Ne laissez pas les MII vous devancer
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Saviez-vous que le Canada figure parmi les pays où la fréquence de maladies inflammatoires de l’intestin (MII) est la plus élevée au monde? Au Canada, 300 000 personnes sont atteintes de la maladie de Crohn ou de la colite ulcéreuse (les deux principales formes de MII) et des études montrent que ce nombre ne cesse d’augmenter.
Ce qui est inquiétant à propos des MII, ce n’est pas seulement le nombre croissant de personnes qui reçoivent un diagnostic de la maladie ou les symptômes débilitants – qu’il s’agisse de douleurs à l’abdomen, de diarrhée et de fatigue, de fièvre, d’une mauvaise absorption des nutriments et de saignements intestinaux –, ce sont les dommages qui passent souvent inaperçus, lorsque les patients ne présentent pas de symptômes et ne ressentent pas le besoin de consulter un médecin. C’est pourquoi les MII sont souvent appelées maladies invisibles.
«La prise en charge de la MII ne vise pas la maîtrise des symptômes, mais celle de la maladie», affirme le Dr Remo Panaccione, professeur de médecine à l’Université de Calgary, directeur de l’Unité des maladies inflammatoires de l’intestin et éducateur en maladies inflammatoires de l’intestin. «Quand les patients pensent à la maladie, ils pensent à leurs symptômes quotidiens. Lorsque les médecins pensent à la maladie, ils pensent aux dommages causés par l’inflammation, qui est une caractéristique de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse.»
Il y a un décalage. Un patient peut se sentir tout à fait bien alors que sa maladie cause de graves dommages à l’intestin et à la paroi de l’intestin, appelée muqueuse. Sans une guérison adéquate de la muqueuse, que les médecins appellent la cicatrisation de la muqueuse, ces dommages peuvent conduire à de futures poussées de la maladie, des obstructions intestinales et des abcès, des hospitalisations et des risques d’intervention chirurgicale. Dans les cas extrêmes, une inflammation active de l’intestin peut entraîner un cancer.
«La muqueuse fait partie intégrante de notre santé», déclare le Dr Panaccione. «Elle crée non seulement une barrière entre l’environnement extérieur et le reste de votre corps et votre système immunitaire, mais une muqueuse saine est aussi importante pour la digestion et l’absorption.»
Alors, que peut-on faire pour savoir s’il y a eu cicatrisation de la muqueuse chez les patients atteints d’une MII? La réponse est à la fois simple et difficile: un test. Oui, il existe des régimes alimentaires et des applications qui pourraient aider à maîtriser les symptômes, mais il n’est pas prouvé qu’ils favorisent la cicatrisation de la muqueuse. Le Dr Panaccione explique que les patients atteints d’une MII peuvent subir différents tests de vérification de l’inflammation.
«Les options de tests comprennent une analyse du taux de protéine C réactive dans le sang, qui est une mesure de l’inflammation systémique, un échantillon de selles pour évaluer le taux de calprotectine fécale afin de vérifier la présence d’une inflammation, et des échographies, des examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) et des examens par tomodensitométrie (TDM) de l’intestin. Mais la méthode de référence est une évaluation endoscopique, au cours de laquelle une caméra insérée dans l’extrémité de l’intestin nous aide Dr Remo Panaccione, Université de Calgary à voir s‘il y a des dommages.»
Il ajoute que ces tests doivent être effectués régulièrement, c’est-à-dire tous les six mois à tous les deux ans, selon le test.
«Les patients se concentrent sur les symptômes, car c’est ce qui affecte leur qualité de vie immédiate», dit le Dr Panaccione. Les patients ne comprennent pas le décalage entre l’absence de symptômes et la réalisation régulière de ces tests. Il est essentiel que les personnes atteintes de MII jouent un rôle actif dans leur santé, qu’elles posent des questions sur les tests requis et qu’elles suivent leurs résultats au fil du temps. «Je dis toujours aux gens qu’il s’agit d’un jeu à long terme, c’est-à-dire de s’assurer que nous sommes en avance sur la maladie afin que celle-ci ne nous échappe pas.»
Pour en savoir plus sur la cicatrisation de la muqueuse, veuillez consulter le site crohnetcolite.ca/ et le site badgut.org.