De beaux souvenirs
Mon père avait fort à faire au restaurant dont il était le chef et propriétaire. Il mangeait donc rarement avec nous. Mais il consacrait son unique jour de congé, le lundi, à préparer un succulent repas chinois pour toute sa famille. Il passait la matinée à acheter les ingrédients, tous plus frais les uns que les autres, et l’après-midi à cuisiner un banquet de huit services composé de plats comme le poisson vapeur, le homard sauté au gingembre et les escargots en sauce aux haricots noirs. Le tout était servi dans les bols rouges des jours de fête et mangé avec des baguettes de même couleur.
Ma mère, mes deux frères et moi attendions impatiemment chaque repas, auquel se joignaient les parents, frères et sœurs de mon père. J’étais ravie de revoir mes grands-parents et de leur raconter mes activités scolaires et sportives de la semaine.
Tous les diététistes vous diront que les repas pris en famille sont bénéfiques. Selon une enquête sur plus de 4 000 enfants publiée par le Journal of the American Dietetic Association, les adolescents qui mangent souvent en famille consomment plus de fruits, de légumes, de céréales et d’aliments riches en calcium, mais moins de boissons gazeuses que les autres. D’autres études ont établi que l’abus de substances, l’activité sexuelle et l’échec scolaire sont moins fréquents chez les jeunes qui mangent avec leurs parents au moins cinq soirs par semaine. Certains chercheurs soutiennent même que l’habitude de manger en famille pourrait réduire l’obésité infantile. Occupés comme nous le sommes par notre travail, nos navettes quotidiennes entre la maison et le bureau, sans oublier les activités parascolaires des enfants, est-ce chose possible ? Voici comment moi, je m’y prends.
Un parent suffit
Chez nous, c’est moi. Je mange avec mes deux enfants de huit et dix ans tous les soirs à 17 heures afin qu’ils soient en forme pour leurs cours de piano et pratiques de hockey à 18 h.
Tous les repas se valent
Le petit déjeuner, le dîner, même le dessert ! Mon mari travaille encore quand nous mangeons le soir, mais nous attendons qu’ils soit rentré et ait mangé pour servir le dessert.
Les ados ne sont pas manchots
Si votre ado vous aide à préparer un repas, il restera probablement pour le manger. Et vous aurez le plaisir de le voir se rengorger quand vous servirez sa cuisine.
La télé et l’ordinateur dérangent
Ils vous privent du plaisir unique de bavarder ensemble. Éteignez tout !
Chaque repas devrait être une fête
Organisez un festin grec ou un lundi sans viande ; célébrez le mois de la nutrition en essayant chaque semaine une recette de Cuisinez !, le nouveau livre des Diététistes du Canada.
Une tradition de longue date
Mon père a vendu son restaurant, mais même à 73 ans, il prépare le repas du lundi soir pour ma famille, celles de mes frères ainsi que sa mère et sa sœur. Il passe encore la matinée à faire l’épicerie et l’après-midi dans ses chaudrons pour nous servir huit plats exquis à déguster avec des baguettes rouges.