Ne pas parler que de la maladie
À l’annonce du diagnostic, nos proches s’imaginent que parler de ce que l’on éprouve ou de ce qu’a dit le médecin est le seul sujet qui nous intéresse. Diya Dadlani, travailleuse sociale et animatrice au Gilda’s Club Greater Toronto, une association pour les personnes qui vivent avec le cancer (patients et entourage), fait plutôt cette recommandation : «Traitez l’être cher comme vous l’auriez fait avant le cancer. C’est nouveau et il faut en parler franchement, mais l’amitié ne doit pas changer pour autant.» Dans la mesure du possible, continuez à faire ce que vous faisiez avec votre ami avant sa maladie ; il ya d’autres sujets de conversation que les analyses du sang et les scanners. Il faut tenir compte de ce que ressent la personne malade. Si vous n’êtes pas sûr qu’elle soit à l’aise avec certains sujets, posez-lui la question.
N’essayez pas de voir le bon côté des choses
« Tu pourras enfin écrire ton roman ! » « C’est le meilleur cancer ! » « Il faut voir ça comme des vacances ! » D’instinct et dans toute situation, l’être humain cherche à se montrer optimiste. Or, c’est faire peu de cas de la peine et de la peur que génère un tel diagnostic. Devant une amie bouleversée à l’idée de perdre ses cheveux, n’essayez pas d’enjoliver la réalité.
Évitez les étiquettes comme « courageux » et « source d’inspiration ».
C’est le genre de compliment à éviter, même si on a tendance à croire le contraire. En effet, qui ne voudrait pas être considéré comme courageux ou source d’inspiration ? Sauf que cela exige d’être fort en tout temps, même quand on n’en a pas envie. Aussi, évitez ces métaphores de guerre si courantes. Parler de « lutte » pour décrire une manière d’affronter le cancer rend implicitement la personne responsable de sa « victoire » ou de sa « défaite » contre la maladie. Si l’imagerie associée au « combat » ou l’emploi de termes comme « survivant » la réconfortent, tenez-en compte. Mais ne lui mettez ces étiquettes que si elle se les attribue elle-même.
Soyez précis et faites preuve d’initiative
Dans la tourmente, il peut se révéler difficile de déléguer des tâches. « Le malade a parfois du mal à prendre du recul », dit Mme Dadlani. Il faut être attentif. Identifiez les besoins et proposez votre aide pour certaines tâches ; faites des suggestions, comme l’accompagner à un rendez-vous, aller chercher ses médicaments, lui préparer et lui livrer des repas tous les deux ou trois jours. Plutôt que de dire « Je peux t’aider, si tu veux », soyez plus précis : « Qu’est-ce que je peux faire pour toi cette semaine ? »
Comment parler à vos proches quand vous êtes malade ?
Ce qu’il faut dire
Définissez clairement les sujets qui vous mettent à l’aise et ceux que vous préférez éviter. Si l’on vous pousse à parler d’une chose que vous désirez taire, il faut le dire gentiment, mais fermement : «Je préférerais changer de sujet.»
Comment le dire
Toujours répondre aux mêmes questions finit par être lassant. Pour éviter de vous répéter, désignez un porte-parole qui tiendra la famille et les amis informés ; ou faites-le au travers d’un blogue, par courriel ou par des mises à jour sur Facebook.
Quand le dire
Parfois vous n’avez pas envie de parler de votre maladie. Vous avez besoin de temps pour digérer les résultats d’analyses, ou vous ne voulez tout simplement pas y penser. Vos proches ne peuvent pas lire dans vos pensées. Si ce n’est pas le bon moment d’en discuter, dites-le.