Prendre l’avion n’est pas sans conséquence
Prendre l’avion peut être stressant ou encore excitant, mais vous pourriez ressentir bien d’autres choses dans votre corps en plein vol… La gravité, le taux d’oxygène et les changements de pression pourraient ni plus ni moins être responsables de certains problèmes de santé. Voici quelques changements qui pourraient arriver à votre corps en plein vol – et quoi faire pour éviter ces problèmes.
L’air, plus pauvre en oxygène, peut causer de la somnolence ou des maux de tête
En plus des foules à l’aéroport et de tout le stress, voyager en haute altitude a des effets réels sur l’organisme. Bien que la pression barométrique soit ajustée pour prévenir le mal de l’air, vous pourriez vous sentir somnolent ou avoir mal à la tête.
«La pression diminuée de l’oxygène à bord équivaut à celle qu’on trouve sur terre entre 1800 et 2400 mètres d’altitude, soit à Mexico», nous dit le Dr Paulo Alves, directeur médical mondial pour les services de santé et de sécurité aérienne de la compagnie MedAire. «La pression de l’oxygène diminue en partie et entraîne une légère hypoxie (baisse d’oxygène) pouvant provoquer des céphalées chez les personnes plus fragiles.»
Une étude du Royaume-Uni a démontré que le taux d’oxygène des passagers diminue de 4%, ce qui peut avoir des conséquences chez les gens souffrant de problèmes cardiaques ou pulmonaires. Pour prévenir les maux de tête, buvez beaucoup d’eau et évitez l’alcool et la caféine.
Vos risques de périr lorsque vous prenez l’avion sont de un sur 4,7 millions. Souvenez-vous de ces quelques conseils chaque fois que vous montez à bord pour augmenter vos chances de survivre à un écrasement d’avion.
Des pieds qui enflent
Rester assis dans un espace confiné pendant des heures a des répercussions sur toute la circulation sanguine: les pieds et les chevilles peuvent enfler. On sait également que le risque d’un caillot sanguin thrombose veineuse profonde (TVP) augmente lorsque le sang circule moins bien, comme c’est le cas en avion. «Dans cette position assise, les veines des jambes sont comprimées et la circulation sanguine y est ralentie», précise le Dr Alves. Même si l’on vous conseille de vous lever et de marcher dans l’avion, attention à l’encombrement si trop de gens se décident en même temps, d’autant plus que cela devient un facteur de risque en cas de turbulences.
«Le voyageur moyen qui ne présente aucun facteur de risque devrait pratiquer souvent des mouvements simples des chevilles (rotations, flexions et extensions) dans son siège», conseille-t-il. Les facteurs de risque de TVP comprennent l’obésité, la grossesse et l’après-grossesse, la prise de contraceptifs oraux, le fait d’avoir plus de 40 ans ou de souffrir d’une maladie chronique. «Les gens à risque de TVP auraient intérêt à porter des bas de contention et, si leur risque est élevé, à prendre des anticoagulants», précise-t-il. Voyez votre médecin si vous présentez des facteurs de risque lors d’un voyage en avion.
Souvenez-vous de ne jamais faire ces choses dans un avion.
Se déshydrater en vol
L’air qu’on respire à bord de l’avion provient de l’extérieur et il est très sec à cette altitude. «Son taux d’humidité est inférieur à 10%», nous dit le Dr Quay Snyder, président-directeur général d’Aviation Medecine Advisory Service (AMAS).
L’Aerospace Medical Association conseille de se mettre des gouttes dans les yeux pour soulager la sécheresse oculaire. Pensez aussi à un vaporisateur nasal salin pour hydrater les voies nasales et prévenir les saignements de nez.
«La déshydratation peut entraîner une sensation de fatigue, surtout si elle s’accompagne d’une baisse de pression dans l’avion. Des maladies chroniques et des médicaments peuvent accentuer cette sensation.» Le meilleur moyen de prévenir la déshydratation est de boire beaucoup d’eau même avant l’embarquement. Achetez-vous une bouteille d’eau avant de monter à bord. (L’eau du robinet des toilettes n’est pas potable.) Une autre preuve que boire de l’eau est bon pour le corps et le cerveau.
Les changements de pression peuvent faire ballonner
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point les gens ont des flatulences à bord d’un avion. Des études ont démontré que les flatulences augmentaient dans les airs. L’Aerospace Medical Association affirme que les gaz produits par notre organisme peuvent augmenter de 25%. «La physique nous apprend que les gaz tendent à se dilater inversement à la pression, explique le Dr Alves. Dès lors, plus l’avion prend de l’altitude et plus la pression extérieure diminue, plus le gaz enfermé dans votre organisme va se dilater.»
Ceci inclut les gaz intestinaux qui provoquent des ballonnements et le besoin urgent de les expulser. Que faire? Les retenir n’est pas bon pour l’organisme. Aussi, si vous sentez trop de pression, laissez-vous aller… dans les toilettes, si possible. Assurez-vous également d’éviter ces aliments qui vous donnent des gaz et maux de ventre.
Les variations de pression d’air affectent les tympans
En plus d’augmenter vos gaz intestinaux, les variations dans la pression de l’air se feront probablement sentir dans vos oreilles. «Quand l’avion s’élève, les gaz se dilatent et forcent la membrane tympanique à bomber vers l’extérieur, ce qui provoque la sensation bien connue de pression dans les oreilles, souligne le Dr Alves. Cette sensation va continuer jusqu’à ce que l’air comprimé s’échappe dans le pharynx par la trompe d’Eustache, et ramène d’un coup les oreilles à la normale.»
Mâcher de la gomme est utile. Lors de la descente, c’est le contraire qui se produit. La pression augmente et l’oreille moyenne a besoin de plus d’air. «On comble ce besoin en avalant ou en bâillant, précise-t-il. Un autre moyen est d’expulser doucement l’air de vos poumons en vous bouchant le nez et la bouche pour que l’air passe par les trompes d’Eustache jusqu’à l’oreille moyenne et rétablisse l’équilibre des pressions.» Cette pression temporaire dans l’oreille n’a heureusement aucune conséquence durable.
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Le sens du goût se dissipe
La nourriture d’avion n’est peut-être pas aussi fade et insipide qu’on le pense. L’air sec qu’on respire à bord assèche les muqueuses de la bouche et du nez, ce qui peut affecter votre sens du goût. Une étude de la Lufthansa a révélé que la perception du sucré et du salé dans les aliments diminuait de 30% au cours d’une simulation de vol. Certaines recherches montrent également que la pression réduite de la cabine et le bruit de fond des moteurs de l’avion ont également un impact sur votre capacité à goûter pendant le vol.
Mais vous pouvez également réactiver vos papilles en buvant de l’eau. «Une bouche sèche peut réduire la sensibilité au goût, mais le goût est restauré avec l’hydratation», dit le Dr Snyder.
Les changements de pression peuvent provoquer des maux de dents
Bien que plus rares, ces variations peuvent affecter nos dents quand les gaz se retrouvent coincés dans les plombages ou les caries. «Un des ennuis avec les douleurs dentaires en avion est qu’à la différence des maux d’oreille ou de sinus, il n’y a pas grand-chose à faire pour les prévenir», explique le dentiste Thomas P. Connelly.
«En d’autres mots, mâcher de la gomme ou avaler sa salive ne fera rien pour atténuer la pression à l’intérieur de votre dent, ce qui rendra votre vol plutôt difficile.»
Vous pouvez prendre des antidouleurs comme le Tylenol pour calmer les symptômes. Même si vous avez seulement un petit mal de dents, consultez donc votre dentiste avant de faire un voyage en avion.
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La peau se déshydrate
L’assèchement de la peau est un autre effet de l’atmosphère à bord d’un avion. «La déshydratation peut rendre la peau sèche et les lèvres gercées, même si le vol est très court, dit le Dr Snyder. L’application d’une lotion hydratante avant le vol pourrait atténuer ces effets.» Mieux vaut utiliser une lotion qu’une brume hydratante vite absorbée dans l’air sec ambiant, précise l’experte en soins pour la peau Renée Rouleau.
Continuez à boire de l’eau pour bien hydrater tout votre organisme, et lavez-vous le visage en quittant l’avion. Renée Rouleau affirme qu’une exfoliation pourrait éliminer l’accumulation de cellules mortes dans la peau sèche ce qui, ironiquement, déclenche l’acné.
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Une mauvaise haleine peut apparaître
Quand votre bouche s’assèche en avion, le manque de salive stimule la prolifération des bactéries responsables de la mauvaise haleine. Si vous n’avez pas mangé et surtout si vous n’avez pas bu beaucoup d’eau, vous risquez d’avoir une deuxième «haleine du matin». Les boissons sucrées et la malbouffe n’aident pas non plus.
«La combinaison de sécheresse buccale et des heures sans brossage de dents lors d’un vol prolongé peut entraîner une mauvaise haleine», prévient le Dr Snyder. En prévention, apportez votre brosse à dents (certaines lignes aériennes en offrent) et hydratez-vous.
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Un long vol peut dérégler le rythme circadien
On parle ici du décalage horaire. «La sécrétion d’hormones, le sommeil, l’attention et la faim dépendent de notre horloge interne», explique le Dr Alves. Changer de fuseau horaire dérègle notre système et il nous faut du temps pour remettre nos pendules à l’heure. «Ça prend environ une journée pour absorber une heure de chaque fuseau horaire traversé. Ceci veut dire qu’après un vol transatlantique de 6 heures, nos horloges biologiques ont besoin de six jours pour se synchroniser à l’heure locale», ajoute-t-il. Alors, que faire si vous partez pour moins d’une semaine?
«Lors d’un voyage d’affaires express, mieux vaut ne pas s’ajuster à la nouvelle heure, car c’est impossible du point de vue physiologique, précise-t-il. Par contre, si l’on veut profiter au maximum d’un voyage touristique, ajustez-vous rapidement à l’heure locale en vous exposant à la lumière du jour et en pratiquant des activités de plein air.» Comme l’adaptation à une journée allongée est plus facile qu’à une journée raccourcie, c’est plus facile quand on voyage de l’est à l’ouest.
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Nul ne tombera malade
Même si les infections transmises par voies aériennes prolifèrent dans les lieux manquant d’humidité comme les avions, la crainte d’une contamination à bord paraît injustifiée en raison de la présence de filtres HEPA, précise le Dr Snyder. «Le grand avantage est que l’air est remplacé plus fréquemment dans l’avion que dans les bâtiments industriels, les écoles ou les maisons, explique-t-il. Ce taux d’échange élevé jumelé aux circuits de filtration et de circulation de l’air diminue le risque de transmission de microbes provenant des autres passagers ou de l’équipage, par rapport à tout autre environnement.»
À moins d’être assis à côté de quelqu’un qui tousse ou qui éternue dans votre direction, les risques de tomber malade sont faibles. Cependant, comme on sait que les bactéries se sont adaptées aux avions, lavez-vous fréquemment les mains et essayez de ne pas toucher vos yeux, vos oreilles, votre nez et votre bouche.
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Sources:
- Paulo M. Alves, MD, directeur médical mondial de la santé de l’aviation pour la société de services médicaux et de sécurité des voyages MedAire
- Quay Snyder, MD, MSPH, président et chef de la direction du service consultatif sur la médecine de l’aviation
- Aerospace Medical Association: « Conseils de santé pour les voyages en avion »
- International Journal of Gastronomy and Food Science: « Tasting in the air: A review«
- Pakistan Journal of Public Health: « Barodontalgie en vol chez les pilotes commerciaux et militaires d’origine pakistanaise »