« Comment j’ai cessé de fumer »
Une alerte médicale a convaincu Wendy Fox que l’heure était venue de cesser de fumer ; grâce à un livre populaire, elle a atteint son but.
Quand j’ai allumé ma première cigarette sous le pont de la rivière Graham, à Judique (N.-É.), les Spoons étaient mon groupe préféré (ils le sont toujours). Durant les deux décennies qui ont suivi, j’ai continué à fumer tout en vivant dans cinq villes différentes ; j’ai changé de carrière, rencontré des gens nouveaux et perdu de vue d’anciens amis. Mais je suis restée fidèle à la cigarette jusqu’à la dernière fête du Travail.
Le moment décisif est survenu l’an dernier, après une alerte médicale (qui se révéla peu grave). Je craignais que ma vie ne soit écourtée et je me suis soudain rendu compte de l’ironie de la situation : en fumant, je réduisais volontairement mon espérance de vie. Quelle sottise ! Je me suis alors demandée : « Si je ne cesse pas maintenant, quand le
ferai-je ? »
Je ne savais trop comment y arriver. Au fil des ans, j’avais essayé la gomme à la nicotine, la réduction graduelle et l’abstention totale, mais sans succès. Puis, quelqu’un, au travail, m’a parlé d’un livre intitulé Easy Way to Stop Smoking d’Allen Carr, publié pour la première fois en 1985. J’ai remarqué que Ellen DeGeneres l’avait endossé : « Tous ceux qui lisent ce livre cessent de fumer, et j’ai cessé. » C’était assez convaincant ; Ellen n’est pas femme à dire n’importe quoi.
J’ai fait confiance aux conseils d’Allen. Il avait fumé comme une cheminée jusqu’en 1983 (pour mourir de cancer du poumon en 2006). Il comprenait donc la mentalité du fumeur et savait comment réfuter tous les arguments que j’invoquais pour continuer. En voici un : « Je pourrais me faire frapper par un autobus demain, aussi bien profiter de la vie aujourd’hui. » Carr écrivait : « Est-ce que vous vous jetteriez délibérément sous les roues d’un autobus ? » Bien sûr que non ; et pourtant, tous les jours, je m’exposais à mourir de cancer. Je craignais également de ne pouvoir quitter la cigarette sans la remplacer par autre chose ; la nouriture par exemple. Mais Carr avait écrit : « Conseilleriez-vous à l’alcoolique qui veut devenir sobre de remplacer le vin par la bière ? » (Je n’ai pas pris de poids depuis que j’ai cessé de fumer.) Et qu’en est-il des angoisses du sevrage ? Dites-vous que ce sont des signes que la sorcière nicotine, ou le « monster smoke » comme écrit Carr, est en train de mourir. Je me demandais aussi si j’allais encore pouvoir apprécier une rencontre avec les amis. Carr nous conseillait de penser à la cigarette comme à un phénomène hors contexte et de nous rappeler que « les pauvres fumeurs sont obligés de fumer chaque jour, toute la journée, et pour le reste de leur vie. » L’emprise de la cigarette sur moi se relâchait.
Puis, je suis arrivée au chapitre où il nous demande de calculer tout l’argent qu’on a dépensé et qu’on continuerait à dépenser pour fumer. J’ai été scandalisée : à fumer un paquet par jour pendant encore 20 ans, je dépenserais 73 000 $ pour avoir le privilège de me faire mourir. (Le plus triste, c’est que j’en avais déjà dépensé presque autant.) J’ai terminé la lecture du livre et j’ai abandonné la cigarette.
Je pense que la plupart des fumeurs préféreraient ne pas fumer. Mais le plus beau de cette histoire, c’est qu’on peut arrêter. Je ne sais pas quelle méthode vous convient le mieux, mais je sais qu’il est important d’en essayer une. Si ce n’est pas tout de suite, alors, ce sera quand ?
Wendy Fox, 38 ans, est directrice de recherche dans une entreprise de de recrutement de cadres à Toronto.
Pourquoi arrêter de fumer
Chaque bouffée augmente les risques suivants :
• Cancer du poumon, première cause de mortalité par cancer chez les Canadiennes ;
• Autres cancers, notamment ceux de la vessie, du col de l’utérus, du côlon et du rectum (les fumeuses ont 95 p. 100 plus de risques de souffrir de ce dernier cancer, selon une étude américaine récente)
• Crise cardiaque, accident vasculaire cérébral et maladies respiratoires, comme l’emphysème (les fumeuses courent 20 p. 100 plus de risques que les fumeurs de souffrir d’emphysème, selon une étude récente de l’université médicale de Nanjing en Chine).
En cessant de fumer, vous réduisez vos niveaux de monoxyde de carbone dans les heures qui suivent et vous diminuez de 50 p. 100 en un an le risque d’avoir une crise cardiaque liée au tabagisme, selon la Société canadienne du cancer. Consultez les sites teleassistancepourfumeurs.ca et hc-sc.gc.ca/index-fra.php pour connaître des moyens utiles de lutter contre le tabagisme.
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