Quelques erreurs communes en santé
Nul n’est parfait -nous trichons tous de temps à autre -, mais ce qu’il faut garder en tête, c’est que nos petits écarts s’additionnent et, au bout du compte, ils peuvent devenir de sérieux problèmes de santé. Best Health a rencontré la docteure Lori Coman-Wood de la Clinique Medcan à Toronto pour se faire expliquer quelles sont les erreurs qu’elle voit le plus souvent dans sa pratique clinique, et comment éviter les faux pas.
1. Oublier de prendre ses médicaments
C’est l’erreur classique, sans doute la plus courante. Trop de gens interrompent leur médication lorsqu’ils se sentent mieux : cela peut être nocif. Citons le cas des antibiotiques : ne pas terminer une prescription pourrait mener au développement d’une bactérie résistante.
De même pour l’hypertension. Pourtant, la stricte observance de son traitement médicamenteux et le suivi médical régulier sont essentiels au contrôle de cette maladie chronique fréquente, mais parmi les moins diagnostiquées. Malgré tout, plusieurs négligent de prendre leurs médicaments parce qu’ils se sentent mieux. Et si plusieurs mois s’écoulent avant de revoir son médecin, la pression du patient peut augmenter, le mettant à risque d’une crise cardiaque ou d’une attaque d’apoplexie. Bien que votre condition s’améliore grâce aux médicaments, ne tenez pas pour acquis que vos problèmes de santé en sont pour autant résolus. Consultez sans faute votre professionnel de la santé avant de faire des changements importants à votre traitement.
2. Reporter son bilan de santé annuel
Contrairement à la croyance populaire, les hommes ne seraient pas les plus prédisposés à retarder la visite chez le médecin! Bien des femmes feront passer en priorité leurs responsabilités familiales et professionnelles, négligeant leur propre santé et reportant d’autant leur rendez-vous médical. Elles prennent ainsi des risques, ignorant même des problèmes aussi importants que des bosses aux seins ou des douleurs à la poitrine. Parce que les femmes ont généralement des douleurs à la poitrine moins graves, quoique davantage de nausées, sans doute peuvent-elles minimiser leurs symptômes: cela expliquerait qu’elles bénéficient d’un moins bon suivi cardiaque que les hommes. Il n’en demeure pas moins que les maladies de cœur sont la deuxième cause de mortalité tant chez les femmes que chez les hommes au Canada. Le dépistage précoce est encore la meilleure garantie d’une vie en santé.
Détrompez-vous si vous croyez que tous les employeurs désapprouvent une absence au travail aux fins de visites chez le médecin. En vérité, plusieurs font de la santé une priorité et acquiescent au temps pris pour un bilan complet. Tentez de synchroniser les différents rendez-vous ou, comme le recommande la docteure Corman-Wood, obtenez d’avance les prescriptions d’examen afin que les résultats de tests soient disponibles au moment de votre rencontre avec votre médecin de famille. Tout le monde y gagnera.
3. Ne laissez pas la peur vous paralyser
Par crainte d’en parler au médecin, trop de gens s’inquiètent en silence. Surtout quand il s’agit de problèmes mentaux ou de nature sexuelle, plusieurs sont mal à l’aise. Mais il est préférable de les mentionner, et ainsi obtenir un traitement efficace, plutôt que de souffrir seul, conseille Dr Coman-Wood : songez que si vous vous sentez embarrassé, le docteur lui ne l’est pas. S’il est trop difficile d’en parler à voix haute, préparez une liste et remettez-la au médecin afin qu’il ou elle puisse d’emblée aborder ces sujets avec vous.
4. Ne pas prioriser la prévention
Avez-vous ce malheureux penchant de vous préoccuper de notre santé uniquement quand un problème surgit? Pourtant, il est nettement préférable de prévenir la maladie que d’y réagir. Faire de la prévention, cela implique avoir une approche globale de sa santé bien avant de développer une maladie. Et assurez-vous de ne pas limiter votre démarche à une ou deux comportements préventifs : autrement dit, n’ignorez pas toutes ces autres habitudes de vie moins saines. En effet, faire de l’exercice régulièrement tout en ayant, par exemple, une alimentation riche en sel pourra à long terme aboutir à des problèmes plus difficiles à traiter.
5. Agir sur la base d’informations médicales non confirmées
Beaucoup de gens font appel aux amis ou s’en remettre à internet pour se renseigner sur les questions de santé. Bien sûr, on y trouve des explications utiles, mais cela devient un problème lorsque l’on dépend de sources d’informations non confirmées pour porter son propre diagnostiquer, ou pire, pour tenter un traitement non démontré qui pourrait s’avérer dangereux. Gardez à l’esprit qu’un produit disponible sur internet peut provenir de pays ne partageant pas les standards manufacturiers canadiens, et peut causer plus de tord que de bien.
Si vous avez des soucis, vous devriez vous en remettre à votre médecin et à ses années d’expérience clinique. Il est essentiel de pouvoir s’appuyer sur des études factuelles reconnues, tel que le recommande le protocole. Si vous êtes à la recherche de plus d’informations, Dr Coman-Wood suggère les sites internet des grandes écoles de médecine dont le Johns Hopkins Health Alerts, celui des Harvard Health Publications, ou celui de la Cleveland Clinic. Des rapports d’études factuelles publiés dans des revues médicales sont également disponibles dans les bibliothèques publiques ou celles des hôpitaux.