Les chirurgies pour maigrir sont-elles efficaces?
Vous n’arrivez pas à maigrir et songez à un moyen plus radical? Voici ce que vous devez savoir sur l’efficacité des interventions chirurgicales.
Imaginez que vous passez une heure ou deux sur la table d’opération pour retourner ensuite à la maison (après un ou deux jours de convalescence) et entreprendre un programme de perte de poids qui, enfin, vous permettra de perdre 20 à 30 kilos de plus. Vous changerez de taille de vêtements, votre énergie et votre moral s’amélioreront.
Grâce à la chirurgie bariatrique, c’est possible. Cette intervention, qu’on pratique sur les personnes obèses dans le but de leur faire perdre du poids, est généralement efficace, sans compter que les techniques s’améliorent constamment.
Cependant, il est important de bien comprendre les principes de ce type d’intervention, car les attentes sont élevées, probablement trop. S’il est vrai que la chirurgie peut améliorer considérablement l’état de santé, c’est aux changements qu’elle entraîne dans la manière de s’alimenter et dans le processus digestif qu’il faut en attribuer la cause. À l’issue de l’intervention, vous ne pourrez plus manger comme vous le faisiez auparavant. La capacité de votre estomac étant désormais restreinte, vous devrez prendre des portions beaucoup plus petites. D’où l’importance de vous alimenter sainement.
Avant toute chose, lisez la suite pour connaître les plus récents développements et les controverses qui entourent cette approche chirurgicale.
Quels sont vos choix?
Au Canada, on a recours essentiellement à deux types d’intervention. En premier lieu, le court-circuit gastrique, qui consiste à réduire la taille de l’estomac à celle d’une balle de golf et à le relier directement à l’intestin grêle dans le but de diminuer l’absorption de calories. En second lieu, la gastroplastie par anneau ajustable: le chirurgien sangle l’estomac avec un anneau ajustable en silicone de manière à former une petite poche. Il faut alors très peu de nourriture pour combler l’appétit. Cette intervention se pratique chez les sujets dont l’IMC peut ne pas dépasser 30, mais qui souffrent d’une ou de plusieurs affections.
Parmi les autres interventions possibles, citons la diversion bilio-pancréatique avec switch duodénal, qui rétrécit l’estomac et court-circuite 60% de l’intestin grêle, et la gastrectomie verticale, qui réduit de 85% la taille de l’estomac.
Qu’en est-il de la liposuccion?
Bien que cette chirurgie esthétique soit populaire (il s’agit d’aspirer la graisse sous-cutanée), elle ne permet de retirer qu’une partie de la graisse en certains endroits du corps.
De plus, comme elle n’entraîne pas de changement dans les habitudes alimentaires, on reprend généralement le poids perdu. Enfin, elle ne s’attaque pas à la graisse qui se dépose sur les organes et qui est à l’origine de bien des problèmes de santé. Pour ces raisons, et d’autres, on n’y a pas recours pour traiter l’obésité.
Combien vous en coûtera-t-il?
Certaines provinces pourraient couvrir une partie des coûts associés au court-circuit gastrique et à la gastroplastie par anneau. En clinique privée, il vous en coûtera 16 000$ ou plus, mais vous pourriez obtenir un plan de financement. Explorez les diverses possibilités avec votre médecin ou votre chirurgien.
Êtes-vous un bon candidat?
Si votre IMC est de 30 ou plus, probablement. Toutefois, cela pourrait changer: des chercheurs se penchent présentement sur les possibles améliorations que le court-circuit gastrique pourrait apporter chez les sujets dont l’IMC ne dépasse pas 27. Cette nouvelle approche ne se limite pas à la seule perte de poids; elle a également pour effet d’altérer l’action des hormones digestives qui contribuent à réguler la glycémie, d’où son nom de «chirurgie métabolique».
Combien de poids perdrez-vous?
Selon des chercheurs australiens qui ont analysé les résultats de 43 études, la première année, vous devriez perdre 60 à 77% de votre poids en surplus, à la condition de suivre scrupuleusement votre régime et de faire de l’exercice régulièrement. Selon les auteurs d’une vaste étude, les différences qu’on a pu observer entre les deux types d’intervention s’annulent au bout de 5 à 8 ans.
Y a-t-il des effets secondaires?
Oui. Selon les résultats d’une vaste étude menée à l’université de New York, le taux de complication se chiffrait à 9% pour la gastroplastie et de 24% pour le court-circuit gastrique. Les effets observés étaient tantôt mineurs, par exemple fièvre, déshydratation, nausée et vomissements, tantôt plus graves, notamment des infections, saignements et accidents nécessitant une intervention ultérieure.