Qu’est-ce que le trouble dysmorphique corporel?
Les personnes atteintes du trouble dysmorphique corporel (TDC), ou dysmorphie corporelle, sentent le besoin d’analyser et de critiquer continuellement leur propre apparence. Selon l’Anxiety and Depression Association of America, elles n’arrivent pas à contrôler leurs pensées négatives. Les personnes qui en souffrent vont faire une fixation sur des défauts que parents et amis considéreraient comme des imperfections légères ou même inexistantes. Le TDC n’est pas propre à un genre en particulier car les hommes et les femmes sont aux prises avec ce trouble. Chez les hommes, le TDC peut mener à des obsessions à l’égard de leur carrure, de leur musculature et de leur taille.
Selon la Dre Ashwim Nadkami, psychiatre et enseignante à l’école de médecine de Harvard, il est important de faire la différence entre le trouble dysmorphique corporel et les troubles alimentaires. «Psychologiquement parlant, les patients qui en souffrent ont tendance à ressentir une grande honte, à avoir une faible estime et du dégoût d’eux-mêmes.» Quelle différence y a-t-il entre le trouble dysmorphique corporel et les troubles alimentaires? Un diagnostic de trouble alimentaire nécessite que l’alimentation soit perturbée. (Ce n’est pas le cas pour le TDC.) De nombreux symptômes peuvent indiquer que quelque chose ne va pas.
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Être terriblement conscient de son image
Les personnes qui souffrent de TDC passent souvent plusieurs heures par jour à penser aux défauts qu’elles perçoivent chez elles, selon l’Anxiety and Depression Association of America. Elles croient par exemple qu’elles ont un gros nez, le nez croche ou encore un gros ventre. D’autres peuvent être généralement insatisfaites de leur corps au complet. Le trouble dysmorphique corporel peut amener les personnes qui en sont atteintes à passer des heures devant un miroir ou à examiner des photos d’elles.
Avoir une fausse perception de son corps
Une femme peut par exemple «se sentir» grosse même si son poids est considéré parfaitement normal pour sa taille. «Les personnes souffrant de TDC croient que l’image qu’elles projettent est différente de leur apparence», d’après la travailleuse sociale clinique Edie Stark, psychothérapeute et experte en image corporelle. Lorsqu’elle demande à des personnes atteintes de TDC de dessiner leur silhouette, le résultat ne correspond pas à la réalité. «Elle correspond plutôt à la façon dont la personne se perçoit.»
Être aux prises avec des comportements compulsifs
La psychologue Jana Scrivani explique que les victimes du TDC tendent à développer des tics compulsifs d’ordre mental ou physique. Elles peuvent se pomponner à l’excès, gratter leurs boutons ou se regarder constamment dans le miroir. Dans une pièce, elles peuvent toujours être en train de regarder autour d’elles et de se comparer aux autres personnes présentes. Par exemple, leur «obsession» pour un certain défaut qu’elles auraient pourrait les amener à la «compulsion» de se comparer aux autres dans la pièce afin de soulager leur anxiété. Bien que le comportement puisse apaiser temporairement leurs sentiments d’anxiété, il ressemble à un trouble obsessionnel-compulsif.
Les relations personnelles et professionnelles en souffrent
Les symptômes du trouble dysmorphique corporel grugent de nombreuses heures du quotidien d’une personne atteinte. Ses efforts pour changer ou dissimuler le défaut sont inscrits dans le cerveau presque comme un instinct de survie, selon Jodi Jaspan, experte en image corporelle et directrice du programme chez The Light Program and Seeds of Hope. Le TDC peut avoir un effet néfaste sur le travail, l’école, les relations amoureuses et même les liens familiaux – particulièrement si la personne atteinte refuse de se faire aider.
Chercher constamment à se faire rassurer ou l’approbation des autres
Vous avez beau répéter encore et encore à une personne souffrant de dysmorphie corporelle qu’elle n’est pas en surpoids ou que son nez n’est pas gros, elle ne sera pas capable de voir la réalité. «Cette obsession pour la partie du corps jugée imparfaite affecte les relations de cette personne parce qu’elle craint que les autres ne la jugent. Elle évitera l’intimité parce qu’elle craint qu’un partenaire ne soit dégoûté», explique Levana Slabodnick, travailleuse sociale chez Silverlinings Psychotherapy. Cette crainte entraîne un constant besoin d’être rassuré, mais sans grandes chances d’y parvenir. (Voici des stimulants instantanés pour améliorer la confiance en soi afin d’être plus sûr de vous).
Trop dépenser pour les chirurgies esthétiques dans le but de «régler» le défaut
Des remodelages du nez, le blanchiment de la peau et des plasties du ventre récurrents constituent également des signaux d’alarme courants, avertit le Dr Joshua D. Zuckerman, chirurgien plastique de New York.
Selon lui, cela peut en fait aggraver les symptômes du trouble dysmorphique corporel et exposer à des risques physiques imputables à de trop nombreuses opérations. «Je rencontre occasionnellement des patients qui ont subi des chirurgies esthétiques et qui sont véritablement obsédés par un aspect particulier de leur apparence. Par exemple, une personne qui souhaite ardemment subir une liposuccion alors qu’elle n’a pas de graisse en trop ou encore un patient ayant subi une rhinoplastie et qui est très centré sur un certain petit aspect de son nez qui se trouve pourtant tout à fait dans la norme.»
Être toujours au régime et s’entraîner à outrance
Au fur et à mesure que l’autocritique s’accentue, les victimes se tournent vers des mesures extrêmes afin de pallier les défauts qu’elles croient avoir. «Ça peut vouloir dire qu’une personne s’entraîne ou fait des régimes à outrance pour perdre le poids qu’elle pense avoir pris.
Ou encore qu’une autre consomme des protéines et lève des poids pour devenir «assez musclée» même si elle semble l’être déjà beaucoup aux yeux des autres», déclare Ariane Machin, psychologue et experte en image corporelle. Cette façon de penser peut rapidement donner lieu à des troubles alimentaires, comme l’anorexie et la boulimie, ou à un entraînement excessif.
Le travail et les loisirs en souffrent
Pour obtenir un diagnostic de trouble dysmorphique corporel, il faut respecter certains critères: vos symptômes doivent être assez significatifs pour impacter votre vie familiale, l’école ou le travail. Si votre routine de toilette prend tellement de temps que vous êtes constamment en retard au travail ou que votre obsession pour le poids vous mène à éviter parents et amis, vous êtes peut-être à risque.
Faire une fixation constante sur les défauts que vous pensez avoir interférera avec votre capacité à vous concentrer sur d’autres sujets, selon Levana Slabodnick. Ça peut vous empêcher de vous investir complètement dans vos activités quotidiennes – et ce serait peut-être le temps d’aller chercher de l’aide médicale. (Surveillez ces choses du quotidien qui peuvent déclencher l’anxiété).
Le traitement
Être capable de reconnaître que votre processus d’auto-amélioration est devenu une obsession constitue une étape difficile mais cruciale du trouble dysmorphique corporel. La thérapie cognitivo-comportementale est le seul type de traitement psychologique pour le TDC qui est appuyé par la recherche, selon la Fondation internationale des troubles obsessionnels et compulsifs. Les gens y apprennent à reconnaître les déclencheurs potentiels du TDC et à transformer les pensées négatives en pensées plus positives. Selon un rapport publié dans l’Official Journal of The World Psychiatric Association, le traitement médical privilégié est un type d’antidépresseurs appelés inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). De nombreux médecins recommandent une combinaison des deux traitements. Ensuite, découvrez les signes qui indiquent que vous pourriez souffrir d’un trouble anxieux.
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