5 mythes et réalités sur la vitamine D
La vitamine D est présentée comme la solution miracle pour traiter toutes les affections, de la cardiopathie au cancer. Mais est-ce aussi véridique qu’on le prétend? Voici certains faits à propos de cette vitamine, de la quantité dont vous avez besoin et de ce qu’elle peut vous apporter.
Par les temps qui courent, il est avisé de se demander si la vitamine D remplace bien la pomme pour se tenir loin des médecins; il semble toujours y avoir une histoire qui vante les bienfaits de la vitamine D pour la santé. Mais est-elle vraiment aussi efficace qu’on le prétend? En fait, qu’est-ce que la vitamine D et n’en consomme-t-on pas suffisamment dans le lait ou en jardinant en manches courtes? Départageons la fiction de la réalité avec l’aide de Reinhold Vieth, un éminent spécialiste sur la vitamine D et directeur du Laboratoire sur les os et les minéraux à l’Hôpital Mont-Sinaï de Toronto.
Mythe: les essais cliniques ont démontré que la vitamine D prévient le cancer
Réalité: les recherches récentes ne montrent aucun lien entre une carence en vitamine D et le développement de maladies comme l’obésité, la cardiopathie, la sclérose en plaques et certaines formes de cancer et de dépression. «En fait, aucun essai clinique contre placebo ne permet d’établir une relation entre la vitamine D et des maladies autres que l’ostéoporose, explique M. Vieth.» Cela signifie que les preuves actuelles sur la vitamine D et la prévention de la maladie ont un fondement épidémiologique: c’est-à-dire le lien qui existe entre les taux de maladie observé dans la population et les témoignages de personnes qui disent consommer de la vitamine D. Ce n’est pas la preuve concluante dont les experts et les gouvernements aiment se prévaloir pour établir des recommandations de prévention sanitaire. «Cela explique pourquoi il n’y a aucune certitude sur la quantité de vitamine D à consommer pour améliorer sa santé, poursuit M. Vieth. Nous ne le savons tout simplement pas.»
Mythe: l’organisme produit la quantité de vitamine D dont il a besoin.
Réalité: la vitamine D de notre organisme provient de l’exposition au soleil. La peau produit la vitamine D en réponse aux rayons ultraviolets B. C’est pourquoi, dans les régions nordiques où la lumière solaire est limitée particulièrement en hiver, plusieurs personnes ont un bas niveau de vitamine D. Les personnes à peau foncée ont une plus grande déficience en vitamine D parce qu’elles ont besoin d’une plus longue exposition au soleil pour produire la même quantité que les personnes à peau claire.
On recommande un supplément de vitamine D lorsqu’il n’y a pas assez d’exposition au soleil, pour les adultes de plus de 50 ans et pour les personnes dont le régime n’en contient pas suffisamment.
Mythe: vous n’avez pas besoin d’un supplément si vous passez beaucoup de temps à l’extérieur.
Réalité: si vous travaillez dehors à l’année longue, vous n’avez pas besoin de supplément, précise M. Vieth. Mais comme il n’est pas évident que la majorité d’entre nous reçoit sa juste part d’exposition aux rayons ultraviolets B, il est préférable de vérifier auprès de son médecin s’il faut un supplément de vitamine D.
Mythe: on ne peut pas savoir quelle quantité de vitamine D est nécessaire
Réalité: c’est la quantité de vitamine D que contient le sang qui détermine s’il faut prendre un supplément; votre médecin peut prescrire une analyse sanguine afin de déterminer ces niveaux. Mais plusieurs régimes de santé provinciaux ne remboursent pas les frais de cette analyse, sauf dans certains cas comme le diagnostic de l’ostéoporose.
Mais le fait de connaître votre taux de vitamine D permettra-t-il de combattre la maladie? On peut affirmer avec certitude que, pour éviter les fractures et diminuer le risque d’ostéoporose, il faut 75 nanomoles de vitamine D par litre de sang (nmol/L), explique M. Vieth. En moyenne, le sang d’un Canadien à la peau claire contient de 60 à 65 nmol/L. Et si vous consommez régulièrement 1000 UI de vitamine D, vous pouvez augmenter en moyenne votre taux sanguin de 25 nmol/L, poursuit-il. Il faut cependant plusieurs mois pour amener les taux à un niveau acceptable dans votre organisme.
Mythe: vous ne devriez pas dépasser la dose quotidienne de 200 UI de supplément de vitamine D
Réalité: les nouvelles références en apport de vitamine D, établies par l’Institut américain des académies nationales de médecine, un organisme non gouvernemental, ont été publiées le 30 novembre dernier. On s’attendait à ce que les responsables de la santé au Canada et aux États-Unis augmentent à 400 UI la dose quotidienne recommandée pour les personnes de 50 à 71 ans. Or, les nouvelles directives de l’Institut recommandent un apport quotidien en vitamine D de 600 UI pour les moins de 70 ans et de 800 UI pour les personnes plus âgées. Il est aussi intéressant de savoir que l’institut déclare que la plupart des Nord-américains consomment suffisamment de vitamine D.
Par ailleurs, d’autres organismes recommandent déjà des quantités plus élevées. Ainsi, Ostéoporose Canada recommande une dose quotidienne de 400 à 1000 UI pour les moins de 50 et de 800 à 2000 UI pour les plus âgés. La Société canadienne du cancer recommande aux adultes une dose quotidienne de 1000 UI au cours de l’automne et de l’hiver ou à l’année longue pour les personnes âgées qui ont une peau foncée, qui ne vont pas souvent dehors et se couvrent avec des vêtements protecteurs. Pour savoir quelle quantité il vous faut, la meilleure chose à faire est de demander conseil à votre médecin. Le mois prochain, découvrez la bonne façon de prendre des suppléments de vitamine D.