5 trucs pour une saison des Fêtes heureuse
Pendant des années, la période des Fêtes n’était synonyme que de déception pour l’écrivaine Rona Maynard. Voici comment elle a réussi à en faire un moment plus heureux.
J’ai grandi dans une famille qui a toujours été fière de faire une tonne de préparatifs pour la période des Fêtes; mais chez nous, la joie n’était jamais au rendez-vous bien longtemps. Chaque année, mon père nous emmenait à la recherche du sapin idéal, et il passait ensuite des heures à le tailler à la perfection avec les sécateurs. Mais par la suite, il commençait à tituber et à proférer des jurons. Dans notre famille, son habitude de boire faisait autant partie des festivités que la dinde et les lumières scintillantes. Grâce à cette obsession de l’arbre de Noël, il a réussi à nous faire oublier le secret de son alcoolisme. Mais la populaire chanson d’Andy Williams, It’s the Most Wonderful Time of the Year, ne réussissait qu’à me faire mourir d’envie. Pourquoi le temps de Noël était-il si merveilleux pour tout le monde, tandis que pour moi, il n’était synonyme que de déception?
Même dans les meilleures familles, il survient une année où la vie ne se compare pas aux souvenirs d’enfance. Vous pourrez vous ennuyer de quelqu’un, pleurer un proche ou faire du mauvais sang autour de la table de Noël. L’appel aux réjouissances vous semblera alors une lourde obligation. Au Noël suivant le décès de mon père, j’avais oublié que les Fêtes ne concernaient pas uniquement que moi. Mais la seule pensée de l’arbre de Noël me rappelait tellement de mauvais souvenirs, que j’avais décidé de ne pas en avoir à la maison, malgré la peine que mon fils Ben en éprouvait.
J’ai découvert depuis ce temps que, même lors des plus tristes mois de décembre, il y a toujours un motif de festoyer: une carte faite à la main par mon fils, une randonnée en raquettes avec mon mari lors des premières neiges, la visite d’un copain disparu qui est de passage en ville. Prendre le temps de savourer ces moments procure du réconfort et de la joie. Voici ce que j’ai appris en imitant les personnes qui savent illuminer ces moments sombres.
Concentrez-vous sur ce que vous avez et non sur ce que vous désirez
Je n’ai jamais oublié la lecture d’un essai écrit par une survivante de l’holocauste et publié dans le New York Times il y a plusieurs années. Judith Mandel Novack était dans un camp de concentration au moment où elle a fêté sa dernière Hanoukka avec ses sœurs. Les trois adolescentes avaient improvisé une menora avec une demi pomme de terre, de la margarine et des filaments de laine provenant d’une couverture. Puis, elles avaient chanté de tout leur cœur. «En regardant se consumer notre petite bougie, nous nous étions élevées au-dessus de notre misère», écrivait Mandel Novack. Chaque fois que je repense à cette Hanoukka, mon cœur se remplit de joie.
Recherchez la simplicité
Une amie divorcée, Donna, pleurait la mort de son père lorsqu’elle a réalisé qu’il n’y avait pas de quoi faire un drame pour un sapin artificiel. Ce dernier n’avait jamais passé le test avec son père, mais ses enfants seraient aussi heureux avec une imitation. Une fois les décorations maison installées, les lumières ont brûlé. Donna les a remplacées et par deux fois, elles ont brûlé. Pendant qu’ils contemplaient leur arbre bien «paisible», Donna et ses enfants ont décidé que c’est de cette façon qu’ils l’aimaient. Et c’est ainsi qu’une nouvelle tradition familiale est née.
C’est acceptable de dire non; mais faites-le gentiment
J’ai connu une femme appelée Betsy qui avait l’habitude de passer Noël avec une sœur dominatrice et culpabilisante. Par entente mutuelle, les deux sœurs ne se voyaient pas 364 jours par an. Enfin, Betsy a pris son courage à deux mains pour refuser l’invitation de sa sœur. Autour du café avec ses amies, elle répétait ce qu’elle allait dire à sa sœur: «Tu me fais sentir tellement bonne à rien que je suis malade à la seule pensée de passer un autre Noël avec toi.» Juste au moment où j’allais féliciter Betsy, la dame la plus âgée du groupe proposa un autre moyen de dire les choses: «Dis-lui simplement que tu as d’autres plans.» Se tenir debout par soi-même n’a jamais fait de mal à personne.
Défaites-vous des illusions de l’enfance
Dans sa biographie tragi-comique Who killed Mom?, l’écrivain de Vancouver Steve Burgess explore le besoin primal et perpétuel de passer la période des Fêtes à la maison familiale. Lorsque ses parents qu’il aimait profondément se sont mis à vieillir lentement, il a dû abandonner l’illusion qu’ils seraient toujours là pour allumer les bougies dans le sapin. Et il a réalisé que les Fêtes de Noël consistent à profiter le plus possible de ceux qui vous aiment. Il écrit, «nous pouvons profiter du moment présent et des suivants uniquement quand ils passent. Vous ne lirez jamais ce souhait sur une carte de vœux livrée par un renne. Mais si vous cherchez un motif personnel de passer un très joyeux Noël, c’est le meilleur que je puisse vous proposer.»
Soyez juste, même lorsque c’est blessant
Mon amie Margaret avait trois enfants de moins de quatre ans lorsqu’elle s’est séparée de leur père. Pour le bien-être des enfants, les deux ex-conjoints avaient convenu d’alterner les fêtes de Noël avec les enfants. Lorsqu’ils allaient chez leur père, Margaret organisait les Fêtes à l’avance. La date n’avait jamais eu d’importance jusqu’en 1999, année de la célébration du millénaire. Margaret aurait voulu faire le passage en 2000 avec ses enfants, mais ce n’était pas à son tour de les avoir. «J’étais presque désemparée,» se souvient-elle. Au lieu de négocier une exception à une entente qui avait toujours bien fonctionné, elle a décidé de fêter à sa façon le passage au nouveau millénaire. Avec son partenaire, elle a élaboré un menu mémorable avec homard et foie gras, un menu auquel les enfants n’auraient pas eu droit. Ce n’était pas ce qu’elle avait en tête, mais ce repas fut un pur délice.