer l’emploi de détails tangentiels au sein d’une histoire qui semble vraie à première vue.
«Lorsqu’une personne offre des détails non sollicités en racontant une histoire, ils devraient être concis et devenir pertinents dans le contexte de celle-ci, explique M. Lieberman. Par exemple, indiquer qu’un voleur «puait à cause de son parfum» est acceptable. Ajouter plusieurs précisions sur son odeur peut toutefois s’avérer problématique et douteux: “Il puait beaucoup. Il portait le genre de parfum qui se vend probablement pour 5$ la bouteille. Je ne sais pas comment certaines personnes peuvent en porter.” Vrai? Peut-être. Pertinent? Absolument pas.»
Noter les réponses lentes
Selon des recherches, les menteurs prennent souvent leur temps lorsqu’ils répondent à des questions. «La vitesse prouve qu’une personne n’a pas besoin de temps pour penser à une réponse, insiste Mme Särnblad. Si quelqu’un prend une pause avant de répondre, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle va dire un mensonge, mais bien qu’elle s’arrête pour réfléchir à sa réponse.»
Évidemment, plusieurs raisons peuvent pousser une personne à offrir une réponse pondérée. «Par exemple, je prends beaucoup plus de temps pour répondre à quelqu’un qui est particulièrement sensible ou complexe», ajoute-t-elle. Il s’agit simplement d’un signe d’intelligence émotionnelle.
Ceci étant dit, si quelqu’un prend une pause avant de répondre à une question simple et directe, prenez garde.
Noter l’emploi de «projecteurs conversationnels»
Les menteurs tentent souvent d’attirer l’attention en employant certains termes, surnommés «projecteurs conversationnels» par M. Lieberman.
«Qu’ont en commun des expressions comme “croyez-le ou non”, “en réalité”, “en effet”, “essentiellement” et “il s’avère que”? Elles servent toutes de marqueur linguistique pour amplifier ou justifier un récit. On peut tracer un parallèle entre celles-ci et le surlignage ou le soulignement d’une portion d’un texte. Elles ont comme utilité d’accentuer certains mots, ou bien de contredire ce qui est généralement assumé.»
Ces expressions sont utilisées pour attirer l’attention et amplifier l’importance d’un message. En les analysant, vous pourrez trancher plus facilement si quelqu’un ment dans une situation spécifique.
«Remarquablement, elles peuvent indiquer deux choses complètement différentes selon le contexte de l’interaction, précise M. Lieberman. Lorsqu’elles sont employées par quelqu’un qui tente de tromper autrui ーcomme un suspect coupable qui se fait interrogerー, leur utilisation peut révéler une imposture. Toutefois, si elles sont utilisées de façon non sarcastique dans une conversation décontractée, elles signifient que l’interlocuteur est ouvert d’esprit et intéressé à la discussion, qu’il tente peut-être d’impressionner l’autre personne.»
Dans la vie de tous les jours, il peut donc être plus difficile de démasquer un menteur en employant cette technique. «N’hésitez pas à utiliser ces “projecteurs conversationnels” lorsque vous jasez dans un café; ils peuvent aider à établir une connexion», conseille M. Lieberman. Toutefois, dans le cadre d’une discussion plus sérieuse 一si vous tentez, par exemple, de déterminer si votre partenaire est infidèle一, ces expressions ont une tout autre connotation. Les femmes et les hommes racontent beaucoup de mensonges et les «projecteurs conversationnels» peuvent aider à identifier des contrevérités dans le bon contexte.
Observer à quel point votre interlocuteur est confortable
Les agitations nerveuses, la sueur, le regard furtif: voilà quelques réactions stéréotypées qu’on peut observer chez un menteur dans les séries télévisées de crime. Dans certains cas réels, ces signes peuvent aider à discerner un mensonge.
«Si quelqu’un semble nerveux et inconfortable, cette personne tente peut-être de cacher quelque chose, remarque Mme Särnblad. Quand nous essayons de détecter un mensonge, nous cherchons des situations où une personne n’a pas raison d’être nerveuse, mais que son langage non verbal trahit son inconfort.»
Par exemple, il est logique que quelqu’un soit nerveux dans une salle d’interrogation, même si cette personne dit la vérité. En contrepartie, il est plutôt étrange qu’un de vos amis soit nerveux pendant que vous discutez en déjeunant. Il faut tout de même noter que les menteurs expérimentés sont capables de dissimuler leur nervosité 一 une caractéristique propre aux psychopathes.
Écouter le ton de la voix
Si vous croyez qu’un de vos amis vous ment chaque fois que le ton de sa voix monte d’une octave, vous avez peut-être raison. «Ce qui est intéressant, c’est qu’il s’agit du seul indicateur vocal fiable, estime M. Lieberman. Quand une personne ment, sa voix tend à être légèrement plus aiguë.»
Raconter un mensonge peut induire du stress et contracter les muscles des cordes vocales, ce qui fait monter le ton de la voix. Une étude publiée en 2021 dans le journal Nature Communications a même montré qu’il est possible d’identifier un mensonge en analysant la voix, et ce, peu importe la langue employée par l’interlocuteur. Une intonation montante et des variations dans le ton peuvent souvent trahir la présence d’un mensonge.
Surveiller les pronoms personnels
Si quelqu’un évite d’utiliser les mots «je», «moi» et «mon/ma», cette personne pourrait mentir. «D’un point de vue psychologique, les pronoms et déterminants utilisés permettent de déterminer si une personne tente de se distancer ou de se dissocier de son discours, explique M. Lieberman. De la même façon, un menteur néophyte tentera peut-être de détourner le regard parce que le contact visuel augmente l’intimité de la discussion, tandis qu’un menteur habitué ressentira de la honte. Une personne qui raconte une fausse histoire tentera souvent de se distancer subconsciemment de ses propres mots.»
Lorsqu’une personne est confiante de la véracité de ses propos, elle n’hésitera pas à utiliser des pronoms personnels. Dans le cas contraire, celle-ci est peut-être réticente à prendre la responsabilité de ses mots.
M. Lieberman illustre ce phénomène à l’aide d’un exemple de la vie de tous les jours: «Une femme qui croit ce qu’elle dit n’hésitera pas à employer un pronom personnel. Par exemple, elle dira : “J’ai vraiment aimé ta présentation”, ou bien “J’ai adoré ce que tu as dit pendant notre rencontre”. Une personne malhonnête préférera dire: “Bonne présentation”.»
Toujours selon M. Lieberman, les enquêteurs peuvent souvent identifier les gens coupables de déposer une fausse déclaration de vol de voiture en nommant celle-ci «la voiture» ou «cette voiture», et non «ma voiture».
N’oubliez pas de tirer des conclusions intelligentes et réfléchies avant d’accuser quelqu’un de mentir, cependant. Il existe plusieurs autres signes pour vous permettre de trancher, rappelle-t-il. «Évidemment, on ne peut pas déterminer l’honnêteté d’une personne en ne se basant que sur une seule phrase, mais il s’agit d’un premier indice.»
Surveiller le choix des mots de votre interlocuteur
Lorsque vous tentez de déterminer si une histoire est fausse, vous devriez aussi vous concentrer sur les éléments qui la rendraient véridique.
Fait cocasse: une personne honnête aura plus tendance à employer des mots qui la rapprochent physiquement de son histoire, comme «ici» plutôt que «là-bas» et «voici» plutôt que «voilà». Ce genre de mot «montre où une personne ou un objet est par rapport à la personne qui raconte l’histoire, selon M. Lieberman. Ces mots permettent aussi de déterminer une distance physique et émotionnelle entre elle et l’histoire. Nous utilisons souvent ces mots pour faire référence à quelque chose que nous apprécions: “Voici une excellente idée!”»
L’inverse n’est toutefois pas forcément vrai. «Un collègue qui dit: “L’idée est intéressante” ne feint pas nécessairement son enthousiasme. Un choix de mots qui reflète une proximité et une connexion avec le sujet est nécessairement en corrélation avec les sentiments du locuteur. On ne peut pas en dire autant d’un choix de mot qui illustre une distance physique et émotionnelle.»
Voici d’ailleurs 9 raisons de ne pas faire confiance à un collègue.
Chercher un décalage entre les mots et le non verbal
En plus de surveiller le choix de mot d’un menteur potentiel, il faut aussi observer si son langage non verbal ーpar exemple, s’il touche ou frotte son corpsー est cohérent avec son discours. Si ce n’est pas le cas, vous vous faites peut-être raconter des sottises.
«Nous touchons ou grattons souvent notre peau comme si nous essayions de nous réconforter et de nous apaiser, estime Mme Särnblad. Par exemple, si nous prétendons être très confiants, mais que nous nous touchons le cou nerveusement au même moment, nos mots et nos actions ne sont pas alignés. Le langage corporel peut s’opposer à nos mots et révéler un mensonge.»
Toutefois, une personne qui gigote n’est pas automatiquement une personne qui ment. Si celle-ci a une raison d’être nerveuse, comme dans le cadre d’un interrogatoire policier, elle pourrait tenter de s’apaiser avec ces gestes, et ce, même si elle dit la vérité.
Déterminez si la personne évite une question
Si vous dites la vérité, vos réponses seront généralement brèves et directes. «En règle générale, une réponse honnête est franche et directe, et non alambiquée, interminable ou compliquée. Un refus fiable est généralement direct et clair. Par exemple, on dirait simplement: “Non, je ne l’ai pas fait.”, défend M. Lieberman. Les personnes honnêtes et innocentes qui sont accusées n’ont aucune raison de ne pas offrir de réponses sans équivoque.»
Toutefois, comment les menteurs réagissent-ils lorsqu’on leur pose des questions ou on les confronte? «Lorsque quelqu’un ne nie pas les allégations à son endroit ou bien enveloppe sa réponse négative d’une diatribe de 10 minutes, c’est souvent mauvais signe, constate M. Lieberman. Si son déni consiste de phrases comme “Comment pourrais-tu m’accuser de cela?”, “C’est complètement fou”, ou bien “Demandez aux gens qui me connaissent; je ne ferais jamais pareille chose!”, cela attirera des doutes. Aucune de ces réponses ne représente un déni direct et clair.»
Pensez-vous parler à un imposteur? Même si les menteurs tendent à se distancer de leur culpabilité, ils peinent souvent à employer un langage sans ambiguïté dans leur réponse.
Par ailleurs, M. Lieberman offre quelques exemples de phrases qui permettent de feindre l’innocence sans pour autant répondre à la question de la culpabilité. «Si quelqu’un est innocent du meurtre de sa femme, vous ne voulez pas l’entendre dire à quel point il l’aimait, qu’il ne commettrait jamais un crime de la sorte, ou encore qu’il n’est pas un monstre. Si un enseignant n’a pas abusé d’un de ses élèves, vous ne voulez pas l’entendre dire qu’il ne ferait jamais de mal à un enfant, qu’il n’est pas un pervers ou que tout le monde l’aime à son école. Si votre employé n’a pas fraudé votre compagnie et que votre nounou n’a pas fait de mal à votre enfant, vous ne voulez pas les entendre dire que “tout le monde les aime, qu’ils ont une excellente réputation et qu’ils ne sont pas de mauvaises personnes”.»
Si ce genre de réponses est offert après un déni net et direct, il n’y a pas de problème. «Mais la pièce maîtresse d’une réponse doit être un déni clair de l’acte reproché, et non une preuve que la personne ne pourrait jamais commettre ce genre de geste», explique-t-il.
Déterminer si la personne a directement nié le geste
Si une personne ment, elle tentera de se distancer de l’acte que vous lui reprochez. «N’oubliez pas que tous les dénis n’ont pas la même valeur. “Je nie ces allégations” n’est pas équivalent à “Je ne l’ai pas fait”», enchaîne M. Lieberman.
Lorsqu’une personne nie une allégation, elle refuse de reconnaître sa culpabilité, mais ne nie pas nécessairement qu’elle a commis le geste reproché. «Un déni sans équivoque ne viendra pas sous la forme de phrases comme “Je nie ces allégations” ou “Je n’aurais jamais fait cela”.»
En bref, soutient M. Lieberman, les mots «oui» et «non» ne sont pas remplaçables lorsqu’on veut offrir une réponse claire.
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