1. La pilule peut diminuer votre libido.
La pilule peut vous faire sentir plus à l’aise et mieux protégée pendant les rapports sexuels, mais elle peut également freiner votre libido. « La plupart des pilules disponibles au Canada contiennent des œstrogènes et de la progestine synthétique. Ce sont les mêmes œstrogènes (17 bêta éthinylestradiol) dans chaque pilule, mais la progestine change d’une pilule à l’autre », explique la Dre Melissa Mirosh, professeure adjointe au département d’obstétrique, de gynécologie et de sciences de la reproduction à l’University of Saskatchewan. Lorsque les femmes qui prennent la pilule se plaignent d’une libido atténuée, la progestine est probablement à blâmer. « Si la question de la libido est importante, on essaye d’autres pilules pour en trouver une qui n’affaiblit pas la libido, ou alors on se tourne vers une autre méthode contraceptive faible en hormones ou vers un dispositif intra-utérin. »
2. La pilule contenant de la drospirénone (DRSP) est sans danger.
Au début de 2013, les médias ont rapporté que Yaz et Yasmin – des pilules contraceptives contenant la progestine synthétique drospirénone (DRSP) – étaient associées à un risque plus élevé de caillots sanguins (thrombo-embolie veineuse, ou TEV) par rapport à d’autres contraceptifs oraux alors sur le marché. Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) et d’après plusieurs études en cours en Europe et en Amérique du Nord, les pilules contenant de la drospirénone ne sont pas plus à risque de TEV que d’autres formules.
Sur son site Internet, la SOGC écrit « que le risque de TEV chez les utilisatrices de COC (contraceptifs oraux combinés) est très faible pour la plupart des femmes, l’efficacité de cette forme de contraception l’emporte sur les risques. Pour mettre les choses en perspective, le risque de TEV pendant la grossesse et la période post-partum est beaucoup plus élevé qu’avec l’utilisation de COC. »
Une femme qui prend la pilule va augmenter son risque de TEV si elle fume ou si elle est obèse. Un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), ou un antécédent familial de caillots, contribuera également à un risque plus élevé de TEV chez les femmes, qu’elles prennent ou non la pilule. Il est important de parler à votre médecin de tous les facteurs de risque que vous pourriez avoir.
3. La quarantaine pourrait être le meilleur moment pour la prendre.
Les femmes victimes de symptômes de périménopause, tels que des saignements irréguliers et des bouffées de chaleur, pourraient trouver un certain soulagement à prendre la pilule. « Si vous ne fumez pas et que vous ne souffrez pas d’hypertension artérielle ni de diabète mal contrôlé, la pilule peut être prise jusqu’à la ménopause », affirme la Dre Mirosh. « Elle est souvent utile pour des saignements irréguliers durant la quarantaine, ainsi que pour les bouffées de chaleur. »
Avant que votre médecin ne vous prescrive la pilule pour des saignements utérins irréguliers ou excessifs, elle va vouloir écarter les causes plus graves telles que les fibromes, les polypes et l’hypothyroïdie, des conditions que la pilule ne peut pas corriger.
4. Les symptômes désagréables peuvent apparaître des années après que vous ayez commencé à prendre la pilule.
C’est un mythe de croire que les problèmes de contrôle des saignements ne se produisent que lorsqu’on commence à prendre la pilule. En réalité, cela peut surgir des années après votre routine de contraception orale parce que les hormones de votre corps changent avec l’âge. Il n’est pas rare pour une femme, qui n’a pas connu de problèmes liés à la pilule dans la vingtaine, de développer des difficultés dans la trentaine ou la quarantaine. « La pilule ne change pas, mais votre corps, oui », prévient la Dre Mirosh. « Votre corps n’est pas le même à 25, 35 ou 45 ans, et sa réaction à la pilule pourrait changer à mesure que le temps passe. » Si vous trouvez que la pilule que vous prenez depuis vos 20 ans ne réduit plus vos saignements chaque mois, parlez à votre médecin de changer pour une pilule différente.
5. L’OMS classe les pilules contraceptives parmi les cancérigènes humains
Le plomb, l’amiante et le tabac sont universellement reconnus comme des agents causant le cancer, mais saviez-vous que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) classe aussi la pilule contraceptive parmi les cancérigènes? Des études ont démontré que la pilule est associée à un risque accru de cancer du sein, du col utérin et du foie. « Il y a un lien entre l’utilisation à long terme de la pilule et le cancer du sein, mais le taux est faible et il n’a pas été confirmé que la pilule provoque forcément le cancer », rassure la Dre Mirosh. « Si vous prenez la pilule pendant 3 ans ou moins, il n’y a pas de risque élevé. Une fois que vous arrêtez de prendre la pilule après 10 ans, votre risque retourne à celui de la population générale. » Bien que la pilule ait été liée à une augmentation du risque de certains cancers, elle a également été associée à une réduction des risques de cancer de l’ovaire et de l’endomètre.
6. L’utilisation inattendue du vagin, à court terme.
Soucieuse que les vomissements d’une intoxication alimentaire ou de la grippe compromettent la protection de votre pilule? Votre vagin peut vous aider. « Si vous ne pouvez pas garder quoi que ce soit, deux pilules insérées dans le vagin chaque jour peuvent faire l’affaire », confirme la Dre Mirosh. Les pilules se dissolvent à l’intérieur du vagin et sont absorbées dans le sang, mais la clé est d’en utiliser deux plutôt qu’une, car l’absorption vaginale n’est pas aussi efficace que celle de l’appareil digestif. « Ça semble bien fonctionner et les études ont démontré qu’il n’y avait pas de taux élevé de grossesse », ajoute la Dre Mirosh. Pour maintenir la protection contraceptive, suivez votre horaire régulier. Si vous prenez normalement votre pilule le soir, insérez deux pilules par voie vaginale le soir, en les plaçant une longueur de doigt vers le haut.
Mais cette méthode est efficace seulement pour un usage à court terme. Une fois que votre estomac va mieux, prendre la pilule par voie orale – comme elle est conçue – reste toujours la meilleure option. À long terme, si vous avez de la difficulté à avaler des pilules, la Dre Mirosh recommande de discuter avec votre médecin des options de contraception non orales telles que le stérilet, le timbre ou l’anneau vaginal.