Qu’est-ce qu’une infection des voies urinaires (IVU)?
Une infection des voies urinaires (IVU) survient lorsque des bactéries exogènes (extérieures à l’organisme) envahissent les voies urinaires, affectant les reins, la vessie ou l’urètre. Elle n’épargne personne, mais touche surtout les femmes qui présentent souvent des mictions douloureuses entre autres symptômes, rapporte la Clinique de Cleveland. (Voici ce qu’il faut savoir sur les infections urinaires.) Elle se traite couramment et rapidement avec des antibiotiques, selon la Dre Tami Prince, obstétricienne et gynécologue, propriétaire du Women’s Health and Wellness Center en Géorgie. Les astuces suivantes permettent toutefois de se protéger, de prévenir et de diminuer le risque de récurrence d’une IVU.
Uriner immédiatement après un rapport sexuel
Un des principaux moyens pour prévenir les IVU consiste à uriner immédiatement après un rapport sexuel, afin d’évacuer toute bactérie susceptible d’envahir l’urètre. Il faut aussi vous essuyer de l’avant vers l’arrière. Il est essentiel de vous soulager dès que l’envie se présente, même sans rapport sexuel, pour prévenir les IVU, souligne la Dre Sherry Ross, obstétricienne et gynécologue, spécialiste en santé des femmes à Santa Monica (Californie). «Une des règles d’or est de vider sa vessie toutes les deux ou trois heures, ou dès que le besoin se fait sentir», précise la Dre Ross, auteure de She-ology. Le fait de se retenir peut provoquer l’accumulation de bactéries, ce qu’il faut éviter.
Et toujours s’essuyer de l’avant vers l’arrière, le contraire pouvant entraîner la dispersion des bactéries, et augmenter votre vulnérabilité aux IVU. Paradoxalement, une envie répétée d’uriner est également un symptôme d’IVU, qui devrait être connu de tous.
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Pas de bain après un rapport sexuel
Les produits chimiques dans les sels et gels de bain peuvent irriter l’urètre et le rendre plus vulnérable aux infections. Il faut également éviter les vaporisateurs féminins contenant des produits chimiques agressifs ou parfumés, le papier hygiénique odorant et les produits d’hygiène féminine parfumés, douches vaginales et déodorants. Ils peuvent affecter le pH vaginal et favoriser les bactéries nocives, souligne la Dre Ross.
Bien s’hydrater
L’eau contribue à éliminer les bactéries. Aussi, une bonne hydratation est essentielle en présence d’une IVU, précise la Dre Ross. Elle favorise aussi le bon fonctionnement des reins et de la vessie. Les opinions divergent cependant sur la quantité quotidienne à absorber. La norme de huit verres peut varier selon les cas. Boire de l’eau est également bénéfique à ceux et celles qui présentent des IVU récurrentes, selon une étude publiée dans JAMA Internal Medecine. Lors de cette étude qui a duré un an, les femmes qui ont bu tous les jours 1,5 litre d’eau supplémentaire (6 verres de 250ml) ont eu moitié moins d’infections urinaires que celles qui se sont contentées de la quantité normale. Toutefois, trop boire n’est pas mieux: sachez reconnaître les signes que vous buvez trop d’eau.
Boire du jus de canneberge
Le jus de canneberge est l’un des remèdes maison les plus populaires pour prévenir les infections urinaires. Selon la Dre Ross, sa prise en comprimé ou en jus ne peut faire de mal, même si les recherches sont peu concluantes. Une étude du Journal of Nutrition confirme que le jus de canneberge peut diminuer le risque d’IVU de jusqu’à 26%. Il s’agit probablement de l’effet de l’ingrédient actif de cette baie, qui prévient l’adhésion des bactéries aux parois de la vessie, explique la Dre Prince. Mais la quantité de cet ingrédient dans le jus ou les pilules est souvent trop infime pour faire un impact significatif. Elle souligne que selon certaines études, la canneberge serait plus bénéfique pour les femmes qui ont des IVU récurrentes, plutôt qu’occasionnelles. La Dre Prince en garantit même l’effet: les infections ont cessé, dans son cas, après trois infections urinaires consécutives, quand elle s’est mise à prendre des pilules de canneberge.
Prendre un supplément de vitamine C
Prendre beaucoup de vitamine C liquide ou en comprimés est un autre moyen de prévenir la prolifération bactérienne, car elle maintient le niveau d’acidité dans l’urine, explique la Dre Ross. Il ne faut cependant pas en abuser, avertit la Dre Prince. Les National Institutes of Health recommandent aux femmes de plus de 19 ans d’en prendre au moins 75mg par jour. Votre médecin pourra vous indiquer la dose qui vous convient. La vitamine C se trouve aussi dans ce que vous mangez. Voici des aliments qui contiennent plus de vitamines C qu’une orange.
S’assurer d’une bonne hygiène intime
Votre propreté et celle de votre partenaire sont essentielles. La Dre Ross déconseille tout excès de salive, de spermicide ou de lubrifiant. Assurez-vous que tout ce qui touche vos parties génitales durant un rapport sexuel soit propre.
Enlever tout vêtement humide
Tout environnement chaud et humide constitue un terrain fertile pour les bactéries nocives. Retirez sans attendre des maillots de bain mouillés ou des vêtements d’entraînement imbibés de sueur. En cas d’infections urinaires fréquentes, ne portez que des sous-vêtements amples en coton; ils sont plus respirants que les autres matériaux, et accumulent moins de sueur et de bactéries, selon la Dre Ross. Ôter des vêtements mouillés diminue également le risque de vaginite et d’infection à levure ou bactérienne, ajoute la Dre Prince.
Éviter tout produit invasif
Les femmes sujettes aux IVU devraient éviter les diaphragmes, les éponges vaginales, les coupes menstruelles et les jouets sexuels. «Ces corps étrangers peuvent déséquilibrer le pH vaginal, et attirer les bactéries importunes», dit la Dre Ross. On peut employer des remèdes maison pour d’autres problèmes de santé.
Quand faut-il communiquer avec son médecin?
Les remèdes maison peuvent ne pas être suffisants, précise la Dre Stephanie J. Kielb, professeure d’urologie, d’éducation médicale et d’obstétrique de la Feinberg School of Medecine de l’Université Northwestern de Chicago. «Si vous souffrez d’infections urinaires récurrentes, consultez votre médecin pour identifier la cause.» Une culture et une analyse d’urine permettent de cibler la bactérie visée. On peut recourir aux antibiotiques, mais les estrogènes vaginaux, chez les femmes ménopausées, peuvent diminuer le risque d’IVU récurrente. «Les bactéries se modifient avec la diminution des niveaux d’estrogènes après la ménopause, et un supplément d’estrogènes vaginaux peut permettre de rétablir cet équilibre et de réduire le risque d’IVU. »
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