Des signes à reconnaître
Qu’ils prennent de la drogue ou pas, la vie des ados est souvent pleine de drames. Pour identifier un problème de drogue, il faut donc être attentif à des changements soudains ou visibles dans le comportement de votre adolescent. Fiez-vous à votre instinct. Si quelque chose vous inquiète, parlez-en à votre partenaire, à un enseignant ou à un entraîneur de confiance – ou à toute autre personne s’occupant de votre enfant. Deux têtes valent toujours mieux qu’une, et partager vos inquiétudes renforcera votre confiance et votre capacité à établir un plan efficace pour aider votre ado.
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Presqu’un ado sur 3 touché
Même si les niveaux de consommation stagnent, L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (EQSJS) montre qu’environ 27 % des élèves ont déjà consommé de la drogue au cours de leur vie. Mais si c’est votre adolescent qui a un problème, le taux dans votre maison grimpe à 100 pour cent, et il est donc possible que vous deviez agir très rapidement pour prévenir une tragédie.
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Votre ado semble plus somnolent ou excité que d’habitude
Plus que celle des adultes, la vie des adolescents est marquée de hauts et de bas émotionnels. Mais si vous voyez qu’il s’endort à table ou fait de longues siestes après l’école, il est peu probable que ce soit parce qu’il s’est couché trop tard la veille. Inversement, si votre ado n’arrive pas à se détendre après une longue journée ou s’il est nerveux sans raison apparente, vous pouvez soupçonner un problème de drogue. Voici ce que vous pouvez faire. S’il éprouve une fatigue excessive, une grande agitation ou les deux, utilisez ce prétexte pour l’amener consulter un médecin.
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Votre enfant devient irritable et cesse de vous parler
Bien sûr, la sensibilité à fleur de peau et les longs silences sont communs chez les adolescents, mais si votre enfant cesse complètement de vous parler, vous devriez peut-être vous inquiéter. Si votre ado devient grognon et refuse de communiquer, la meilleure approche consiste à lui offrir une présence constante et sereine qui, sans l’étouffer, laissera une porte ouverte à la communication. Que la drogue soit en cause ou non, on ne peut tolérer aucune forme d’agression, verbale ou physique – mais en même temps, on ne veut pas non plus couper tout dialogue. Vous pourriez dire quelque chose comme: «Je sais que tu ne veux pas me parler en ce moment, mais sache que je suis toujours là pour toi et que je peux t’obtenir toute l’aide dont tu as besoin.»
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Votre ado change d’amis
Les amis exercent une influence considérable sur le comportement des adolescents, d’où l’importance du groupe qu’il se choisit. Vous et votre famille influencez également le comportement de votre adolescent, qu’il l’admette ou non. Si votre enfant choisit des amis qui consomment de la drogue ou de l’alcool, n’y allez pas trop fort, mais n’hésitez pas à lui signaler que certains d’entre eux exercent une mauvaise influence. Si vous êtes vraiment inquiet, interdisez à votre adolescent de voir ces personnes, mais attendez-vous à ce qu’il se rebelle et tente d’échapper à votre surveillance. Autrement dit, si votre enfant fréquente des consommateurs de drogue, il risque d’en consommer lui aussi. Envisagez d’obtenir l’aide préventive d’un professionnel spécialisé dans l’adolescence.
Votre ado dépense plus d’argent que d’habitude
Attention à l’argent consacré à des dépenses que vous ne comprenez pas. Que vous fournissiez une allocation ou que votre adolescent ait un emploi, les dépenses inexpliquées devraient soulever des questions : combien dépenses-tu en fin de semaine? Avec qui es-tu allé au cinéma? Si vous remarquez que votre ado a souvent beaucoup d’argent liquide en sa possession, demandez-vous s’il ne prend pas de la drogue ou du moins s’il se passe quelque chose d’inhabituel. Le temps est venu d’exiger des réponses avant de permettre à votre enfant de continuer à travailler, de sortir les fins de semaine ou d’avoir des amis.
Ses notes sont en chute
Si les notes de votre ado chutent, ou s’il ou elle a soudainement des problèmes de comportement, pensez à la drogue. Collaborez avec le conseiller de l’école qui vous appelle et assurez-vous que tous les membres du personnel de l’établissement qui observent un problème puissent vous en faire part. Profitez de tout le réseau d’enseignants, d’administrateurs, d’entraîneurs et du personnel de soutien ; ils devraient travailler ensemble pour votre adolescent. Le personnel de l’école a souvent les meilleurs contacts pour aider votre adolescent, et peut lui imposer des consultations obligatoires, ce qui peut au moins vous soulager d’une partie de votre fardeau.
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Les habitudes alimentaires de votre enfant changent
Si votre adolescent perd soudain tout intérêt pour la nourriture, ou s’il perd ou prend beaucoup de poids rapidement, là encore, suspectez la toxicomanie. L’utilisation de stimulants comme la cocaïne ou les amphétamines entraîne une perte de poids. Certains adolescents utilisent même ces drogues dans le but de se faire maigrir. Sachez reconnaitre ces signes de troubles alimentaires chez l’enfant. Si votre adolescent est devenu léthargique et replié sur lui-même au point de prendre du poids, prenez cela comme prétexte pour l’amener chez un pédiatre et informez immédiatement celui-ci de vos préoccupations. Les pédiatres seront souvent en mesure d’orienter votre adolescent vers des services traitant la toxicomanie et pourront le motiver bien mieux que vous à suivre un traitement.
Votre ado perd tout intérêt pour des activités qui le passionnaient
Votre ado a parfaitement le droit d’essayer de nouvelles activités et de se fixer de nouveaux objectifs, mais tout changement soudain d’intérêt ou toute perte d’intérêt pourrait signaler un problème de drogue. On sait que la marijuana, surtout prise en grande quantité, cause de la fatigue, de l’apathie et un manque général de motivation à faire quoi que ce soit. Si votre enfant perd tout intérêt ou qu’il est incapable de faire ses devoirs, de participer aux activités sportives, de club ou de groupe, vous devriez agir. Bien que la marijuana et les drogues similaires entraînent très rarement de décès par surdose, elles freinent l’adolescent et l’empêchent de réaliser son plein potentiel scolaire et d’acquérir les compétences sociales qu’un adulte se doit de posséder.
L’apathie est aussi l’un des signes potentiels de dépression infantile.
La santé physique de votre enfant se détériore
Ne vous laissez pas berner par les excuses de votre adolescent: s’il a les yeux injectés de sang, les pupilles dilatées ou des croûtes sur le corps, pensez à une éventuelle toxicomanie. Le nez qui saigne ou coule fréquemment, une lésion autour de la bouche, sur les lèvres ou aux mains, peuvent indiquer un usage de cocaïne ou de méthamphétamine fumable. Si votre ado couvre certaines parties de son corps, comme les bras, c’est peut-être qu’il veut éviter de se faire repérer. Comme pour les autres signes facilement observables de la consommation de drogues, il suffit de lui faire part de votre inquiétude et de lui demander de se faire examiner par un pédiatre ou un médecin que vous aurez mis au courant. Faites confiance à ce professionnel pour vous aider à trouver un thérapeute et pour convaincre votre ado d’aller le ou la rencontrer.
Votre ado a de la drogue ou un attirail pour en consommer
Si vous trouvez des pilules, des pipes, des seringues ou des substances inconnues dans le sac de votre adolescent, faites votre petite enquête. Si vous êtes inquiet, n’hésitez pas à fouiner dans sa chambre ou dans ses affaires, à parler à ses amis ou à ses professeurs. C’est un conseil difficile à suivre, car la plupart d’entre nous tiennent à respecter la vie privée de nos enfants à mesure qu’ils grandissent. Mais en présence d’un problème de drogue, permettre à votre adolescent d’établir des frontières qu’il ne vous est pas permis de franchir reviendrait à courir au désastre.
Votre ado pourrait vous demander de l’aide
C’est improbable, mais il arrive tout de même que des adolescents avouent à leurs parents qu’ils sont aux prises avec un problème de drogue. Si votre ado se confesse en vous demandant de lui prendre un rendez-vous, votre travail est facile. Il est possible toutefois que vous deviez établir le lien entre sa consommation et la nécessité d’aller chercher de l’aide. Vous entendrez peut-être des arguments du genre : «Je peux arrêter quand je veux», «Je tenais juste la cocaïne pour Becky» ou «Je conduis mieux quand je suis défoncé». Ne soyez pas choqué par la naïveté de votre enfant. Estimez-vous heureux d’être au courant de son problème et trouvez-lui de l’aide.
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Laurence M. Westreich est un psychiatre spécialisé en toxicomanie, professeur agrégé de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de New York et auteur de A Parent’s Guide to Teen Addiction (Skyhorse Publishing) et de Helping the Addict You Love.