Pour tout savoir sur la boulimie; ses symptômes et ses causes
La boulimie est une dépendance à la nourriture qui n’entraîne pas d’obésité. Essentiellement féminine, elle est la manifestation visible d’un problème psychologique profond. Comme l’anorexie, elle finit par détruire à petit feu le psychisme, voire l’organisme. C’est une maladie d’autant plus grave qu’elle s’installe sans que les boulimiques en aient conscience et qu’ils songent à demander de l’aide.
Qu’est-ce que la boulimie?
La boulimie se définit par des épisodes récurrents de frénésie alimentaire– absorption rapide de quantités anormales de nourriture – à raison de deux fois par semaine sur une période d’au moins 3 mois. Si, au sens littéral, boulimie signifie «faim de bœuf», la majorité des boulimiques n’ont pas un énorme appétit. Leur tendance à manger trop, de façon compulsive, semble être d’ordre psychologique et peut s’expliquer par une chimie cérébrale anormale ou un déséquilibre des neuromédiateurs.
Beaucoup plus de femmes que d’hommes souffrent de boulimie. Malgré leurs excès alimentaires, les femmes boulimiques ont généralement un poids normal, quoique certaines aient facilement des variations de poids de l’ordre de 3 à 5 kg. Leur capacité à maintenir un poids normal est due à l’autre aspect de la boulimie: elles compensent en effet leurs excès alimentaires en suivant des régimes draconiens, en pratiquant des exercices intenses et en se purgeant – soit en se faisant vomir, soit en prenant des laxatifs ou en se faisant des lavements.
Environ la moitié des anorexiques souffrent de boulimie. Les deux situations se caractérisent par une focalisation sur le poids et la peur qu’ont les malades d’être incapables de contrôler leurs comportements alimentaires. Typiquement, dans les deux cas, la personne concernée commence par un régime strict. Affamée, elle peut se gaver, généralement de sucré: gâteaux et glaces. Ensuite, elle se sent coupable et a honte : elle va se purger pour compenser son excès. En peu de temps, elle se retrouve dans un cercle infernal de fringales et de purges, les premières étant souvent suscitées par des sentiments d’anxiété, de stress, de solitude ou d’ennui. Une fringale peut être brève ou durer des heures et les calories ingérées peuvent varier d’un patient à l’autre.
Si vous ou un proche souffrez de boulimie, consultez un professionnel de la santé ou un médecin.
Les symptômes et les causes de la boulimie
D’ordre psychologique, les causes de la boulimie sont, globalement, liées à l’image négative que la personne a d’elle-même. Peu sûre d’elle, celle-ci prétend contrôler sa vie en contrôlant le poids de son corps par une alternance de prises de nourriture et d’expulsions (vomissements, laxatifs).
En voici les symptômes principaux:
- ingestion compulsive d’un aliment ou d’un groupe d’aliments précis.
- Fréquent sentiment de culpabilité conduisant à se faire vomir.
Les purges répétées peuvent avoir des conséquences graves, dont un déséquilibre sodique et potassique générant fatigue, évanouissementset palpitations. L’acidité des vomissements peut endommager l’émail des dents et la muqueuse de l’œsophage. L’abus de laxatifs peut irriter le côlon et entraîner un saignement rectal, provoquer un dysfonctionnement de l’intestin et de la constipation à l’arrêt de leur prise.
Qui consulter?
- En premier lieu, un psychothérapeute(les psychothérapies interpersonnelles ou cognitives et comportementales sont particulièrement indiquées).
- En complément, pour traiter le terrain : un acupuncteur, un homéopathe, un phyto-aromathérapeute, etc.
- Pour mettre toutes les chances de votre côté, pratiquez une gymnastique énergétique: le tai-chi chuan, le qi gong, le yoga.
L’obsession du poids, de la forme du corps, un grignotage compulsif permanent entrecoupé de vomissements forcés doivent inciter l’entourage à discuter avec la personne malade. Un suivi psychologique est à proposer avec délicatesse. Le risque, sinon, est de développer des pathologies digestives importantes.
Des outils pour mieux combattre la boulimie
Comme plusieurs troubles du comportement alimentaire, la boulimie est difficile à traiter et nécessite une approche pluridisciplinaire: nutritionnelle, médicamenteuse et psychothérapeutique.
Parmi les conséquences les plus graves de la boulimie: la dépression et le haut taux de suicide, fréquents chez les boulimiques. Si le patient semble suicidaire ou si le cycle infernal des fringales et purges ne répond pas à une prise en charge en soins ambulatoires, l’hospitalisation peut être envisagée. Il ne faut pas s’attendre à un succès immédiat: le traitement prend souvent 3 ans ou plus et les rechutes sont courantes. Voici quelques pistes de solution:
- Traiter les carences nutritionnelles. C’est particulièrement important quand les réserves de potassium de l’organisme ont été épuisées par les vomissements ou l’abus de laxatifs. Manger des aliments riches en potassium – fruits secs, légumes et fruits frais – rétablit en général l’équilibre potassique ; on donnera du potassium en supplément si ce n’est pas le cas.
- Tenir un journal. Le nutritionniste demande toujours au sujet boulimique de tenir un journal pour aider à identifier les circonstances qui déclenchent les fringales. Il peut également établir un programme de repas qui réduit le nombre de décisions que le patient doit prendre au sujet des heures des repas et du contenu de ceux-ci. Ce régime devrait privilégier les aliments riches en protéines et en amidon et exclure les gourmandises jusqu’à ce que la boulimie soit contrôlée : on les réintroduit ensuite en petites quantités. Le sujet boulimique peut alors apprendre à se donner la permission de choisir ses aliments en quantité raisonnable pour diminuer le sentiment de privation et de faim intense qui accompagne la perte du contrôle alimentaire.
La dépression chronique accompagne souventla boulimie: c’est pourquoi le traitement peut comprendre des antidépresseurs spécifiques, qui régularisent les taux de sérotonine cérébrale, car celle-ci joue un rôle important dans le contrôle de l’humeur et de l’appétit. Les médicaments les plus couramment prescrits sont les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine comme la fluoxétine (Prozac®), qui supprime aussi l’appétit, la paroxétine (Deroxat®) et la sertraline (Zoloft®). Lorsque les patients ont pris le dessus sur la dépression, ils sont plus en mesure de contrôler leur boulimie. Des médicaments pour l’épilepsie semblent très prometteurs dans le traitement des dérèglements alimentaires.
- La psychothérapie. Qu’il s’agisse d’une thérapie familiale, de groupe ou axée sur le comportement, l’essentiel est qu’elle amène le patient à ne pas faire de la nourriture le centre de sa vie. Les boulimiques y apprennent à reconnaître les signaux d’une crise, à faire face au stress et aux situations où ils sont vulnérables. Participer à des groupes d’entraide peut aussi être utile. De plus, les thérapies complémentaires – méditation ou relaxation progressive – peuvent aider les patients.
- La luxthérapie (ou photothérapie). L’exposition à la lumière solaire ou à une lumière blanche intense, à raison de 20 à 30 minutes par jour, semble également avoir des résultats positifs rapides et sans effet secondaire.
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