Soigner le cœur
Un filet pour le cœur, un alicament contre l’hypertrophie… Cinq percées médicales qui pourraient bien faire des miracles.
Filet de sécurité…pour cœurs brisés
Par Claudia Cornwall
Une crise cardiaque massive a laissé Sharon Lant, 54 ans, le cœur gravement hypertrophié. Or, l’augmentation du volume cardiaque entraîne toujours une longue liste de maux : le cœur continue de grossir, ce qui provoque épuisement, enflure des mains et des pieds, essoufflement et, à terme, la mort. Mais cette femme de Medicine Hat a eu de la chance : la Dre Debra Isaac, cardiologue, lui a prescrit un filet cardiaque, un tout nouveau traitement lancé l’an dernier à Calgary. « C’est une sorte de gaine comparable à ces filets blancs qui entourent les poires », explique la scientifique. Fait d’un alliage élastique de nickel et de titane, ce dispositif de contention légère empêche le cœur de grossir encore et pourrait même en diminuer un peu le volume.
Cardiaques, réjouissez-vous!
Par Claudia Cornwall
La graisse corporelle n’a pas bonne presse… Les tissus adipeux pourraient pourtant très bientôt s’imposer comme des héros de la guérison des lésions du muscle cardiaque et sauver des vies! Des recherches de l’Institut du biodiagnostic du Conseil national de recherches du Canada (IBD-CNRC) de Winnipeg établissent en effet que les cellules souches prélevées dans le gras corporel et transplantées dans le cœur endommagé amélioreraient significativement le fonctionnement de cet organe. Alors que l’utilisation des cellules souches embryonnaires continue de susciter la controverse, les scientifiques s’intéressent de plus en plus à ces cellules indéterminées adultes que l’on trouve dans la moelle osseuse et dans les tissus adipeux, généralement très accessibles.
Les bienfaits du curry
Par Claudia Cornwall
Peter Liu, directeur scientifique de l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire (ISCR) des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) vient de démontrer scientifiquement les vertus curatives du curcuma. Administré à des souris atteintes d’hypertrophie cardiaque, cet ingrédient du curry jaune a contribué à réduire le volume de leur cœur, lui permettant ainsi de fonctionner normalement. Les résultats de ces recherches ont été publiés dans le Journal of Clinical Investigation en mars dernier.
Défibrillateurs « de poche »
Par Christine Langlois
Utilisé immédiatement après l’arrêt cardiaque, le défibrillateur externe automatique (DEA) peut éviter bien des décès : « Quand le cœur s’arrête, le temps presse », résume le Dr Andrew Travers, urgentiste à Halifax et porte-parole de la Fondation des maladies du cœur du Canada. À chaque minute qui passe, les chances de survie baissent de 7 à 10 %. Le recours conjoint à la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) et à la défibrillation font passer les probabilités de décès sous la barre des 50 %.
On trouve de plus en plus de DEA dans les lieux publics – aéroports, arénas, théâtres, centres communautaires. Facile à utiliser et parfaitement sûr, cet appareil portable mesure le rythme cardiaque puis administre le choc nécessaire pour rétablir l’activité électrique habituelle dans le cœur. Quelques heures de formation suffisent pour apprendre à s’en servir. On peut même l’utiliser en suivant simplement les instructions indiquées sur la machine! L’appareil conseillera d’administrer un choc uniquement si la défibrillation peut effectivement ramener le rythme cardiaque à la normale. La plupart des DEA sont par ailleurs programmés pour vérifier leur propre fonctionnement à intervalles réguliers et garantir ainsi qu’ils restent en bon état de marche.
Gardez le rythme!
Par Claudia Cornwall
Le Dr Lorne Gula et le Dr Allan Skanes, tous deux cardiologues au Centre de la santé de London (London Health Sciences Centre), ont été les premiers en Amérique du Nord à implanter un moniteur de détection en continu et à long terme de la fibrillation auriculaire (une irrégularité du rythme cardiaque), un problème particulièrement difficile à diagnostiquer jusqu’ici. « Le patient ressent un malaise, explique le Dr Lorne Gula, mais le médecin ne peut pas en établir la cause car l’arythmie revient par intermittence : le temps de se rendre à la clinique, elle a disparu! » Glissé sous la peau, ce dispositif grand comme un carton d’allumettes recueille de l’information 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, sur une durée pouvant aller jusqu’à trois ans. Disposant ainsi de données fiables sur les irrégularités du rythme cardiaque, les médecins peuvent en déterminer l’origine.