Au petits soins dans un hôpital d’enseignement
Quand j’ai découvert que j’étais enceinte, je n’avais pas de médecin de famille. Ma première pensée a été de me faire suivre par une sage-femme, mais, chose étonnante, il n’est pas simple d’en trouver qui soient disponibles à Toronto. À six cliniques différentes, on a mis mon nom sur une liste d’attente.
Entre-temps, je suis partie en quête d’un médecin de famille. J’en ai finalement trouvé un qui était prêt à me suivre, mais il était rattaché à un hôpital d’enseignement; je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre de ce genre d’établissement.
Mon expérience à cet endroit a entraîné beaucoup de confusion dans mon esprit (le médecin semblait tellement jeune et pourquoi diable y avait-il des caméras dans la chambre?), mais peut-être que si j’en avais su plus avant de m’y rendre, j’aurais été plus à l’aise.
Pour tirer les choses au clair, j’ai parlé avec le docteur Salvatore M. Spadafora, vice-recteur de la Post Graduate Medical Education de l’université de Toronto. Voici ce que vous devriez savoir sur la question.
Il y a plus de médecins en tout temps
Si le séjour dans un hôpital d’enseignement vous rend nerveuse, vous serez sûrement heureuse d’apprendre que vous pourriez y recevoir de meilleurs soins que dans un autre établissement médical.
« En cas d’urgence, explique Spadafora, il y a généralement plus de personnel disponible, le tableau de service du personnel de garde étant plus complexe. Il y a beaucoup de personnel dans les hôpitaux d’enseignement, ce qui, à bien des égards, est une bonne chose pour les patients. »
Les médecins peuvent passer plus de temps auprès de leurs patients
Pour la même raison, les médecins peuvent passer plus de temps à vos côtés dans la mesure où ils sont plus nombreux. « Les patients ont plus de possibilités de leur poser des questions », souligne Spadafora.
Les résidents paraissent peut-être jeunes, mais ils sont qualifiés
Il est bon de se rappeler que les résidents en formation ne seraient pas autorisés à pratiquer s’ils n’étaient pas bien préparés.
« Leurs références sont vérifiées, explique Spadafora. S’ils sont résidents, c’est qu’ils ont ou bien une maîtrise ou bien un doctorat. Les exigences minimales consistent en quatre années de prérequis et quatre années d’école médicale. »
De plus, les médecins qui forment les résidents ont la responsabilité de s’assurer qu’ils sont compétents. Le but définitif? « Améliorer la santé du patient et l’évolution de sa maladie, souligne Spadafora. Et s’assurer qu’il reçoit les meilleurs soins possible. »
Il pourrait y avoir des caméras dans la chambre
C’est ce qui m’a rendue le plus nerveuse. Mais la chose importante à retenir c’est que les seuls à regarder sont les superviseurs du résident. C’est une bonne chose puisque cela signifie qu’il est formé adéquatement.
« Pour nous assurer que nous formons des médecins habiletés à pratiquer dans de multiples contextes, ils ont besoin de rétroaction, souligne Spadafora. C’est l’élément important de la formation : l’observation directe. »
Les caméras sont généralement placées dans les unités de médecine familiale. Sachez aussi qu’elles n’enregistrent pas. Vous n’avez donc pas à craindre que votre frottis vaginal se retrouve sur YouTube.
Poser des questions vous aidera à faire face
« Les patients sont avant tout des êtres humains qui ont leurs propres anxiétés », explique Spadafora. Pour vous rassurer, vous devriez donc poser des questions et obtenir toute l’information dont vous avez besoin.
« Les patients ont des droits, poursuit-il, ceux de savoir qui est la personne qui les soigne, les gestes qu’elle pose et ce qu’elle est habilitée à faire compte tenu de son niveau. Si vous n’êtes par rassuré, demandez à parler à son superviseur et posez-lui toutes les questions qui vous semblent importantes. »
Principales questions à poser
1. Le médecin qui vous soigne fait-il partie d’une équipe de professionnels de la santé qui sont en formation avec lui?
2. Les étudiants participeront-ils aux soins que vous recevrez?
3. De quoi les étudiants sont-ils capables et incapables?
Et finalement, « sachez que vous avez le droit de demander à ne pas participer à l’enseignement, rappelle Spadafora. Sachez toutefois que dans la plupart des cas, cette décision dessert le patient plutôt que de le servir, aucun médecin ne possédant à lui seul tout le savoir médical. »