Comment le nudisme peut améliorer l’image de soi
Avez-vous déjà vécu l’histoire de l’une de ces femmes? Voici comment enlever leurs vêtements a amélioré leur image corporelle.
Pas besoin de valise
J’ai toujours été assez corpulente, ou du type sportif, certainement la plus massive de mon groupe d’amies. Un poids santé, oui, mais pas pour un défilé de mannequins. L’image corporelle a toujours été un sujet de préoccupation pour moi depuis l’adolescence. À cette époque, je pratiquais la natation de compétition et j’étais sauveteuse; les vestiaires étaient devenus ma seconde maison. J’avais appris à maîtriser l’art de me changer rapidement, sans que les autres puissent me jeter même un coup d’œil. Inutile de mentionner que je n’ai jamais été du genre à me pavaner dans un vestiaire avec mes vêtements de sortie.
Durant la vingtaine, je suis tombée amoureuse d’un beau garçon. Et curieusement, la question de l’apparence physique n’était pas un problème pour lui. Je l’ai d’ailleurs marié et nous avons eu deux filles ensemble. Après quelques années de relation, c’était il y a plus de 20 ans, je suis allée à l’extérieur de la ville pendant deux mois pour le travail. J’avais décidé qu’à la fin de ce projet, nous irions dans le sud pour un repos bien mérité. Il a planifié le voyage et je l’ai retrouvé à l’aéroport, valise à la main. Je lui ai demandé où nous allions et il a répondu: «Négril, en Jamaïque». Super! J’avais entendu parler de ses superbes plages, de l’excellente nourriture et bien sûr, du reggae. Et à quel hôtel? «Hedonism» fut la réponse.
Hedonism? Quel genre d’endroit était-ce? J’ai été élevée par une mère monoparentale disposant de revenus modestes et ayant des idées de gauche, défenseure des droits des femmes et des pauvres; l’apitoiement sur moi-même ne fait pas vraiment partie de mes gènes. Mon partenaire ne savait pas grand-chose du lieu, ayant fait confiance à l’agent de voyage. Évidemment, c’était avant l’ère d’Internet. J’ai décidé de ne pas m’en faire, après tout, des vacances sont des vacances.
Sur place, le personnel nous accueille et nous donne les informations habituelles comme les heures de repas, les activités disponibles et finalement une explication de l’aménagement des lieux. «À gauche est la section prude, nous indique le directeur des programmes, et à droite, la section nudiste.»
Pardon? Avant même qu’on ait eu le temps de nous expliquer que les vêtements étaient optionnels, les nouveaux arrivants sont invités à mettre leur maillot de bain et à participer à une croisière. À bord, un orchestre de tambours métalliques joue pendant toute la traversée pour les passagers coincés. Sur l’île voisine, un régal de plats jamaïcains nous attend, comprenant entre autres du poulet mariné, du riz, des fèves et des fruits. Puis nous avons participé à des jeux pour faire connaissance. Debout en cercle dans l’eau jusqu’à la taille, nous avons joué à une variante du jeu du téléphone. Lorsque vous brisez la chaîne, votre punition consiste à boire du punch au rhum et à enlever un morceau de vêtement. Assez rapidement, tout le monde n’a plus rien sur le dos.
Peut-être était-ce l’effet du rhum, mais tous étaient très à l’aise. Nous avons passé l’après-midi à nager et à jouer au disque volant. Nous sommes rentrés à l’hôtel, maillot à la main, dans l’esprit «ne pas culpabiliser et simplement être bien».
Mon partenaire et moi n’étions ni les plus jeunes ni les plus vieux. Il y avait des gens de toutes couleurs, tailles et formes, et chacun semblait profiter de ses vacances. L’attitude décontractée était contagieuse. Nous avons passé quelque temps du côté prude, mais la plus grande partie du temps du côté nudiste. Les activités étaient semblables à ce que vous retrouvez dans les autres hôtels: ballon volant, exercices aérobiques à la piscine, plongée libre, bar dans la piscine et sorties en catamaran. La baignoire à remous pouvant contenir 50 personnes était très populaire. Plusieurs lisaient ou faisaient la sieste à l’ombre. Certains avaient choisi de se dénuder uniquement sur la plage; les vêtements étaient obligatoires dans les lieux de repas. Autrement, l’ambiance était libre et enjouée. Et libératrice. On pouvait sentir le respect, le bon goût et l’absence de jugement.
J’ai raconté cette expérience à mes amies au retour et elles n’en croyaient pas leurs oreilles. Même les filles superbes en bikini affirmaient qu’elles auraient de la difficulté à se dénuder. Je leur ai dit que le fait d’être entouré de gens confortables et bien dans leur peau était stimulant.
Je n’ai jamais répété l’expérience, mais j’en conserve des souvenirs très positifs et lorsque j’y repense, j’ai toujours un sourire qui se dessine sur le visage.
Un jour, en Californie
Durant les années 1990, j’étais allée sur la côte californienne pour passer des vacances avec mon amoureux de l’époque. Un de ses amis à San Francisco nous avait conseillé d’aller à Big Sur, à un endroit nommé Esalen Institute. «Vous vivrez une réelle expérience californienne», avait-il mentionné aux Canadiens que nous sommes. Il s’agit d’un lieu de repos et de retraite pour les cadres d’entreprise stressés, qui ont besoin de faire de l’exercice, méditer et manger des mets biologiques et simplement profiter des lieux. Cela semblait idéal. J’ai su plus tard que cet ami avait expliqué en privé à mon copain ce qu’était réellement cet endroit.
Rendus à Esalen, nous avons garé notre Chevrolet Cavalier de location au milieu des Mercedes, des Jaguar et des BMW rutilantes. Notre chambre avait une apparence simple: toute en bois, sans télévision et offrant une vue imprenable sur le Pacifique. Par la fenêtre, je pouvais voir bien au-delà des sources naturelles sulfureuses dont on m’avait dit qu’elles étaient le meilleur endroit de Big Sur pour contempler le coucher de soleil. Puis j’ai réalisé que tous les gens que je voyais étaient nus. «C’est étrange, dis-je à mon copain. – Nous sommes dans un centre de nudistes. Nous sommes en Californie», gloussa-t-il. Pour préciser, ce manque d’honnêteté a été l’une des raisons pour lesquelles notre relation n’a pas duré. ‘ Mais je ne suis pas Californienne. Cependant, je voulais voir le coucher de soleil depuis les sources et c’était dans 20 minutes. J’ai cru que personne ne s’opposerait à ce que nous ne soyons pas nus et nous avons mis nos maillots et pris nos serviettes pour nous rendre sur place. Le vestiaire était unisexe et plusieurs personnes prenaient leur douche. Dans mon deux pièces orange fluo, pas du genre très discret, j’ai feins d’ignorer un homme d’âge mûr, portant des kilos en trop, et une femme plus jeune qui se savonnaient mutuellement sous la douche tout en parlant de la température. À part nous, tous étaient nus. À ma grande surprise, mon copain enleva son maillot et me fit un discours sur le caractère unique de cette expérience et me suggéra d’aller avec le courant. Seule et médusée, je le regardai se diriger vers les sources chaudes.
Je me suis mise à réfléchir; je peux enlever rapidement mon maillot, poser ma serviette autour de la taille et me glisser dans l’eau une fois sur place. Mais mon copain avait apporté les deux serviettes et les sources étaient au moins à 30 pas d’ici. Je continuais à me débattre intérieurement; tous sont nus et je suis la seule ici à ne pas avoir le pas; est-ce difficile? Je peux être dans l’eau dans 30 pas’ et puis que diable, c’est la Californie’ J’ai pris une grande inspiration, j’ai enlevé mon maillot et j’ai marché le plus rapidement possible, très embarrassée et tremblante de nervosité.
J’avais l’intention de me glisser dans l’eau jusqu’au cou, mais arrivée aux sources, j’ai réalisé qu’elle était beaucoup trop chaude. J’ai dû m’asseoir sur le bord, les bras stratégiquement placés devant moi. Un homme m’a regardée en me lançant: «Vous devez être nouvelle ici». Mon copain était assis avec un grand sourire, savourant la scène.
J’ai fini par voir le coucher de soleil entre les fesses de deux personnes qui m’encadraient debout, tournées vers l’océan. J’observais deux levers de lune alors que le coucher de soleil était l’objectif.
Comme je l’ai mentionné, cet amoureux ne fait plus partie du paysage. Embarrasser sa copine n’est pas la plus gentille chose à faire pour un gars. Mais je suis fière d’avoir trouvé le courage d’y aller, et si on m’avait dit auparavant ce que j’allais faire, je ne l’aurais jamais cru. Mais l’aspect positif de cette histoire est qu’elle a été plusieurs fois un souvenir amusant à raconter.
Avez-vous déjà vécu une expérience semblable à celles-ci? Partagez votre témoignage ci-dessous.
Photo: ©iStockphoto.com/jhorrocks