Imaginez que vous appreniez à conduire en regardant comment font les gens à la télé ou en observant ce que font les gens à la télé ou en observant un conducteur depuis le siège du
passager, puis, après quelques mois de cet apprentissage passif, que vous vous lanciez sur l’autoroute pour le plus long voyage de votre vie. Ce serait de la folie, non ? eh bien, c’est ce
que font la plupart des gens avant de se marier, déplore le psychologue et thérapeute conjugal Guy Grenier. Pas étonnant qu’il y ait autant d’« accidents » : 38 pour 100 des mariages célébrés au Canada se soldent par un divorce. pourtant, assure ce spécialiste ontarien qui conseille des couples depuis plus de 20 ans, il suffirait d’un minimum de préparation et d’éducation pour sauver des milliers d’unions.
« En obligeant les élèves du secondaire à suivre un cours de relation de couple pendant deux ans, soutient le psychologue, on pourrait ramener le taux de divorce à 20 pour 100. » on réduirait ainsi non seulement le coût social des séparations (traumatismes et séquelles psychologiques pour les couples comme pour les enfants), mais également leur coût financier : les divorces représentent au Canada des milliards de dollars en frais juridiques et en transactions immobilières. Voici 10 vérités que devrait savoir toute personne déjà mariée ou qui songe à faire le grand saut :
1. Le partenaire idéal, ça n’existe pas.
Et même si c’était le cas, souligne paul Beckow, conseiller matrimonial depuis une vingtaine d’années, il ne suffit pas de trouver la bonne personne pour que tout marche comme sur des roulettes. les bonnes relations ne sont pas le fruit du hasard, mais du travail. Après la lune de miel, retroussez vos manches. « une relation est un laboratoire d’expérimentation et de développement », ajoute paul Beckow, qui cultive sa relation avec sa femme de-puis 35 ans.
2. Dans les relations, la parole est d’or, pas le silence.
La communication est au cœur d’une relation durable. selon le thérapeuteconjugal peter evans, la parole favorise les liens, l’empathie et l’intimité. « Mes parents avaient un rituel, se
souvient-il. lorsque mon père rentrait du travail, ma mère et lui s’asseyaient autour d’une tasse de thé et se racontaient leur journée. »
3. Prenez régulièrement le pouls de votre couple.
Que vous soyez marié depuis quelques semaines ou depuis des décennies, posez-vous tous les trois mois la question suivante : « Comment va notre couple ? » en traitant à la source problèmes et frustrations, on les règle avant que le mal ne soit fait. « Inscrivez la date au calendrier et prenez le temps de faire cet exercice, conseille Guy Grenier. et répondez courageusement à la question ! »
4. Mieux vaut être émotif que rationnel.
On croit souvent qu’il est préférable de s’en tenir aux faits et de garder ses émotions pour soi. mais les relations de couple sont par essence affectives, et non rationnelles. Parlez de vos sentiments, dites ce qui vous inquiète, ce que vous voulez, ce qui vous blesse, recommande Guy Grenier. Après seulement, vous pourrez en venir aux faits.
5. Vos sentiments n’appartiennent qu’à vous.
N’attendez pas que votre partenaire comble vos lacunes, réponde à tous vos besoins ou panse vos blessures. s’il n’y parvient pas, vous réagirez avec colère et déception. plutôt que de blâmer l’autre pour ce que vous éprouvez (« tu me mets en colère », « tu ne pourrais pas arriver à l’heure des fois »), il faut apprendre à gérer ses propres sentiments, dit paul Beckow. Ce n’est pas ce qui arrive qui pose problème, c’est ce qu’on en fait. Comme le suggère reva seth, au- teure de First Comes marriage (Ça commence par le mariage), il est bon d’avoir une vie à soi en dehors du couple. » par exemple, on peut jouer au bridge, faire de la randonnée, participer à un club de lecture ou cultiver des amitiés. « pourquoi faudrait-il que votre mari soit votre meilleur ami ? demande-t-elle. rien ne vous empêche d’avoir une meilleure amie et un mari. »
6. Ce n’est pas l’argent qui est en cause, mais ce que vous en pensez.
Selon les thérapeutes, l’argent est l’un des trois principaux sujets de dispute au sein du couple (les deux autres étant le sexe et le partage des tâches). On peut considérer l’argent sous différents angles : certains vivent au jour le jour, d’autres épargnent pour plus tard. « il n’y a pas de bonne ou de mauvaise attitude face à l’argent », précise Guy Grenier. Ce qu’il faut déterminer, c’est le seuil de tolérance de chacun. il suggère par exemple d’avoir trois comptes bancaires : un pour monsieur ; un pour madame ; un pour le couple. Comme le sexe, l’argent est fondé sur la confiance ; trahissez cette con-fiance, et le mariage prend l’eau.
7. Le sexe: une affaire de communication… et de plaisir.
Oubliez la dysfonction érectile ou l’absence d’orgasmes. le problème, c’est la libido. dans les couples qui travaillent, la perte de désir ou le décalage entre le désir de l’un et celui de l’autre sont fréquents. Après une longue jour- née, la préparation des repas et les devoirs des enfants, qui a encore de l’énergie pour faire l’amour ? Le remède ? Pensez plus souvent au sexe, parlez-en ouvertement. D’après les thérapeutes, les difficultés sexuelles se règlent souvent dans la cuisine,en parlant. « le sexe est bon pour la santé. Comme mécanisme d’adaptation et outil de gestion du stress, on ne fait pas mieux ; c’est le ciment des relations », résume dit Guy Grenier. Le mariage est un long voyage. De la discussion jaillit la lumière, dit le proverbe. Certes. Mais la vie à deux, ajoutent les spécialistes, devrait être aussi quelque chose d’amusant, d’intime, de simple. « n’oubliez jamais la notion de plaisir ! » insiste le thérapeute Peter Evans.