Se laver les mains, encore et encore
L’idée de toucher une poignée dans une salle de bains publique ou un porte dans le métro dégoûte la plupart des gens. Mais, si vous avez un trouble obsessionnel-compulsif (TOC), vous désinfecter les mains ne suffit pas à se sentir mieux après avoir touché la rampe du métro. Vous pensez: « cette rampe est couverte de microbes. S’ils sont sur moi et qu’ils entrent dans mon organisme, je risque de tomber malade. J’ai trois enfants, je ne peux pas être malade. Que va-t-il se passer si je ne peux pas aller travailler? Et si j’en meurs? Que va-t-il arriver à mes enfants?» Toutes ces pensées importunes et ces images négatives que vous repassez dans votre tête sont une obsession, explique Jeff Szymanski, directeur général de l’International OCD Foundation.
Les obsessions recouvrent souvent les mêmes thèmes. Celle-ci est la peur irrationnelle d’être contaminé, le plus souvent par des microbes. Pour faire disparaître votre inquiétude, vous vous lavez les mains… 50 fois. Et le lavage systématique de vos mains peut être tellement élaboré que vous arrivez en retard au travail ou que vous vous disputez avec les membres de votre famille. Ce comportement compulsif est maladif, dit Jeff Szymanski, parce qu’il cherche à contrer une obsession, qu’il est excessif et qu’il interfère avec votre vie quotidienne.
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DEVOIR faire le ménage
Pas parce que votre belle-mère va arriver d’une minute à l’autre ni parce que vos enfants ont marché dans la maison avec leurs souliers pleins de boue, ni que la maison en a vraiment besoin. Si vous avez un TOC, vous croyez que vous n’avez pas d’autre choix que de faire le ménage, sinon quelqu’un va attraper une salmonelle et ce sera de votre faute. Comme le lavage des mains, ce grand ménage bascule dans le pathologique s’il est motivé par une peur déraisonnable, qu’il prend beaucoup trop de votre temps et qu’il vous stresse. Et vous n’avez même pas besoin de passer des heures à faire le ménage, dit Reid Wilson, professeur agrégé adjoint de psychiatrie à l’University of North Carolina. Le nettoyage peut ne prendre qu’une heure, mais si les conséquences vous obsèdent beaucoup plus longtemps et si vous vous inquiétez que votre famille tombe malade, de ne pas avoir assez bien nettoyé, ou si vous vous demandez combien de temps le ménage vous prendra le lendemain, cela relève tout de même d’un TOC.
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Vérifier plusieurs fois si la porte d’entrée est fermée à clé
C’est un signe classique du TOC. Vous vérifiez aussi si les fenêtres sont bien fermées, si la cuisinière est éteinte, si le grille-pain est débranché pour ne pas être responsable d’un cambriolage, d’un incendie ou d’autre chose également affreuse. Ces vérifications à répétition peuvent aussi trahir une peur de faire du mal à quelqu’un par imprudence. Par exemple, si vous frappez en auto une bosse sur la route, vous pouvez vous imaginer avoir heurté une personne, explique Reid Wilson. (Il est l’auteur d’un livre sur les bruits dans la tête, Stopping the Noise in Your Head). «Quelqu’un qui a un TOC va se retourner et même revenir avec son auto 10 ou 15 fois pour vérifier qu’il n’a frappé personne.»
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Être très très perfectionniste
C’est beau d’avoir des standards élevés. C’est correct d’aimer faire les choses d’une certaine façon. Et puis, il y a des gens plus exigeants que d’autres. Dans le cadre d’un TOC, ces traits perfectionnistes sont exagérés, explique Jeff Szymanski. Vous êtes en train de remplir un formulaire et vous n’aimez pas la façon dont les mots occupent l’espace. Vous effacez et recommencez mais ça ne va toujours pas. Vous le refaites jusqu’à 10 fois. Ce n’est jamais à la hauteur de vos attentes.
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Avoir besoin d’être rassuré
La compulsion de continuellement demander l’opinion des autres vient d’un manque de confiance en soi et de la peur de faire des erreurs, explique Reid Wilson. Ça va beaucoup plus loin que de parler d’un projet à un ami ou de demander à un collègue de lire votre rapport. La personne exige tout le temps de la rétroaction, répète la même question et cherche à être rassurée avant d’aller plus loin.
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Avoir des pensées violentes et importunes
Et vous croyez qu’elles signifient quelque chose. Cette attitude permet de distinguer quelqu’un qui a un TOC d’une personne qui n’en a pas. Disons que vous êtes en train de conduire et que vous voyez les phares de voitures qui viennent dans votre direction; il vous passe soudain par l’esprit l’idée de vous mettre dans cette voie à contresens. La plupart des gens vont penser que c’est étrange et l’oublieront aussitôt, explique Reid Wilson.
Mais pour la personne qui aurait un TOC, la même idée folle va lancer une cascade de préoccupations: pourquoi ai-je eu cette idée? Qu’est-ce qui ne va pas? Est-ce que je suis suicidaire? Est-ce qu’on peut me faire confiance? Cela vous inquiète sur le moment, plus tard dans la soirée, et pendant les jours à venir. Ce type de pensée peut aussi porter sur la religion ou sur un comportement sexuel perçu comme inapproprié et déclencher différentes compulsions : répéter une prière pour effacer une pensée blasphématoire, éviter les situations qui déclenchent ces pensées, chercher à se faire rassurer, etc.
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Tout faire quatre fois
Vous ouvrez et fermez la porte de votre auto quatre fois avant d’y entrer, vous secouez les oreillers quatre fois, vous prenez la quatrième boîte de conserve sur l’étagère du supermarché. Le nombre peut être deux ou sept, mais l’idée est la même: vous faites tout le même nombre de fois. Si vous sortez de votre habitude, vous vous sentirez mal, explique Reid Wilson, ou vous aurez le sentiment vague qu’il va arriver un malheur. «D’autres personnes qui souffrent de TOC vont compter le nombre des pas qu’elles font en marchant, le nombre de carreaux au plafond, etc.»
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Les pots du garde-manger sont parfaitement alignés
Ils sont aussi organisés par type d’aliment et de couleur, ils sont tournés dans la même direction. Moins courante que les autres obsessions, celle-ci vient d’un besoin d’ordre et de symétrie. Elle peut porter sur la façon de pendre vos vêtements, sur la symétrie de vos lacets de souliers, sur le besoin de ranger parfaitement votre bureau avant d’aller manger ou d’entrer en réunion, indique Reid Wilson. Lorsque le TOC se manifeste, si les choses ne sont pas «parfaites», vous devenez anxieux ou préoccupés.
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