Du bon stress, ça existe vraiment!
En réalité, les facteurs de stress causent chez certaines personnes de l’excitation et une agréable poussée d’adrénaline, explique la psychothérapeute Stacy Kaiser.
«Par exemple, pour quelqu’un qui aime se lever à 3h du matin et faire la file pour acheter le tout nouveau cellulaire sur le marché, le magasinage des fêtes peut représenter du bon stress. Les travaux de rénovation peuvent également être un autre facteur de bon stress pour les personnes qui apprécient ce genre de chose.»
Contrairement à la croyance populaire, même les événements importants de la vie peuvent faire partie des bons «stresseurs», déclare la conseillère en santé mentale Margaret Bell, comme se marier, avoir un bébé, obtenir son diplôme à la fin de ses études et commencer un nouvel emploi. Ça dépend beaucoup de votre façon de voir les choses.
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Le bon stress et le mauvais stress
Les spécialistes en santé mentale utilisent des termes cliniques pour définir le bon stress et le mauvais stress:
Eustress: l’eustress fait référence aux circonstances où quelque chose de stressant aide à inspirer, à motiver et à améliorer votre performance. La psychologue clinicienne Patricia O’Gorman, Ph. D., le définit comme un «défi par choix»: vous prenez une décision pour relever un défi stressant.
Détresse: la détresse est le stress qui vous épuise, vous rend nerveux et peut ruiner votre santé, selon une étude sur l’impact des événements importants de la vie, publiée dans le Malaysian Journal of Medical Sciences. Les chercheurs y rapportent que la détresse mène aux réactions excessives, à la confusion et à une mauvaise concentration (en anglais seulement), à l’anxiété de performance et à une diminution du rendement.
Les deux types de stress suscitent des sentiments d’excitabilité et de nervosité, explique la thérapeute Marion Plessner Rodrigue, et les deux entraînent dans le corps la libération d’hormones comme l’adrénaline et le cortisol, provoquant certaines sensations physiques révélatrices, entre autres des papillons dans le ventre, le cœur qui s’emballe et les mains moites. Ce qui les distingue ultimement est la façon dont vous percevez l’expérience. Si vous pouvez répondre oui aux questions suivantes, vous vivez du bon stress.
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Pouvez-vous faire face au défi?
La première chose à faire face au défi, c’est évaluer vos capacités, consciemment ou inconsciemment, explique la conseillère en santé mentale Tanya Fruehauf. Si, au travail, vous pensez être capable de relever le défi, c’est du bon stress.
Selon elle, votre analyse est parfois instinctive: par exemple, si quelqu’un vous pousse dans la partie profonde d’une piscine avant d’avoir pu prendre une grande respiration, vous exploiterez votre capacité à nager jusqu’à la surface. Le bon stress devient mauvais quand on vous en donne plus à faire que ce que vous êtes capable de prendre ou que le défi à relever dépasse vos capacités.
Faites attention à ces signes qui prouvent que le stress vous rend malade.
Avez-vous le contrôle?
«Le niveau de contrôle que vous croyez avoir sur un facteur de stress donné aura un impact significatif sur la façon de le vivre ou non comme de la détresse», explique la psychologue clinicienne Diane Dixon, Ph. D. Vous choisissez de vous investir dans un nouveau sport ou d’acquérir de nouvelles compétences parce que vous contrôlez le processus d’apprentissage.
Si vous n’avez pas le contrôle – un décès dans la famille, par exemple, ou une mise à pied –, vous vivrez de la détresse.
Mais selon Jodi J. De Luca, Ph. D., une psychologue clinicienne du Colorado, ça n’a pas à demeurer ainsi. «Peu importe le stresseur, vous pouvez toujours aspirer à un certain niveau de contrôle en élaborant une liste d’options et de solutions qui vous aideront à composer avec les circonstances. C’est un premier bon pas (après avoir identifié le stresseur lui-même) pour arriver à un niveau où vous pouvez contrôler vos facteurs de stress en leur donnant un sens et un côté positif.»
Y a-t-il une récompense?
Lorsque vous décidez d’acquérir une nouvelle compétence, le fait de vous améliorer est une récompense transformant le stress en bon stress, indique Margaret Bell. Planifier un mariage, attendre un enfant ou retourner à l’école sont d’autres exemples d’événements stressants, mais dont les récompenses sont énormes.
Vous êtes stressé ou fatigué? Vérifiez si vous manquez de vitamine D.
Le stress est-il temporaire?
Chaque fois que vous ajoutez le mot chronique, la définition tend à être négative, et c’est particulièrement vrai pour le stress. Si vous êtes capable de relever le défi auquel vous faites face, c’est du bon stress. «Si le même facteur de stress revient constamment, les effets négatifs risquent de s’accumuler», déclare Diane Dixon.
Le stress chronique est associé à de nombreuses maladies, comme le gain de poids, l’hypertension et les maladies du cœur.
Cultiver le bon stress
Le bon stress nous motive et nous aide à bâtir notre estime personnelle au même titre que la musculation nous aide à développer nos muscles, observe Tanya Fruehauf. «En fait, cultiver le bon stress est essentiel pour réussir», dit-elle. Et ce ne sont pas les manières de le faire qui manquent. «Vous pouvez le cultiver en assumant des responsabilités professionnelles de plus en plus exigeantes», suggère Marion Plessner Rodrigue.
Voyager cultive également le bon stress, indique la thérapeute Kimberly Hershenson. «Tout comme le fait de commencer un nouvel emploi excitant ou de s’engager dans une nouvelle relation amoureuse», ajoute-t-elle.
Quand le mauvais stress s’installe
Que ce soit une tragédie personnelle, de grosses pertes financières, la maladie, être forcé de déménager ou être congédié, tout événement non planifié et qui change la vie s’accompagnera de beaucoup de détresse, affirme Stacy Kaiser. Les catastrophes naturelles jouent aussi un rôle selon Patricia O’Gorman, qui donne l’exemple des feux de forêt en Californie. «Les facteurs de stress qui déclenchent des souvenirs d’une détresse antérieure sont plus susceptibles d’engendrer de la détresse, explique-t-elle. Ça pourrait comprendre des souvenirs de combats pour un vétéran, d’abus subis pendant l’enfance ou de l’infidélité d’un partenaire.»
Surmonter le mauvais stress
Quand les choses semblent totalement insurmontables, au dire de Diane Dixon, c’est à ce moment que vous devez vous rabattre sur ce qu’elle appelle «les cinq grands principes» d’une bonne santé:
- Bien dormir
- Bien s’alimenter
- Faire de l’exercice
- Être bien entouré
- Croire en quelque chose de plus grand que soi
Pour d’autres experts, cet ensemble de principes se résume dans «prendre soin de soi».
«Les gens arrêtent souvent de prendre soin d’eux émotionnellement et physiquement quand ils font face à des stresseurs intenses, indique Stacy Kaiser. Mais négliger de prendre soin de soi ne peut qu’empirer une situation déjà difficile.»
«Je dis à mes clients que, pendant les périodes de deuil, de traumatisme ou de grande détresse, il est essentiel de s’hydrater, de manger des repas simples (ne sautez pas complètement un repas), de faire attention à son sommeil (prenez des suppléments à base d’herbes ou des médicaments sur ordonnance pour éviter de manquer de sommeil) et de laisser tomber toutes les obligations qui ne sont pas nécessaires, rapporte la psychothérapeute Amy Axtell. L’acupuncture, le yoga, la méditation, la thérapie, la marche et d’autres exercices aident également. Essayez de boire moins parce que l’alcool est un dépresseur qui peut exacerber encore davantage la détresse.»
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