4 techniques pour perdre du poids rapidement

C’est tentant d’essayer de supprimer rapidement les centimètres qui alourdissent la silhouette. Mais avant d’essayer les solutions proposées ici ‘ bandage gastrique, hoodia, diète du Dr Bernstein et destruction non chirurgicale des cellules graisseuses -, lisez cet article attentivement afin de savoir exactement ce qu’elles promettent ainsi que leurs risques potentiels.

4 techniques pour perdre du poids rapidement

Les solutions rapides pour perdre du poids peuvent donner l’impression que les bons vieux préceptes médicaux ‘ diminution de l’apport calorique et exercice – sont démodés. Mais dans l’univers sous-réglementé des méthodes rapides, vous devez vous montrer une consommatrice avisée. Certaines des approches présentées ci-dessous ont fait l’objet d’études et sont plus sûres que d’autres. Quoi qu’il en soit, avant d’en essayer une, parlez-en à votre médecin.

1. Bandage gastrique par laparoscopie

Ce que c’est
Cette intervention est destinée aux obèses. Au cours de cette opération d’un jour (effectuée habituellement sous anesthésie générale au moyen d’une minuscule caméra et de quelques incisions), le chirurgien pose un anneau ajustable en silicone autour de la partie supérieure de l’estomac, créant une petite poche de la grosseur d’une balle de golf et qui a pour effet de restreindre l’ingestion d’aliments. Quand vous mangez, cette poche se distend vous donnant rapidement un sentiment de satiété. L’anneau régule le rythme auquel la nourriture est évacuée dans la partie inférieure de l’estomac, contribuant à tromper votre faim.

La plupart du temps, on l’effectue en clinique privée. Le Surgical Weight Loss Centre de Mississauga (Ontario), par exemple, est l’un des endroits où il s’en pratique le plus en Amérique du Nord, explique le docteur Chris Cobourn, qui y pratique comme chirurgien et en est le directeur médical. «L’an dernier, nous en avons effectué 800», rappelle-t-il. Selon ses estimations, on en a fait 1500 au Canada en 2008. La dérivation laparoscopique, une intervention plus effractive, présentant plus de risques d’effets indésirables et exigeant une plus longue convalescence, est l’intervention chirurgicale la plus souvent pratiquée chez les obèses.

Bienfaits potentiels
La perte moyenne des kilos en trop est d’environ 50 à 60% au bout de trois ans, de dire le docteur Nicolas Christou, directeur de la chirurgie bariatrique du centre universitaire de santé McGill de Montréal. (De son côté, la dérivation entraîne une perte de 70 à 80% des kilos en trop). Au cours d’une étude, Nicolas Christou a montré que, si elle se maintenait, la perte de poids à l’issue d’une chirurgie bariatrique pouvait diminuer de 80% le risque de cancer chez les patients souffrant d’obésité morbide.

Inconvénients possibles
La bande pourrait glisser et, dans des cas rares, s’éroder, nécessitant de l’enlever ou de la remplacer. Au cours de la première année, il pourrait être nécessaire de pratiquer trois à cinq ajustements; de plus, les patients doivent adopter de bonnes habitudes alimentaires (par exemple en mangeant lentement et en mastiquant bien leurs aliments) et les garder tout au long de leur existence. Comme c’est le cas pour toutes les interventions gastriques, il y a un risque de reprendre du poids, particulièrement s’il n’y a pas de suivi à long terme. Le bandage est réversible mais il est presque toujours suivi d’un gain de poids. La période d’attente pour les neuf centres hospitaliers qui pratiquent les interventions bariatriques au Canada est en moyenne de cinq ans. En outre, l’intervention n’est pas couverte par les régimes d’assurance-maladie provinciaux. Dans les cliniques privées, il n’y a habituellement pas de période d’attente. Si vous envisagez ce type d’intervention, demandez au chirurgien combien il en a pratiquées. Pour vous assurer qu’il possède les compétences requises, il faudrait qu’il en ait fait au moins 100, indique Chris Cobourn. Optez en outre pour une clinique qui offre un soutien à long terme. «Le bandage gastrique n’est que la première étape du programme de perte de poids», souligne le chercheur, ajoutant que les patients ont également besoin d’être conseillés sur les nouvelles habitudes alimentaires qu’ils doivent acquérir.

En conclusion
Le bandage gastrique ne fait pas de miracles, prévient le docteur Raj Padwal, médecin spécialisé dans les problèmes d’obésité et professeur adjoint au département de médecine de l’université de l’Alberta. «La plupart des patients qui subissent une chirurgie bariatrique sont toujours obèses quand ils atteignent leur premier objectif de perte de poids.» Les chirurgies bariatriques sont normalement réservées au patients de Classe II (indice de masse corporelle de 35 à 40, accompagné de complications médicales, par exemple le diabète de type 2 ou l’hypertension artérielle) et de classe III (IMC de 40 ou plus). Par contre, dans les cliniques privées, on accepte de les pratiquer chez des personnes dont l’IMC est de 30 ou plus.

Coût
17 000$ à 20 000$

2. Diète du docteur Bernstein

Ce que c’est
Dans cette diète sans gras, l’apport calorique se situe entre 850 à 1350 calories par jour (en comparaison, on recommande aux femmes actives de 31 à 50 ans d’ingérer 2250 calories par jour). Les patients se rendent à la clinique trois fois par semaine pour une rencontre avec une infirmière et toutes les deux semaines pour voir le médecin. Ils prennent en outre des suppléments de vitamines et de minéraux. Créée il y a 35 ans, cette diète a été administrée à plus de 400 000 personnes au Canada, qui ont reçu leur traitement dans une soixantaine de cliniques Bernstein. On offre également un programme de suivi.

Bienfaits potentiels
La perte de poids moyenne est de 16 à 19 kilos en deux mois. «Environ 75% des patients perdent tout le poids que nous leur avons conseillé de perdre, et 75% d’entre eux ne le reprennent pas», explique le docteur Stanley Bernstein, fondateur du programme. Selon le docteur David Lau, endocrinologue de Calgary spécialisé en obésité et président de Obésité Canada, « la méthode du docteur Bernstein est efficace essentiellement à cause de la surveillance étroite qu’on exerce sur cette diète hypocalorique».

Inconvénients possibles
Stanley Bernstein affirme qu’il n’existe aucun risque. David Lau pense aussi que les risques que posent de tels changements métaboliques sont faibles, mais que «lorsque vous affamez partiellement une personne, les signes vitaux tels que la pression sanguine et l’équilibre électrolytique doivent être surveillés de très près». Il souligne également qu’éliminer entièrement les gras ne constitue pas une bonne approche alimentaire : «la meilleure diète est hypocalorique mais équilibrée en nutriments».

En conclusion
Les médecins spécialistes de l’obésité ne sont pas favorables à la perte rapide de poids. Ils recommandent plutôt des programmes permettant de perdre entre un demi et un kilo par semaine.

Coût
Le coût est variable : il en coûtera environ 1400$ à une personne devant perdre 16 kilos pour un programme d’une durée de sept à neuf semaines. D’une durée d’un an, à raison d’une visite à la clinique par semaine, coûte 750$.

3. Hoodia

Ce que c’est
L’extrait de Hoodia gordonii, plante grasse qui pousse dans le désert du Kalahari (Afrique du Sud), est vendu comme coupe-faim sur divers sites Internet ainsi que dans de nombreux magasins de produits naturels.

Bienfaits potentiels
Phytopharm, firme du Royaume-Uni qui détient le brevet de l’extrait de hoodia, affirme avoir mené au moins un essai clinique démontrant que les personnes qui en avaient pris avaient diminué leur apport calorique quotidien de 1000 calories au bout de 15 jours. Cependant, les résultats de cet essai n’ont pas été publiés. L’entreprise a établi un partenariat avec Unilever aux États-Unis dans le but d’offrir son extrait comme supplément de perte de poids en vente libre.

Inconvénients possibles
Bien qu’on ne lui connaisse aucun risque à court terme, d’autres études sont nécessaires pour écarter, le cas échéant, le risque à long terme, et déterminer s’il existe des interactions avec d’autres suppléments ou des médicaments. Par ailleurs, les tests menés par Phytopharm sur les suppléments vendus en Amérique du Nord ont montré que la plupart d’entre eux contenaient peu ou pas de hoodia.

En conclusion
À ce jour, la Direction des produits naturels de santé de Santé Canada n’a approuvé aucun produit à base de hoodia. Raj Padwal soutient que ce produit n’a pas fait l’objet d’études qui auraient permis de connaître son effet réel sur la perte de poids. Si vous souhaitez prendre un supplément de plante médicinale, optez pour un produit possédant un numéro de produit naturel (NPN) ou un numéro de produit homéopathique (DIN-HM) afin de vous assurer que sa vente est autorisée au pays.

Coût
Le prix au comprimé varie de 0,60$ à 1,25$; on le vend habituellement en flacon de 60 ou de 90.

4. Destruction non chirurgicale des cellules graisseuses

Ce que c’est
Deux nouvelles technologies sont offertes : la première attaque les cellules graisseuses au moyen d’ultrasons afin de les liquéfier (comme on le fait pour détruire les calculs rénaux); la seconde les réduit à l’aide d’un laser infrarouge et de radiofréquences électriques appliquées sur la peau. Les systèmes UltraShape et VelaShape sont utilisés dans les cliniques dermatologiques ou de chirurgie esthétique du Canada depuis un an ou deux.

Bienfaits potentiels
Dans les deux cas, les fabricants allèguent qu’il est possible de faire disparaître deux à cinq centimètres de graisse sur certaines régions du corps (par exemple, l’abdomen, les hanches, les cuisses et les bras) à l’issue de quelques séances rapides et indolores (aucune de ces interventions n’entraîne un changement de poids). Selon les fabricants, il faut environ six semaines pour observer des résultats, à mesure que les cellules adipeuses sont excrétées ou réabsorbées sous forme d’énergie.

Inconvénients possibles
Le docteur Stephen Mulholland, qui pratique la chirurgie plastique au SpaMedica de Toronto, conjugue les deux interventions. Il affirme qu’elles ne présentent aucun risque; cependant, certains patients sont mécontents des résultats car ils s’attendaient à une perte de poids considérable. «Il s’agit plutôt de remodeler le corps, d’en modifier la forme», explique le chirurgien. Les spécialistes en obésité font remarquer que ces interventions (de même que la liposuccion) ne sont pas des méthodes acceptables pour traiter l’obésité. On a montré dans des études que les interventions destinées à supprimer la graisse n’amélioraient pas les paramètres liés à la santé, par exemple l’hypertension artérielle, explique Raj Padwal. «C’est purement esthétique.»

En conclusion
Selon Stephen Mulholland, ces techniques s’adressent aux personnes qui ont atteint le poids visé et qui souhaiteraient remodeler des régions spécifiques de leur corps. Cependant, les interventions esthétiques n’ont aucun effet sur les dépôts graisseux qui constituent un réel danger pour la santé. «Elles éliminent la graisse sous-cutanée, mais ce à quoi il faut s’attaquer, c’est à la graisse présente dans le foie, le pancréas et les muscles, rappelle Raj Padwal. Seuls les régimes et l’exercice le permettent.»

Coût
De 800$ à 1200$ par traitement (quelques traitements pourraient être nécessaire pour chacune des régions traitées)