Le tueur no 1 au Canada
La mère de Joannie Rochette a tout sacrifié, y compris sa santé, pour que sa fille devienne une athlète olympique. Aujourd’hui, la célèbre patineuse fait campagne pour aider d’autres femmes à détecter leur maladie cardiovasculaire avant qu’il ne soit trop tard.
Joannie Rochette sait maintenant que sa mère n’était pas la seule à faire fi des maladies cardiovasculaires. Le Dr Chris Glover, de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, ne compte plus le nombre de ses patientes qui s’étonnent quand il leur apprend qu’elles souffrent d’un problème cardiaque. «Ça ne leur était jamais venu à l’esprit», dit-il. Les médecins connaissent les risques que courent les femmes, «mais elles s’obstinent à ne pas en tenir compte».
A l’heure actuelle, les maladies cardiovasculaires constituent la menace la plus grave pour les Canadiennes. Elles sont responsables du tiers des décès – plus que toutes les formes de cancer réunies.
Le Bulletin de santé 2010 de la Fondation des maladies du cœur du Canada annonce une véritable épidémie de maladies cardiovasculaires. Intitulé «Une tempête parfaite se profile à l’horizon», il attribue ce raz-de-marée à l’augmentation massive des facteurs de risque chez l’homme aussi bien que chez la femme, quel que soit leur âge. Entre 1994 et 2005, chez des sujets âgés de 35 à 49 ans, l’incidence de l’hypertension artérielle a augmenté de 127 pour 100, celle du diabète de 64 pour 100 et celle de l’obésité de 20 pour 100.
Le rapport attire aussi l’attention sur les risques encourus par les femmes âgées de 20 à 34 ans. Parmi les millions de femmes appartenant à ce groupe d’âge, un million souffrent d’embonpoint, plus de 800000 fument et près de 1,7 million sont sédentaires.
«Nous risquons fort de retrouver ces femmes dans les cabinets des cardiologues dans les années à venir, déplore la Dre Beth Abramson, porte-parole de la Fondation des maladies du cœur. Notre société a le devoir de les aider à réduire leurs risques de maladies cardiovasculaires.»