1. Le syndrome du cou texto
Lorsque vous écrivez un texto, votre tête est-elle penchée vers l’avant ? Vos épaules s’arrondissent-elles ? Si vous répondez oui à ces deux questions, vous pourriez être sujette au syndrome du cou texto. Selon la Dre Ayla Azad, chiropraticienne à Ajax (Ontario) et vice-présidente de l’Association chiropratique de l’Ontario, la mauvaise posture qu’on adopte en textant est en cause : « Votre tête est un poids lourd à porter. Quand elle penche vers l’avant, vous mettez une forte pression sur la base du cou et le haut des épaules. »
En 2014, une étude du groupe Surgical Technology International a confirmé l’expérience clinique du Dre Azad. Les recherches notaient que le fait de baisser la tête sur son téléphone cellulaire pouvait engendrer une pression sur la colonne vertébrale équivalente à 27 kg. La tête d’un être humain pèse environ 5 kg. Votre colonne vertébrale est conçue pour porter un tel poids quand votre posture est parfaite. Mais si vous penchez la tête vers l’avant, vous accentuerez le poids et la tension, avec pour résultat la douleur.
L’effet cumulatif d’une mauvaise posture peut avoir de graves répercussions sur votre santé. « La plupart des gens se plaignent d’un mal de cou, de tension dans les épaules, de douleur dans le haut du dos et de maux de tête. Et s’il y a de la pression sur vos nerfs, vous pourriez aussi ressentir des engourdissements et des picotements dans les bras et les mains », ajoute la Dre Azad.
Comment éviter cela ? Voici quelques conseils de prévention : « Prenez conscience de votre posture », conseille la Dre Azad. Gardez vos oreilles à l’aplomb de vos épaules et vos épaules vers l’arrière. « Au lieu de pencher la tête, amenez votre cellulaire à la hauteur de vos yeux », précise-t-elle. « Relevez vos coudes. Si votre chaise a des appuie-bras, utilisez-les et gardez la tête droite. » Vous pouvez trouver curieux de tenir votre téléphone à la hauteur de votre visage, mais vous allez ainsi vous épargner de douloureux problèmes de cou et de colonne.
Il importe également de s’imposer des limites dans la durée d’utilisation. « Un mouvement répétitif, en plus d’une mauvaise posture, peut engendrer une pression considérable sur vos articulations, vos muscles, vos ligaments et vos nerfs », conclut la Dre Azad.
2. Les risques au volant
Les conducteurs automobiles ne saisissent pas toujours que texter ou utiliser leur téléphone intelligent lorsqu’ils sont au volant met tout simplement leur vie et celle des autres en danger. Selon un rapport de 2010 du Virginia Tech Transportation Institute, les conducteurs qui textent au volant augmentent leur risque d’accident de 23 %. Ce n’est pas la seule statistique inquiétante : « Le National Safety Council américain affirme que 27 %, soit plus du quart des accidents d’automobile, sont liés à l’utilisation du cellulaire », selon le Dr Stephen Hawrylyshyn, médecin de famille à Toronto.
Comment éviter cela : Attendez d’être en arrêt complet dans un lieu de stationnement pour texter ou donner des coups de fil. Gardez votre téléphone hors de votre portée pour résister à la tentation de consulter vos messages pendant que vous conduisez. Si ce n’est pas assez, le Dr Hawrylyshyn vous suggère d’essayer l’application One Tap phone app. « Elle bloque votre ligne tant que vous êtes au volant, en se connectant à votre capteur GPS », précise-t-il.
3. Tension à répétition
Si vous envoyez beaucoup de textos tous les jours, vous pourriez avoir des problèmes récurrents avec vos doigts, vos poignets, vos coudes ou votre cou. Vous pourriez aussi prendre une mauvaise posture avec le dos voûté et les avant-bras tendus, posture qui met de la pression sur les articulations, les muscles et les ligaments du haut du corps. « La répétition du mouvement et la durée que vous passez sur ces appareils sont la cause du problème, nous dit la Dre Azad. Nous diagnostiquons maintenant un grand nombre de foulures et d’entorses chez les jeunes. »
Comment éviter cela : « Gardez vos épaules vers l’arrière et vos coudes appuyés et accordez-vous des pauses. Si vous regardez vers le bas, arrêtez et faites des étirements de cou. Regardez en l’air à plusieurs reprises, déplacez-vous et mettez des limites [sur votre temps de texto et de visionnement de vidéos sur le cellulaire] », conseille la Dre Azad. Pensez aussi à utiliser l’option de saisie vocale pour dicter vos messages.
4. Problèmes de sommeil
En 2008, une étude supervisée par l’Institut suédois Karolinska, et l’université Wayne State aux États-Unis, a révélé que l’utilisation du téléphone cellulaire avant de se mettre au lit empêchait d’avoir une bonne nuit de sommeil. Leur recherche a soulevé l’hypothèse que les radiations émises par ces téléphones provoquaient de l’insomnie et compliquaient l’accès aux premiers stades du sommeil profond.
Les radiations ne sont pas le seul problème. Selon l’American Chemical Society, les téléphones intelligents émettent une lumière bleue qui envoie au cerveau le message que c’est le moment de se réveiller. Si vous textez sous les couvertures, vous pourriez être en train de dérégler votre horloge biologique (votre rythme circadien), provoquant des épisodes d’insomnie. Rappelons qu’on a établi des liens entre les problèmes de sommeil et l’obésité, la dépression et les pathologies cardiaques.
Comment éviter cela : Mettez-vous à l’abri de la tentation en bannissant votre cellulaire de votre chambre à coucher. Si vous avez absolument besoin de votre téléphone intelligent à votre chevet, le Dr Hawrylyshyn recommande de fermer l’écran au moins une heure avant de vous mettre au lit et d’ajouter sur votre appareil un filtre pour la lumière bleue. Ces filtres ont pour effet d’atténuer l’intensité de la luminosité de l’appareil. « J’en fais moi-même usage et ai noté une amélioration tangible de la qualité de mon sommeil. »
5. Fatigue oculaire
D’après l’American Optometric Association (AOA), l’usage prolongé d’un téléphone intelligent peut causer de l’inconfort oculaire – vision brouillée, maux de tête, fatigue visuelle, sécheresse des yeux – et des douleurs dans le cou et les épaules. Ces symptômes sont souvent classifiés comme étant de la fatigue visuelle numérique. Une distance de visionnement inappropriée, un éclairage déficient ou des reflets de l’écran de l’appareil peuvent être la cause de ces problèmes oculaires.
Comment éviter cela : « Tentez de réduire votre temps d’utilisation et faites des pauses », conseille le Dr Hawrylyshyn. L’American Optometric Association recommande aussi de contrôler la luminosité et les reflets de l’écran de l’appareil, en plus d’adopter une bonne posture et de garder une distance de visionnement appropriée.