L’invasion du plastique
Un simple coup d’œil dans votre cuisine ou votre bureau devrait mettre en évidence l’abondance de plastique qui vous entoure: bouteilles d’eau, tasses jetables, pailles, sacs d’épicerie, emballages et contenants alimentaires, dosettes de café, ustensiles jetables et sacs à légumes. Ce sont tous des produits à usage unique, qui sont la source d’une inquiétude croissante pour l’environnement et la santé.
Vivre sans plastique n’est pas réaliste, mais les données suivantes pourraient vous inciter à réduire progressivement votre emploi de produits à usage unique et d’éliminer les pailles ainsi que d’adopter des bouteilles d’eau réutilisables et des sacs d’épicerie en toile.
La production de plastique explose
La popularité du plastique a débuté dans les années 1950, et n’a pas cessé de croître. Selon une étude publiée dans Science Advances de l’Association américaine sur l’avancement des sciences, 8,25 billions de kilos de plastique ont été produits dans le monde. Et il n’y a aucun signe de ralentissement, selon des scientifiques, qui prévoient que la production mondiale aura atteint 12 billions de kilos supplémentaires d’ici 2050. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le gouvernement fédéral prévoit interdire certains plastiques à usage unique d’ici la fin de l’année 2021.
Le plastique envahit les océans
«Toute forme de plastique existante va s’éterniser dans l’environnement. D’autre part, les ordures abandonnées négligemment dans la nature vont être poussées par le vent et les ruissèlements dans les égouts et finir dans les océans», explique la vétérinaire en chef de l’Aquarium de Mystic (Connecticut), Jennifer Flower. «Si un Nord-américain produit en moyenne 777 kg de déchets plastiques par année et le monde globalement plus de 320 millions de tonnes, c’est l’écosystème marin qui en subit le plus les conséquences. Cette consommation du plastique nuit directement à la vie marine incluant les poissons, qui sont une source alimentaire essentielle pour les humains. La société est trop préoccupée par son confort immédiat aux dépens de sa santé et de la vie marine.»
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Les innombrables jetables
Savez-vous qu’environ la moitié de la production annuelle de plastique (335 millions de tonnes métriques en 2016) servait à produire des produits à usage unique? Ceci comprend les sacs de plastique qui servent en moyenne pendant 15 minutes, les emballages, les bouteilles d’eau et les pailles. Savez-vous que les détergents liquides courants sont emballés dans du polyéthylène à haute densité, et que 68 % de ces contenants ne sont pas recyclés?
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Le bisphénol A (BPA) et les hormones
Le BPA est un produit chimique utilisé dans la production du plastique depuis les années 1960. Il s’infiltre souvent dans la nourriture par le biais des emballages, articles de cuisine et intérieur des cannettes et couvercles des pots. Des études ont démontré que le BPA affecte les récepteurs des estrogènes et provoque des pathologies du système endocrinien, dont l’infertilité masculine et féminine, la puberté précoce, les cancers du sein et de la prostate et le syndrome des ovaires polykystiques. Les produits sans BPA sont devenus populaires en conséquence.
Le BPA et l’obésité
Le BPA est un perturbateur qui est reconnu pour nuire au bon fonctionnement des glandes endocriniennes, en particulier les taux sériques des hormones qui équilibrent le métabolisme. Un nombre croissant de données corrobore son rôle dans l’obésité prénatale et adulte.
Le BPA est dangereux pour les enfants
Une étude récente révèle que la conservation d’aliments ou leur réchauffement aux micro-ondes dans des contenants en plastique pouvait être mauvais pour les enfants.
L’Académie américaine de pédiatrie a réclamé un suivi des conclusions d’une étude montrant que certains produits chimiques qui se retrouvent dans les colorants, les agents de conservation et les emballages présentent un danger pour les enfants. Ce rapport se réfère à un nombre croissant d’études qui ciblent l’effet de certains additifs alimentaires sur les hormones, la croissance et le développement, en plus du risque d’obésité infantile. Les plus nocifs sont les contenants en plastique et les cannettes qui contiennent du BPA. Les parents devraient éviter de réchauffer les aliments et boissons dans du plastique au micro-ondes, ou de mettre les plastiques au lave-vaisselle.
Le BPA perturbe les fonctions thyroïdiennes
Les hormones thyroïdiennes qui régulent l’énergie du corps sont également perturbées par le BPA. En novembre 2016, l’International Journal of Environmental Research and Public Health a confirmé l’impact du BPA sur les maladies thyroïdiennes auto-immunes (ex: la thyroïdite d’Hashimoto). Des tests ont révélé des taux de BPA qui dépassaient les limites de détection mesurables chez 52 % des participants qui présentaient un taux élevé d’anticorps antithyroïdiens. Ces niveaux toxiques de BPA avaient déclenché une réaction auto-immune et attaqué les tissus de la thyroïde.
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Le BPA peut entraîner des maladies congénitales et des fausses couches
Une nouvelle étude a démontré que le BPA pouvait nuire au système reproducteur féminin, et entraîner des lésions chromosomiques, des maladies congénitales et des fausses couches. Des chercheurs de l’Université d’État de Washington et de l’Université de Californie à Davis ont découvert que les guenons exposées à du BPA intra-utérin étaient plus sujettes à avoir des portées souffrant d’anomalies congénitales comme le syndrome de Down, ainsi que de faire une fausse couche.
Le BPA accroît la tension artérielle
Megan Casper, diététicienne propriétaire de Nourished Bite Nutrition de New York, affirme que boire dans une cannette comportant du BPA peut augmenter la pression sanguine. Des participants à une étude clinique ont bu le même liquide dans un verre et dans une canette. Deux heures plus tard, on a évalué leur taux de BPA urinaire et leur pression. Ceux qui avaient bu dans une cannette présentaient des taux de BPA urinaires plus élevés, et une pression artérielle systolique supérieure de 4,5 mm Hg en moyenne.
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Le BPA augmente le risque de diabète
Une étude de la Société américaine d’endocrinologie explique que l’exposition à des perturbateurs endocriniens (PE), tels que le BPA, peut augmenter le risque de diabète. Elle se base sur diverses recherches, dont une étude épidémiologique à long terme, qui démontre un lien entre les PE et le diabète de type 2.
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Le BPA irrite les intestins
Selon une étude récente, le BPA affecte les intestins en perturbant le métabolisme des acides aminés de la flore intestinale. La maladie du côlon irritable comprend la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn. L’exposition au BPA pourrait également accroître les taux de composés qui provoquent l’irritation du côlon.
Le BPA contribue aux maladies coronariennes
De nouvelles études suggèrent que le BPA pourrait être nocif pour le cœur et les artères en provoquant de l’arythmie (battements irréguliers) et de l’athérosclérose (formation de plaque sur les parois artérielles).
Les produits «sans BPA» sont trompeurs
L’élimination du BPA ne règle pas tous les problèmes. Une étude récente portant sur plus de 450 produits sans BPA dans un environnement normal (micro-ondes, lave-vaisselle et exposition au soleil) a révélé que plus de 95% d’entre eux émettaient des éléments chimiques (comme le BPA) qui mimaient les estrogènes. «On élimine le BPA, mais les produits qui le remplacent n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies, et pourraient avoir les mêmes effets, souligne Megan Casper. Le BPS, par exemple, qui est un substitut courant du BPA dans les bouteilles d’eau, n’est pas nommé sur l’étiquette, alors qu’il peut provoquer des réactions similaires au BPA.»
Pour vos lunchs ou pour conserver vos aliments, choisissez des contenants non toxiques d’acier inoxydable au couvercle en silicone. Le silicone est plus durable et résiste mieux aux températures que le plastique, en plus d’être moins nocif pour l’écologie marine. Il est inodore, difficile à tacher, hypoallergène et non bactérien. Il se met au lave-vaisselle comme au four.
Le BPA provoque des anomalies génitales
Des études sur des rongeurs ont souligné l’impact d’une exposition prénatale aux phtalates, un autre composant chimique du plastique, sur le développement normal du système reproducteur masculin. Les phtalates peuvent provoquer une cryptorchidie (testicules non descendus) et d’autres anomalies testiculaires. Ils peuvent également causer de l’hypospadias, une malformation de l’urètre qui sort sur la face inférieure du pénis. Et si vous êtes enceinte, gare aux plastiques!
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Le plastique et la chaleur sont incompatibles
Selon des experts médicaux de Harvard la nourriture, emballée dans du plastique ou un contenant plastifié, qui est mise au micro-ondes peut se contaminer au BPA et aux phtalates. L’effet est multiplicateur avec les aliments gras comme les viandes et les fromages. «Le plastique chauffé lessive 55 fois plus rapidement les produits chimiques. Ainsi, le micro-ondes, le lave-vaisselle ou le rangement d’un aliment chaud dans un contenant en plastique sont tous susceptibles d’accroître la libération d’éléments chimiques», précise Megan Casper.
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L’eau en bouteille est remplie de microplastiques
Les grands morceaux de plastique se décomposent en microplastiques. Une étude récente a analysé 259 bouteilles d’eau de 11 marques différentes et vendues dans neuf pays: 93% d’entre elles étaient contaminées aux microplastiques dans une proportion de 10,4 particules par litre d’eau. C’est le double de l’eau du robinet; 65% de ces particules étaient composées de fragments de plastique, incluant les bouchons. Optez pour des bouteilles en acier inoxydable réutilisables sans éléments de plastique.
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Les phtalates pourraient retarder le développement du cerveau
Une étude de The Journal of Neuroscience a mis en évidence que les phtalates pouvaient endommager le cerveau des rats. Les chercheurs ont noté que les rattes enceintes nourries d’aliments infiltrés de phtalates donnaient naissance à des petits présentant des carences en neurones et en synapses dans le cortex préfrontal médian, qui gère les fonctions cognitives comme la mémoire, la prise de décisions, la détection d’erreurs, le règlement de conflits et l’adaptabilité cognitive.
Lien entre le plastique et la maladie d’Alzheimer
«Le plastique facilite la formation de protéines cérébrales toxiques en lien avec le développement de la maladie d’Alzheimer», explique la Dre Jennie Ann Freiman, auteure de The SEEDS Plan, un livre sur la maladie d’Alzheimer de sa mère. «Le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer contient de nombreux dépôts de plastique. Quiconque subit des pertes de repères ou de mémoire devrait s’en préoccuper.»
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Les sandales tendance toxiques
Vous portez des chaussures en plastique à la mode? Cela pourrait vous causer des problèmes de santé à long terme, selon l’étude intitulée Chemicals Up Close de la Société suédoise pour la conservation de la nature. Elle a découvert des concentrations inquiétantes de produits chimiques comme des phtalates dans les tongs et les sandales de plastique. Même si vous ne craignez pas l’impact des produits chimiques sur votre peau, pensez à l’impact environnemental qu’ils produiront lorsque vous voudrez vous en débarrasser.
Les rayures du plastique déclenchent le lessivage
Les parcelles de plastique des contenants alimentaires se retrouvent dans votre nourriture par un processus appelé lessivage, qui s’amplifie lorsque le plastique est rayé. Jetez donc tous vos contenants de plastique usagés. Pour éviter ce transfert toxique, mangez moins d’aliments en conserve et privilégiez ceux qui sont frais ou congelés. Évitez également les bouteilles et les contenants avec du polycarbonate (souvent identifié par le numéro 7 ou les lettres PC) et des phtalates (3 ou PVC).
Le danger est partout
Dans leur 4e rapport national sur l’exposition humaine aux produits chimiques dans l’environnement, les chercheurs du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) ont trouvé des traces de BPC dans l’urine de presque tous les 2 517 participants à l’étude. Ceci démontre l’ampleur de l’exposition de la population nord-américaine à ce produit chimique. «La découverte d’une quantité mesurable de BPA dans l’urine ne signifie pas nécessairement qu’il s’agisse de niveaux dangereux pour la santé.» Une recherche plus poussée serait nécessaire pour corroborer cette hypothèse.
Le plastique gâche l’harmonie
«La paix, la détente et la santé vont de pair avec la beauté de nos littoraux», explique Brian Yurasits, directeur du développement du Projet TerraMar, qui renseigne la population sur la santé des océans. Des chercheurs de l’Université de l’État du Michigan démontrent l’effet positif sur l’équilibre psychologique de la vie à proximité de l’eau. «Les gens se rendent sur les plages et près des cours d’eau en réponse à leur attrait fondamental pour la mer. L’invasion du plastique dans ces lieux naturels pourrait les priver du sentiment fondamental d’évasion qu’ils leur procurent.»
Les codes de recyclage
Que signifient les chiffres indiqués au bas des produits de plastique? Selon Recyc-Québec, les numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 7 peuvent être déposés dans le bac de récupération. Le code 6 est le seul produit potentiellement toxique, soit le polystyrène, qui doit être recyclé dans des lieux spécifiques en raison de ses composés chimiques susceptibles d’endommager le système endocrinien (phtalates, styrènes et bisphénols).
Les plastiques non recyclables
Saviez-vous que les sacs, pailles et tasses à café en plastique n’étaient pas recyclables? Le National Geographic s’est penché sur ce problème. L’extérieur de la tasse est en papier, et l’intérieur est recouvert d’une fine couche de plastique qui prévient les brûlures et conserve la chaleur du café.
Pour la recycler, il faudrait séparer ces deux matériaux de façon manuelle, ou avec une machine, ce qui est à la fois long et coûteux. Suivez aussi ces 10 conseils pour vivre écolo.
La poussière de plastique dans chaque repas
Selon une étude de l’Université Heriot-Watt, on pourrait avaler plus de cent microparticules de plastique à chaque repas, peu importe l’état de propreté des lieux. Elles proviendraient des tissus d’ameublement et synthétiques dans la maison, et se mélangeraient à la poussière avant d’aboutir dans l’assiette. Selon les scientifiques, une personne normale avalerait chaque année jusqu’à 68 000 fibres de plastique potentiellement dangereuses dans ses repas.
Le plastique est là pour rester
Selon une étude du journal Science Advances, 8,3 milliards de tonnes métriques de plastique ont été produites dans le monde, et 6,3 milliards de celles-ci se sont transformés en déchets qui s’accumulent dans les dépotoirs et polluent l’air, la terre et les océans. Si rien n’est fait, il y aura 12 milliards de tonnes métriques de plastique non recyclé d’ici 2050.
Les bouteilles d’eau non recyclées
Les bouteilles d’eau sont faites de polyéthylène téréphtalate totalement recyclable. Cependant, au Québec, il n’y aurait que 44% de celles-ci qui soient recyclées, sur le milliard de bouteilles de plastique en jeu, et qu’environ 550 millions de bouteilles finissent dans les sites d’enfouissement, selon Recyc-Québec.
Les statistiques courantes précisent qu’un million de bouteilles de plastique sont vendues chaque minute dans le monde, et que ce chiffre pourrait croître de 20% d’ici 2021. Dès lors, renoncez aux bouteilles de plastique et choisissez plutôt une bouteille réutilisable en acier inoxydable, tout comme son couvercle.
Le plastique menace les océans
En 1975, une étude de l’Académie nationale des sciences des É.-U. estimait que chaque année, l’équivalent de 0,1% de la production globale de plastique finissait dans les océans. En 2015, une équipe de chercheurs a évalué la proportion de déchets de plastique produits par les nations qui bordent les océans. Le résultat de la recherche, publié dans Science, les estime entre 4 et 12 millions de tonnes métriques en 2010 seulement. Elle prédit le doublement de cette quantité annuelle d’ici dix ans.
Les Grands Lacs baignent dans le plastique
Selon l’Agence de protection de l’environnement des É.-U. (EPA), les cinq Grands Lacs représentent 21% de la réserve mondiale en eau potable. «Environ 10 millions de kilos de plastique atteignent chaque année les Grands Lacs», précise Jaclyn Wegner, directrice des initiatives environnementales de l’Aquarium John G. Shedd à Chicago. «Les Grands Lacs sont essentiels à la survie des hommes et des animaux. Ils représentent un réservoir précieux d’eau potable accessible qui garantit leur avenir.»
Les microplastiques endommagent la vie marine
«On retrouve dans les Grands Lacs du plastique sous forme de macroplastiques visibles – bouteilles et sacs – et de taille microscopique, explique Jaclyn Wegner. Les microplastiques peuvent provenir de microfibres de tissus synthétiques, de microbilles de produits de beauté ou d’autres sources, et être facilement ingérées par les animaux, les oiseaux et les poissons.»
Lorsqu’ils flottent à la surface de l’eau ou se cachent dans le sable, ils sont facilement confondus avec de la nourriture par les oiseaux aquatiques, les tortues et les mammifères marins, souligne la Dre Flower. C’est une menace sérieuse pour les habitats marins, la vie sauvage et l’équilibre des écosystèmes.
Les animaux marins souffrent
Il y a près de 700 espèces d’animaux marins affectées par les débris de plastique. «Nous pouvons tous diminuer notre emploi du plastique pour éviter de mettre en péril ces animaux aquatiques – poissons, oiseaux et plancton», dit Jaclyn Wegner. L’Aquarium Shedd où elle travaille a supervisé des équipes de nettoyage des plages dans ses Journées d’action pour les Grands Lacs. Il a ainsi soutenu l’intervention d’organismes écologiques visant la réduction de l’utilisation de pailles à usage unique et non recyclables auprès des individus et des entreprises. « Notre meilleur témoignage de prise de conscience du problème est de prévenir la pollution des habitats marins par les pailles et les microfibres.»
Les animaux ne sont pas les seuls affectés: un décès sur 6 serait lié à la pollution.
Les pailles au cœur du problème
Des compagnies comme Starbucks se mobilisent. L’entreprise a décrété la fin de son utilisation de pailles en plastique d’ici 2020. Mais selon Jaclyn Wegner, les pailles sont parmi les 10 déchets les plus abondants sur les rives des Grands Lacs.
En 2016, des volontaires ont ramassé 725 kilos de déchets dont la presque totalité était en plastique. Et le dommage ne se limite pas aux Grands Lacs. Des bénévoles d’International Coastal Cleanup ont ramassé plus d’un demi-million de pailles et de bâtonnets. Si vous ne pouvez vous en passer, essayez au moins ceux qui sont faits en acier inoxydable réutilisable.
Le danger des filets de plastique
Selon Greenpeace, les cordes et filets de plastique ont affecté toutes les espèces de tortues de mer, 54% des mammifères marins et 56% des oiseaux aquatiques, en plus de provoquer l’ingestion de débris (fragments et microplastiques). On estime que 58% des phoques, otaries, baleines, dauphins, pieuvres et lamantins sont touchés.
Les oiseaux de mer avalent le plastique
Les experts en biologie marine estiment que plus de 99% de tous les oiseaux de mer auront ingéré du plastique d’ici 2050. Le taux, établi à 5% en 1960, a atteint 80 % en 2010. Les plus grands dangers sont l’occlusion du canal digestif ou le remplissage de l’estomac de l’oiseau de plastique qui peuvent entraîner malnutrition, famine et décès.
Les composants chimiques et la vie marine
«Une conséquence supplémentaire à l’ingestion du plastique fait que les composants chimiques et les toxines peuvent alors envahir les organismes marins», précise Jaclyn Wegner. Des études démontrent qu’en consommant des microplastiques, les animaux font pénétrer les polluants plastiques et les additifs dans leurs tissus, causant ainsi des dommages biologiques.
Plus de plastique que de poissons
Des scientifiques environnementaux prévoient que d’ici 2050, le plastique surpassera en quantité le poisson dans les océans. Ceci pourrait avoir de sérieuses répercussions sur les réserves alimentaires mondiales, ainsi que sur la santé face à la quantité de plastique dans la chaîne alimentaire.
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Les emballages plastiques
Une étude a démontré que 32% des 78 millions de tonnes d’emballage plastique produites annuellement aboutissaient dans les océans. Pour en saisir l’ampleur, cela équivaut à vider un camion de déchets de plastique à la minute dans la mer. Les chercheurs prévoient un équivalent de deux camions/minute en 2030, et quatre en 2050.
Le plastique biodégradable qui ne se dégrade pas
Une étude de l’Université d’État du Michigan démontre que les solutions prétendant provoquer la dégradation du polyéthylène des sacs de plastique, ou du polyéthylène téréphtalate des bouteilles, n’ont dans les faits aucun effet dans les dépotoirs ou les sites de compostage. «Il n’y avait aucune différence entre les plastiques traités et les autres», rapporte Rafael Auras, coauteur de l’étude.
Le problème est en profondeur
Le plastique à usage unique a atteint les fonds océaniques, selon une étude récente. Un sac de plastique a été découvert à 10 988 mètres de profondeur. Le plastique peut demeurer sur place pendant des millénaires et affecter d’autant les délicats écosystèmes.
Les récifs coralliens menacés
Les fabuleux récifs coralliens convoités par les plongeurs sont un écosystème qui abrite 25 % de la vie marine. Ils sont également le moyen de subsistance de plus de 275 millions d’humains. Les récifs déjà menacés par les changements climatiques font face au nouveau péril plastique.
Un article publié dans Science fait part d’une étude portant sur 159 récifs coralliens de l’Asie-Pacifique dans laquelle les chercheurs ont évalué à 11,1 milliards la quantité de morceaux de plastique pris dans la barrière de corail. Cette présence prive les coraux d’oxygène et de lumière, qui leur sont essentiels pour rejeter les toxines, et favorise l’infestation par des bactéries et des virus.
Les oisillons albatros de Laysan agonisent
«L’albatros de Laysan est particulièrement menacé par la pollution du plastique», remarque Sarah Callan, directrice adjointe du programme de sauvegarde animale de l’Aquarium de Mystic. «Environ 400 000 couples de ces oiseaux se reproduisent dans les îles Midway à 2 000 km de la civilisation. On a trouvé du plastique dans les estomacs de près de 90% des oisillons. Ce plastique est la cause de malnutrition chez bon nombre d’entre eux qui atteignent rarement l’âge adulte.
Les piles de déchets flottants
Les débris flottant dans le Pacifique se regroupent notamment dans ce qui est appelé le «vortex de déchets du Pacifique Nord», soit la plus importante des cinq zones de débris flottant dans les océans du monde. Elle se situe entre Hawaii et la Californie, et occupe une zone dépassant 1,5 million de kilomètres carrés, soit presque la superficie du Québec. Au moment de l’étude, il y avait plus de 1,8 milliard de morceaux de plastique totalisant un poids estimé à 80 000 tonnes.
L’interdiction des sacs de plastique
Pour contrer le déversement à la minute de 2 millions de sacs de plastique à usage unique dans le monde, de nombreux villes et pays ont décidé de les interdire ou de les taxer. La capitale américaine de Washington a été l’une des premières à prélever une taxe servant à financer le nettoyage de la rivière Anacostia. La ville de San Francisco a noté une baisse de leur emploi de 72% après leur interdiction. Le Kenya les a également bannis en 2017 comme l’Australie en 2011, tout comme la Chine.
Le plastique émet du méthane
Une étude publiée dans la revue scientifique PLOS One révèle que les plastiques courants émettent du méthane à effet de serre (le composant principal du gaz naturel) et de l’éthylène (un hydrocarbure) lorsqu’ils sont exposés au soleil. Les chercheurs s’inquiètent de la quantité de plastique produite et des gaz à effet de serre qu’elle provoque à long terme et de leur impact sur les changements climatiques.
Les microplastiques de l’océan dépassent les étoiles
La prochaine fois que vous regarderez dans le ciel étoilé, pensez à cette statistique. On compte jusqu’à 51 billions de déchets de particules de microplastiques dans la mer, soit 500 fois plus que le nombre d’étoiles de notre galaxie.
L’impact des produits de beauté
Il existe des produits aussi polluants pour l’environnement que ceux de plastique à usage unique. Ainsi, il se jette plus de 80 milliards de bouteilles de shampooing et de conditionneur en plastique chaque année dans le monde. On voit d’ailleurs de plus en plus d’emballages écologiques pour cette raison. À ce tableau plutôt sombre dépeignant la situation environnementale actuelle s’ajoute une piste de solution comme le travail remarquable de l’organisme à but non lucratif, Ocean Cleanup.
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