Il est probable que nos «bonnes» vieilles habitudes contribuent à propager le virus à la vitesse de l’éclair, à prolonger vos symptômes lorsque vous avez un rhume. La gorge vous pique et votre nez coule comme le Niagara? Voici cinq «remèdes» à proscrire absolument:
1. NON. Mettre la main devant la bouche quand on éternue.
Oubliez la politesse: les doigts souillés contamineront ensuite tout ce qu’ils touchent!
Certes, la toux et l’éternuement envoient dans l’air de petites gouttes gorgées de virus que votre entourage risque d’inhaler, convient le virologue Chris Burrell. Mais ces nuages toxiques se déposent et sèchent rapidement sur le sol.
Au contraire, le virus du rhume survit beaucoup plus longtemps dans le mucus expectoré au creux de la paume. Ainsi, il est moins risqué de rester assis une journée au chevet d’un malade que de lui rendre brièvement visite en touchant les objets qui l’entourent. Responsables de la plupart des rhumes, les rhinovirus peuvent survivre jusqu’à trois heures sur la peau et les objets environnants tels que téléphones ou claviers d’ordinateur. Les mains constituent donc leurs principaux vecteurs de propagation.
OUI. La solution
• Eternuez et toussez dans votre coude ou dans un mouchoir que vous jetterez sans tarder.
• Si vous toussez ou éternuez dans vos mains, lavez-les immédiatement. Par précaution, appliquez cette mesure d’hygiène préventive plusieurs fois par jour pendant tout l’hiver.
• Frottez-vous les yeux avec les jointures de vos doigts plutôt que la pulpe des premières phalanges, souvent plus contaminée. Mieux encore: évitez de vous toucher le visage sans vous être d’abord lavé les mains.
2. NON. Rester au chaud.
Les rhumes et la grippe sont de grands classiques de l’hiver. Parce qu’il fait froid? Pas vraiment. Les courageux volontaires d’une étude menée à Salisbury, en Angleterre, ont inhalé une généreuse dose de rhinovirus. Certains se sont ensuite emmitouflés, tandis que les autres restaient dehors, les pieds plongés dans une bassine d’eau glacée. Le taux d’infection a été sensiblement le même dans les deux groupes…
Si les rhumes sont plus fréquents l’hiver, c’est tout simplement parce que nous restons enfermés dans un air contaminé. L’été, les enfants jouent au soleil, ils se touchent moins et se transmettent moins de microbes. L’hiver, ils s’entassent dans des salles de classe et troquent allègrement leurs virus!
Les recherches montrent également que les systèmes de chauffage sans conduits d’évacuation vers l’extérieur ainsi que les moisissures qui se développent dans des pièces mal ventilées peuvent exacerber les problèmes respiratoires.
OUI. La solution
• Entrouvrez vos fenêtres. Les courants d’air frais chasseront les microbes.
• Baissez le thermostat. L’air surchauffé dessèche les muqueuses nasales, oculaires et buccales, qui constituent notre premier rempart contre les virus.
• Chassez les moisissures; elles favorisent les maladies respiratoires.
3. NON. Courir chez le médecin.
Se faire prescrire un antibiotique aux premiers symptômes d’un rhume? Une erreur, hélas, trop courante.
A la longue, les microbes deviennent plus résistants aux antibiotiques. Et, surtout, ces médicaments ne peuvent rien contre le rhume, car ce sont les bactéries qu’ils détruisent, non les virus. Enfin, ils tuent au passage des bactéries «amies» indispensables au bon fonctionnement du système immunitaire.
Le médecin n’est pas toujours à fuir, pourtant, mais pas pour les raisons que l’on croit: une étude publiée l’an dernier conclut que l’empathie qu’il manifeste envers le malade accélère la guérison plus efficacement que les médicaments.
Même si votre mucus reste épais et jaunâtre au bout d’une semaine, n’en concluez pas forcément que vous souffrez d’une infection nécessitant une visite à la pharmacie. C’est simplement que votre organisme se débarrasse de cellules mortes.
OUI. La solution
• Le repos, les décongestionnants nasaux ainsi que l’acétaminophène, l’ibuprofène ou l’aspirine (déconseillée pour les enfants) constituent les meilleures armes contre le rhume.
• Cela fait une semaine que vous souffrez, et vous soupçonnez qu’une infection s’est logée dans vos bronches, vos sinus ou votre oreille moyenne? Dans ce cas, consultez un médecin.
• Si vous devez prendre des antibiotiques, associez-les à des probiotiques; ils stimuleront les bactéries bénéfiques pour vos intestins et vous aideront à combattre la prochaine vague virale.
4. NON. Appliquer le dicton: jeûne en cas de rhume; mange en cas de fièvre.
C’est ce que disaient nos grands-parents… Ils avaient tout faux! L’organisme a besoin de nutriments pour se défendre.
Quand vous êtes malade, dorlotez-vous. Dormez à volonté; mangez normalement. Une alimentation saine améliore le fonctionnement de l’organisme et renforce le système immunitaire. Avec la fièvre et les expectorations, le corps perd beaucoup de liquides. Si vous avez le rhume, réhydratez-vous souvent.
Bref, ce n’est pas le moment de jeûner!
OUI. La solution
• Mangez normalement et buvez beaucoup d’eau.
• Consommez en abondance légumes et fruits frais de saison. La nature est bien faite: toute l’année, elle nous fournit les nutriments dont notre corps a le plus besoin.
• Privilégiez des aliments riches en antioxydants tels que le bêtacarotène et les vitamines C et E. Fruits et légumes en regorgent…
5. NON. Serrer les dents…
Les rayons des pharmacies regorgent de médicaments conçus pour nous aider à tenir le coup jusqu’au soir. Mais cette obstination est-elle bien raisonnable?
Directrice de l’information chez un grand fabricant de vitamines et de suppléments alimentaires, Pam Stone souligne que la plupart des médicaments contre la grippe ou le rhume vendus sans ordonnance suppriment les symptômes sans guérir la maladie. Vous croyez reprendre le dessus, mais votre système immunitaire tourne à plein régime et s’épuise.
«Ces produits font parfois plus de tort que de bien», conclut Pam Stone.
D’innombrables recherches confirment par ailleurs que le stress et le manque de sommeil dérèglent le système immunitaire. Vous persistez à vous rendre au bureau ou à l’école malgré votre rhume? Vous risquez non seulement de contaminer tout le monde, mais aussi de retarder votre guérison.
OUI. La solution
• Si possible, restez chez vous les trois premiers jours. C’est à ce moment-là que vous êtes le plus contagieux.
• Sans vous exténuer, continuez de bouger: l’activité physique stimule le système immunitaire.
• Prenez soin de vous: pas d’alcool; pas de tabac; une alimentation saine; beaucoup de repos… Quand on est malade, toute agression supplémentaire met le système immunitaire à rude épreuve.
Les cinq règles d’or contre le rhume
• Lavez-vous souvent les mains.
• Couvrez-vous la bouche et le nez quand vous éternuez ou toussez.
• Ne vous touchez pas le visage ni la bouche sans vous être lavé les mains.
• Faites-vous vacciner contre la grippe.
• Prenez congé si vous êtes malade, et tenez-vous loin des gens qui toussent ou qui éternuent.