Comment arrêter de se comparer aux autres pour une meilleure estime de soi

Si vous comparez souvent votre réalité à celle de quelqu’un d’autre, voici des conseils pour arrêter la comparaison et augmenter par le fait même votre estime de soi.

Comment arrêter de se comparer: une femme pose devant un arrière-plan turquoise.Maya Wang/RD.com, Getty Images

J’ai un jour reçu une vidéo Instagram de ma sœur dont le message était: «Il faut essayer ça!» Phrase bien connue. Récurrente. Insidieuse. Quand allons-nous cesser de nous comparer aux autres, et en ligne en particulier? La vidéo montrait deux femmes se soutenant mutuellement dans une figure acrobatique de meneuse de claque, tout en buvant un délicieux breuvage. Cela semblait facile et en parfait contrôle. Plus petites, nous faisions aussi ce genre de cascades. Mais n’étant plus des ados agiles, notre essai a été si catastrophique qu’il valait mieux ne pas le filmer. Heureusement, les conséquences de mon désir de me comparer aux influenceuses ne m’a causé que quelques égratignures, mais ça n’a pas toujours été le cas. Il en résulte souvent une baisse d’estime de soi, de l’anxiété, une auto-évaluation négative et une dysmorphie corporelle. Quoi de pire que de se fier aux réseaux sociaux pour innover et prendre confiance en son corps pour n’en retirer qu’encore plus d’incertitude? Mon problème? L’habitude de me comparer aux autres. Mais comment arrêter de se comparer?

«La comparaison est un voleur de joie», dit-on. Cette phrase probablement familière s’entend même dans les réseaux sociaux. Quel sarcasme! Mais son impact est encore plus déroutant que jamais, selon Latasha Blackmond, autrice de Be You, No Filter. How to Love Yourself and Stay #SocialMediaStrong, un livre sur la façon de cesser de se comparer. Alors, comment se sentir mieux? Voici quelques réponses.

Ressentez-vous le besoin de plaire à tout le monde? Voici comment fixer des limites saines.

Pourquoi se compare-t-on aux autres?

«Se comparer aux autres est naturel et même parfois bénéfique, car cela peut vous inciter à vous surpasser, affirme Mme Blackmond. Mais les comparaisons deviennent trop souvent toxiques, au point de réaliser un jour que vous ne vivez plus votre propre vie, à force de vouloir constamment essayer d’imiter celle des autres.»

Elle précise que les gens font trois sortes de comparaisons.

  • La comparaison ascendante: Se comparer à ceux que l’on perçoit comme supérieurs à nous, et en retirer un sentiment de médiocrité.
  • La comparaison descendante: Se comparer à des personnes que l’on juge inférieures à nous, et se sentir supérieurs à elles.
  • La comparaison latérale: Se comparer à qui l’on était, ou à des gens estimés comme nos égaux, pour s’assurer de bien correspondre à notre groupe.

«Ceci semble logique dans la perspective de l’évolution, car notre survie reposait sur notre tribu, dit-elle. S’intégrer était primordial.» De nos jours, l’enjeu est moins évident: l’intrus n’est (idéalement!) plus la cible du lion. Malheureusement, le besoin urgent de se comparer aux autres peut toujours sembler aussi nécessaire.

Se comparer à l’ère des réseaux sociaux

Comment arrêter de se comparer: un homme utilise son téléphone cellulaire.Maya Wang/RD.com, Getty Images

Il y a cent ans, pour se comparer, on regardait nos pairs ou ceux qui nous entouraient. Il y a soixante ans, on pouvait ajouter les vedettes de la télévision et du cinéma, et les mannequins des magazines. Mais depuis 20 ans, avec l’explosion des médias sociaux, on peut se comparer à presque tout le monde sur la terre, 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine. Ce qui représente une pression énorme, précise Tanisha M. Ranger, psychologue clinicienne agréée de Las Vegas.

En raison de la nature même des réseaux sociaux, une grande part du contenu qu’on y consomme transmet une fausse image, notamment de la vie des autres, du succès, des lieux de vie et de l’apparence. En effet, selon une étude parue dans Media Psychology, se comparer à d’autres dans les médias sociaux peut non seulement nuire à la santé mentale, mais aussi à la confiance, à l’estime de soi, au bien-être et à l’image corporelle.

«Avec les médias sociaux, on se compare à une image sous stéroïdes.»

Voici comment les réseaux sociaux exacerbent notre tendance naturelle à se comparer.

Quand se comparer devient nocif

«Se comparer n’est pas négatif en soi, affirme Mme Ranger. Une saine concurrence est un excellent stimulant qui incite à se surpasser.» Une comparaison positive et saine peut, par exemple, être un moyen pratique pour s’inspirer, tracer des limites et définir des objectifs. Se comparer à qui on était peut aussi clarifier notre façon d’évoluer, ou rappeler des moments significatifs qui ont été perdus de vue en chemin.

«Vous faites face à un problème lorsque vous reliez votre valeur propre à votre succès, ou à votre perception de celui-ci dans vos comparaisons. Au fil du temps, vous risquez de vous faire beaucoup de mal.»

Le plus souvent, les gens tendent à se comparer pour pouvoir ensuite s’autocritiquer. «C’est le cas des femmes en particulier, ajoute-t-elle. Nous sommes la cible d’industries qui valent des milliards de dollars et dont le succès repose totalement sur notre mécontentement vis-à-vis de nous-mêmes. Les industries de la beauté, de la mode, de l’alimentation et du mariage n’ont pas de limites. Ces comparaisons négatives intensifient les maladies mentales, et nuisent à la santé physique. »

Découvrez aussi ces façons d’arrêter de se sentir coupable tout le temps!

Comment cesser de se comparer négativement

Votre habitude de vous comparer vous perturbe? Pas de stress; nul besoin d’une critique supplémentaire! Il vous faut un regain de confiance et de la force émotionnelle pour apprendre à cesser de vous comparer. Voici plutôt quelques conseils d’experts contre les comparaisons toxiques et pour un recentrage positif.

Trouver le bon clan

Comment arrêter de se comparer: trois femmes se donnent un câlin.Maya Wang/RD.com, Getty Images

On se souvient que se comparer est tout à fait normal. Cependant, vous pouvez choisir la personne ou les gens à qui vous vous comparez, précise Latasha Blackmond. Intégrez un clan solide. «Cultivez des liens serrés avec vos amis et votre famille, des personnes que vous admirez et estimez et qui ne veulent que votre bien.»

Piste d’action: Il n’est pas toujours facile, de se faire de bons amis et la piste privilégiée pour trouver des gens comme vous est de vous joindre à un cours ou à un groupe, ou à un passe-temps destiné aux gens qui partagent vos intérêts. Il peut s’agir d’un club de lecture, d’un groupe de mamans, d’un séminaire culinaire, de cours d’aérobie ou autres. Mais attention de ne pas vous comparer aux autres, car chacun apprend à son rythme.

Se déconnecter

«Allez toucher l’herbe» est l’expression Internet qui signifie qu’il est temps de faire une désintoxication numérique. C’est une excellente phrase, car le monde extérieur offre tant de choses qui sont plus importantes que votre poids, vos vêtements ou votre compte de banque.

Piste d’action: Si vous êtes happé dans une spirale de comparaison, éteignez votre portable ou votre cellulaire et faites une promenade. Le soleil, l’air frais et l’action déclencheront les endorphines du cerveau et une toute nouvelle perspective.

Voici d’ailleurs 13 choses qui se produisent lorsqu’on décroche des réseaux sociaux!

Confronter la réalité

Avez-vous constaté la rareté, voire l’inexistence de gens qui ressemblent à un modèle Instagram ou à une vedette de TikTok? Les outils de retouche des photos et des vidéos sont si courants et efficaces qu’il est difficile de repérer les modifications effectuées par Photoshop. Et même s’ils ne touchent pas au contenu, les utilisateurs des médias sociaux (j’en fais partie!) sont reconnus pour ne publier que leurs photos ou leurs anecdotes les meilleures, même si elles sont loin de la réalité.

Ceci ne fait de mystère pour personne, alors pourquoi est-il si difficile de s’en souvenir lorsqu’on compare sa garde-robe, son maquillage ou sa peau à ceux des influenceurs en ligne? Ou lorsqu’on compare ses enfants aux photos récemment postées sur le blogue du cousin? Notre cerveau traite immédiatement ce qu’il voit, et notre processus cognitif prend un peu plus de temps à suivre, souligne Mme Blackmond.

Piste d’action: Consultez des didacticiels sur le montage photo et vidéo et les moyens de repérer les retouches de contenu. Abordez tous les médias en ligne (y compris ceux provenant de votre famille et de vos amis) avec une bonne dose de scepticisme. Ceci vaut aussi pour les rencontres non numériques. «On ne sait jamais très bien ce que vivent les autres», précise-t-elle.

Entamer une analyse corps-esprit

La pleine conscience est une pratique pour calmer l’esprit et écouter son corps et ses sentiments, en prêtant une attention particulière à l’instant présent. C’est un puissant antidote à la comparaison, car pour y arriver, il faut s’appuyer sur un «avant» et un «après», précise Tanisha Ranger. En vous concentrant sur votre présent, vous ne pourrez plus penser à faire des comparaisons. La pleine conscience qui vous connecte à votre corps peut vous aider à apprendre à vous centrer sur qui vous êtes, tel que vous êtes, et aider à vous sentir reconnaissant envers toutes les parties de vous-même.

Piste d’action: Ce n’est pas évident. La pleine conscience et la méditation sont des moyens qu’il faut acquérir, et qui s’améliorent avec la pratique. Bloquez 5 à 15 minutes par jour pour vos exercices de pleine conscience, ou commencez par une courte méditation guidée.

Mettre une croix sur les relations toxiques

Contrairement à la forte influence positive que produisent vos proches sur votre bien-être, certaines relations toxiques peuvent en avoir une qui est négative pour votre estime de soi. Évitez celles des amis ou de la famille qui semblent éternellement négatives, ou qui se comparent (en bien ou en mal) à vous ou à d’autres, explique Latasha Blackmond.

Piste d’action: Commencez par leur expliquer pourquoi vous n’aimez pas les comparaisons, puis demandez-leur poliment d’arrêter. Beaucoup de gens sont si conditionnés à se comparer qu’ils n’en ont même plus conscience. S’ils ne s’arrêtent pas, même après votre requête polie, il serait peut-être temps de vous éloigner d’eux, ou dans les cas plus graves, de cesser de les fréquenter.

Informez-vous sur ces 31 comportements toxiques (que l’on croit bons).

Adopter des habitudes saines

Un homme en train de courir devant un arrière-plan vert.Maya Wang/RD.com, Getty Images

Donnez la priorité à l’exercice et à une alimentation saine (davantage de fruits et légumes et moins de sucres et aliments transformés). Il s’avère que les choses qui sont bonnes pour le cœur le sont aussi pour l’esprit, explique Mme Blackmond. De plus, prendre soin de soi est un acte de gentillesse et d’amour qui vous aidera à mieux apprécier votre corps, et à contrecarrer les effets des comparaisons négatives.

Piste d’action: Bougez pour vous sentir bien, que ce soit dans un cours d’aérobie, une promenade durant l’après-midi ou un sport d’équipe divertissant. Plutôt que de vous imposer des sprints ou des tournois de tennis ultra-compétitifs, essayez la danse ou les arts martiaux. Le yoga connecte le corps à l’esprit et incite à cultiver des sentiments de gratitude envers soi-même et les autres. Ou optez pour un autre objectif qui vous aide à prendre soin de votre corps comme boire plus d’eau, ou cuisiner tous vos repas pendant toute une semaine.

Cesser de commérer sur les autres (et les vedettes)

Les commérages peuvent être perçus comme un moyen de partager de l’information juteuse, mais c’est aussi une habitude malsaine aux lourdes conséquences pour la personne visée, ainsi que pour les gens qui les partagent, précise Mme Blackmond. «Chaque fois que vous comparez ou jugez durement quelqu’un, vous vous jugez vous-même en même temps.» Des photos peu flatteuses de vedettes peuvent vous rassurer sur le coup, tout comme la critique de la maison de votre voisin, mais votre cerveau enregistre ce type de comparaisons et les rend automatiques.

Piste d’action: Faites un effort conscient d’arrêter de juger les autres ou d’émettre des comparaisons ou des commentaires négatifs.

Apprendre l’autocompassion

L’estime de soi n’arrive pas par hasard, et se construit ou se détruit au jour le jour, selon la façon avec laquelle vous choisissez de vous parler à vous-même, précise Mme Ranger. «L’autocompassion consiste à se traiter de façon humaine et bienveillante, comme vous traiteriez votre meilleur ami s’il était confronté aux mêmes difficultés que vous. Se détourner de l’autocritique sévère et se tourner vers la bienveillance envers soi a un impact positif sur la façon dont vous vous estimez vous-même. »

Piste d’action: Lorsque vous vous regardez durement dans le miroir, ou que vous jugez quelque chose dans votre esprit, votre corps ou votre personnalité, mettez-y un frein et recadrez vos idées dans une perspective plus compatissante. Par exemple, au lieu de vous demander pourquoi Annie arrive à si bien s’habiller pour aller chercher son enfant à l’école et vous pas, pensez plutôt qu’elle est belle et bien habillée! Pensez aussi que vous avez choisi des vêtements confortables après une longue nuit passée auprès de vos enfants malades, et que le confort est ce dont vous avez le plus besoin aujourd’hui.»

Gérer le flux de médias sociaux

Les comparaisons en ligne sont les plus insidieuses, puisqu’elles permettent de vous comparer rapidement à tant d’autres, dont plusieurs présentent des normes de beauté et d’existence très surréalistes, explique Latasha Blackmond. Voilà pourquoi il faut être très pointilleux sur ce que vous suivez et écoutez en ligne (même chose pour vos enfants et leurs rapports aux médias sociaux).

Piste d’action: Faites une pause d’une semaine de tous les réseaux sociaux pour voir ce que vous ressentez. Si votre image de vous-même s’améliore et que vous vous comparez moins, cela pourrait indiquer qu’il est temps de limiter votre utilisation de ces réseaux. Une autre option consiste à parcourir votre flux et ne plus suivre ou même supprimer les comptes sans intérêt. Évitez ceux qui se moquent des gens ou qui, tout simplement, ne vous aident pas à vous sentir mieux.

Pratiquer la gratitude

Pratiquer la gratitude offre d’immenses bienfaits physiques, mentaux et émotionnels, dont celui d’apprendre à cesser de se comparer. «Se concentrer intensément sur ce qui nous rend reconnaissants est bénéfique pour le bien-être psychologique, et réduit le désir inné de se comparer», explique Tanisha Ranger. Trouver des sources de reconnaissance réduit la comparaison ascendante puisque vous appréciez ce que vous avez, et descendante, car vous n’avez pas besoin de surpasser les autres.

Piste d’action: Lisez des citations de gratitude tous les jours. Ou écrivez dans votre journal de gratitude; ajoutez quotidiennement les petites et grandes sources de votre reconnaissance. «Cela aide à éliminer les comparaisons négatives toxiques», conclut Tanisha Ranger.

Inscrivez-vous à notre infolettre pour recevoir de l’information fiable sur la santé! Et suivez-nous sur Facebook et Instagram!

Reader's Digest
Contenu original Reader's Digest